Après s’être attaqué à la génération vidéo avec Sora, OpenAI semble désormais viser un nouveau territoire créatif : la musique. Selon un rapport publié dans The Information le 24 octobre 2025, la firme de Sam Altman aurait commencé à développer une IA capable de générer de la musique à partir d’instructions écrites (prompts).
Cette nouvelle étape s’inscrirait dans la logique d’expansion du géant de l’IA, qui cherche visiblement à unifier la création multimédia — texte, image, vidéo, et bientôt son — au sein d’un même écosystème.
Annoter des partitions musicales
L’ambition d’OpenAI ne se limiterait pas à générer de la musique « à partir d’un prompt ». Selon The Information, le modèle pourrait aussi créer de la musique à partir d’un fichier audio existant. Concrètement, un utilisateur pourrait importer une piste vocale et demander à l’IA d’y ajouter un accompagnement instrumental (guitare, batterie, cordes, etc.). L’intégration d’un tel outil à Sora a été évoquée à plusieurs reprises : cela permettrait de générer la bande-son d’une vidéo directement depuis le même environnement.
Toujours selon The Information, OpenAI aurait noué une collaboration avec des étudiants de la Juilliard School de New York, prestigieuse institution de formation musicale. L’objectif ? Annoter des partitions et des fichiers musicaux afin de fournir des données d’entraînement de haute qualité au modèle. Une démarche qui pourrait aussi permettre à OpenAI d’éviter les polémiques liées à l’usage de données protégées par le droit d’auteur — un reproche régulièrement adressé à ses concurrents.
À ce stade, on ignore encore sous quelle forme cette IA musicale sera déployée : outil intégré à ChatGPT ou Sora, application autonome, ou encore partenaire technologique pour des plateformes de création déjà existantes.
Un marché saturé et controversé
Quoi qu’il en soit, OpenAI s’apprête à débarquer dans un secteur déjà bien occupé. Des outils comme Suno et Udio dominent aujourd’hui le marché de la génération musicale par IA. Ces plateformes, populaires sur les réseaux sociaux, permettent de créer en quelques secondes des chansons entières à partir d’une simple phrase. Mais leur succès s’accompagne de controverses majeures. Les deux sociétés sont poursuivies pour violation du droit d’auteur, accusées d’avoir utilisé des œuvres protégées pour entraîner leurs modèles sans autorisation. Le débat sur la propriété intellectuelle, la qualité artistique et les risques économiques pour les musiciens humains reste plus brûlant que jamais. Dans ce contexte, OpenAI devrait être attendue au tournant.
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que la firme s’attaque au monde du son. En 2019, OpenAI avait dévoilé MuseNet, un modèle capable de composer des morceaux dans le style de Mozart ou des Beatles. Un an plus tard, elle publiait Jukebox, une IA générative encore plus ambitieuse, capable de reproduire la voix d’artistes célèbres et de créer des chansons originales mêlant paroles, instruments et harmonies. Ces deux projets avaient suscité un vif intérêt à leur lancement, mais sont aujourd’hui laissés de côté : ils n’ont jamais été rendus accessibles au grand public via ChatGPT.
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