Depuis son arrivée sur Mars, le rover Perseverance assiste quotidiennement à des « diables de poussière ». L’activité de ces tourbillons est particulièrement intense dans la zone qu’il explore.

Le rover Perseverance ne se contente pas de creuser la surface de Mars pour en récolter des échantillons. Il assiste aussi à des phénomènes météorologiques caractéristiques de la planète rouge. Le robot est témoin d’intenses tourbillons de poussière quotidiens, rapporte la Nasa le 1er juin 2022.

La mission se trouve actuellement dans le cratère Jezero, une structure d’impact d’environ 50 kilomètres de diamètre. « Au cours de ses 216 premiers jours dans le cratère Jezero [ndlr : le jour est un peu plus long sur Mars que sur Terre], Perseverance a vu une activité de poussière la plus intense jamais observée par une mission envoyée à la surface de la planète rouge », explique le Jet Propulsion Laboratory (JPL) de la Nasa sur Twitter.

Les nombreux phénomènes météorologiques observés par l’astromobile depuis son arrivée sur Mars sont détaillés dans une étude, publiée le 25 mai 2022 dans Science Advances. Le rover a détecté des centaines de tourbillons de poussière, ou « diables de poussière », c’est-à-dire des soulèvements de poussière ou de sable du sol, dans un mouvement de rotation. Perseverance avait d’ailleurs obtenu la toute première vidéo de ces rafales de vent soulevant des poussières martiennes, en juillet 2021.

Tourbillon de poussière vu par Perseverance. // Source : NASA/JPL-Caltech/SSI
Tourbillon de poussière vu par Perseverance. // Source : NASA/JPL-Caltech/SSI

4 tourbillons de poussière passent devant Perseverance par jour

Pendant les 216 premiers jours de Perseverance sur Mars, « en moyenne, quatre [tourbillons] passaient quotidiennement devant le rover, dont plus de 25 % étaient particulièrement poussiéreux (‘diables de poussière’) », peut-on lire dans Science Advances. Les phénomènes ont pu être immortalisés grâce à plusieurs instruments installés à bord du rover : ses caméras, évidemment (l’animation ci-dessus est composée d’images obtenues avec une caméra de navigation), mais aussi sa station météorologique, baptisée MEDA (« Mars Environmental Dynamics Analyzer »). MEDA est capable de détecter les tourbillons, qui dispersent la lumière émise par le Soleil autour du rover, indique le JPL.

Le cratère Jezero semble être un lieu particulièrement propice aux soulèvements de poussière sur Mars. Sa surface, décrite comme rugueuse par le JPL, peut expliquer qu’il soit plus facile pour le vent de soulever la poussière, qu’à d’autres endroits sur la planète.

Une autre mission martienne, elle, attend désespérément un tourbillon

C’est d’ailleurs une piste pour mieux comprendre pourquoi à 3 452 kilomètres de là, dans une zone baptisée Elysium Planitia, une autre mission de la Nasa est en péril. L’atterrisseur InSight devrait bientôt cesser de fonctionner, car ses panneaux solaires sont surchargés de poussière. Là-bas, le tourbillon qui permettrait de les nettoyer se fait désespérément attendre. Une piste d’explication pourrait être le manque de rugosité du terrain. La poussière semble se soulever davantage dans le cratère Jezero, alors même que le vent s’y déplace moins vite que dans Elysium Planitia.

D’ailleurs, ce « dépoussiérage » plus intense dans le cratère Jezero est tel que la Nasa déplore un problème sur Perseverance ! Plus précisément, au niveau des capteurs de MEDA chargés de détecter le vent. Des grains se sable ont vraisemblablement endommagé les câbles fins de ces capteurs, qui dépassent légèrement du mât (la structure qui soutient la « tête ») de Perseverance. Des corrections logicielles sont actuellement testées, pour permettre aux capteurs de continuer à fonctionner normalement.

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