Soupçonné d’avoir vandalisé des véhicules garés sur le parking de son université, un étudiant du Missouri a pris la peine de demander à ChatGPT ce qu’il risquait s’il se faisait prendre. Une discussion qui a permis à la police de l’incriminer et d’alourdir son dossier.

28 août 2025, 2 h 49, campus de l’université du Missouri.

Ryan Joseph S., étudiant en deuxième année, entre dans le parking de l’établissement et commence à vandaliser plusieurs voitures qui s’y trouvent garé. Il arrache des balais d’essuie-glace, cabosse des capots, brise des rétroviseurs et des pare-brises. En tout, 17 véhicules sont endommagés lorsqu’il quitte les lieux à 3 h 31.

3 h 47. Visiblement pris de panique, Ryan ouvre ChatGPT sur son iPhone SE, et entame une conversation avec son assistant virtuel, afin d’évaluer les risques encourus après cette escapade nocturne.

La conversation, plus que compromettante, a été révélée le 1ᵉʳ octobre 2025, par le rapport de police de l’officier Bruce Austin, qui s’est saisi du téléphone lors de l’interpellation de Ryan.

Extrait du rapport de police incriminant Ryan Schaefer // Source : Police de Springfield
Extrait du rapport de police incriminant Ryan Schaefer // Source : Police de Springfield

« À ce stade, il semble que S. commence à perdre pied »

Comme dans tout bon prompt, Ryan débute par une mise en contexte, il explique à ChatGPT être rentré de soirée et avoir entrepris son acte de vandalisme avec d’autres personnes. Tout juste rentré dans son dortoir, Ryan axe la conversation sur des interrogations juridiques : il commence la conversation en disant : « À quel point suis-je foutu mec ? (…) est-ce que je vais aller en prison ? »

ChatGPT distille alors un état des lieux général sur les conséquences potentielles de se faire attraper ou d’être impliqué dans ce genre d’acte de vandalisme. Ryan précise : « Et si j’avais éclaté les vitres de plusieurs voitures ? » ChatGPT donne une réponse similaire.

ChatGPT peut-il vraiment devenir écrivain ?  // Source : Claire Braikeh pour Numerama
ChatGPT qui prend des notes, et qui peut éventuellement faire des signalements à la police. // Source : Numerama

Ryan cherche a en savoir davantage sur les lieux du crime, et demande entre autres à ChatGPT si son université dispose de caméras dans le parking. Les questions s’enchainent autant que les aveux. Ryan semble rapidement comprendre qu’il risque d’être vite attrapé et entre dans une nouvelle dynamique : « À ce stade, il semble que S. commence à perdre pied », note l’officier Austin.

Menaces envers ChatGPT, propos racistes, évocation de vengeance ou de crimes sexuels, la discussion prend une tout autre tournure et l’assistant virtuel invite son interlocuteur à appeler les autorités s’il souhaite parler à quelqu’un. Dans un énième élan de colère, Ryan révèle avoir effectué un acte de vandalisme identique pendant sa première année d’études, sans avoir été inquiété.

Une cause perdue, avec ou sans ChatGPT

Selon les conclusions de l’enquête, Ryan n’aurait probablement pas pu s’en tirer, avec ou sans ces éléments compromettants.

Les autorités l’avaient d’ores et déjà identifié comme principal suspect grâce aux images de surveillance, et la police avait déjà recueilli d’autres preuves dans son appartement suggérant son implication.

Les données de localisation de son téléphone indiquaient en outre qu’il était présent sur le parking au moment où les véhicules ont été endommagés.

Ryan S. est détenu à la prison du comté de Greene dans le Missouri. Il est par ailleurs accusé de possession de drogues.

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