Dell et HP planchent sur une sortie de leur production hors de Chine. D’autres groupes, américains essentiellement, cherchent aussi à se relocaliser ailleurs, au moins en partie. Certains ont déjà sauté le pas.

Ce n’est pas une hémorragie de la tech similaire à ce que connaît la Russie depuis qu’elle a envahi l’Ukraine. Mais il y a des signaux qui suggèrent une tendance de fond en Chine : la production locale de composants et de produits n’a plus autant la cote qu’autrefois. Et des grandes entreprises américaines sont de plus en plus sur le chemin de l’exode, pour s’approvisionner ailleurs.

Deux cas illustrent cette évolution dans le rapport qu’a la tech américaine avec les lignes de production chinoises. Le 5 janvier, Reuters a signalé, en reprenant les éléments du journal économique japonais Nikkei, que le fabricant de PC HP a commencé à sonder ses fournisseurs pour évaluer la faisabilité de délocaliser la production et l’assemblage hors de Chine.

Envie de départ de HP et Dell hors de Chine

Ce même quotidien a rapporté une autre information, qui concerne Dell cette fois. Il s’avère que le rival de HP sur le segment des ordinateurs désire ne plus utiliser de puces fabriquées en Chine d’ici à 2024. L’industriel américain a ainsi fait passer la consigne à ses fournisseurs pour qu’ils diminuent significativement la quantité de composants « made in China » dans ses produits.

Les envies de départ de HP et Dell — deux des trois principaux fabricants au monde d’ordinateurs, la première place étant occupée par la société chinoise Lenovo — s’inscrivent dans un contexte de tensions croissantes entre les États-Unis et la Chine sur un plan commercial d’une part et à un niveau stratégique d’autre part. On le voit dans le secteur des puces et de la miniaturisation.

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Les géants de la fabrication d’ordinateurs comme HP et Dell regardent de plus en plus hors de Chine pour assembler leurs produits. // Source : Daniel Taka

Le repli de HP et Dell peut aussi avoir des raisons conjoncturelles. La Chine est en face d’une épidémie incontrôlée de Covid-19 — on envisage déjà un million de morts en 2023 rien que dans ce pays –, avec des usines tournant au ralenti ou devant se mettre à l’arrêt faute de salariés aptes à travailler. Cette diversification de la chaîne d’approvisionnement peut aussi s’expliquer par cette pandémie qui dure depuis trois ans.

Un mouvement qui touche d’autres sociétés, d’Apple à Samsung

Une autre entreprise emblématique de la tech américaine est sur une trajectoire similaire : Apple. On sait depuis quelques années que la firme de Cupertino, à qui l’on doit l’iPhone, l’iPad et le Mac, étudie la possibilité de délocaliser une partie de sa production hors de Chine. Le groupe s’appuie notamment sur l’Inde, le Vietnam, mais aussi sur une usine aux États-Unis.

En septembre 2022, TechHQ rappelait que d’autres groupes américains ont aussi pris leurs distances avec la Chine, que ce soit Google et sa production de modèles de smartphones Pixel, ou bien Microsoft (pour la console Xbox) et Amazon (pour les appareils Fire TV). Les pays d’Asie constituent les principaux points de chute pour la relocalisation (Inde, Vietnam, Malaisie, Thaïlande, Bangladesh…).

Ce mouvement de fond est aussi la conséquence de la politique américaine visant à restreindre l’accès de la Chine à des composants high tech avancés. De fait, cela a aussi une incidence sur d’autres entreprises high tech qui ne sont pas américaines : on a ainsi vu des relocalisations décidées par des groupes asiatiques comme Samsung et Sony.

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