Attention, embouteillage spatial. En cette fin d’année 2025, la Station spatiale internationale (ISS) connaît une affluence inédite en orbite terrestre basse. Pour la première fois depuis le début de son assemblage, on dénombre pas moins de huit vaisseaux amarrés simultanément au complexe orbital.
Jamais l’ISS n’avait été occupée de la sorte, au point même que l’agence spatiale américaine en a dit un mot.
« Pour la première fois dans l’histoire de l’ISS, les huit ports d’amarrage à bord de la station orbitale sont occupés », a ainsi écrit la NASA au début du mois de décembre. Certains par des vaisseaux cargos, d’autres par des navettes de transport d’équipage. Ces véhicules, certains privés, d’autres publics, sont par ailleurs de diverses nationalités.
Voilà les vaisseaux amarrés à l’ISS fin 2025
Dans le détail, on trouve :
- 2 vaisseaux habités russes : les capsules Soyouz MS-27 et MS-28.
- 2 vaisseaux cargos russes : les ravitailleurs Progress 92 et 93.
- 2 vaisseaux de SpaceX : la capsule habitée Crew-11 et le cargo CRS-33.
- 1 cargo américain de Northrop Grumman : le vaisseau Cygnus (mission NG-23).
- 1 cargo japonais : le nouveau vaisseau HTV-X1 de la JAXA, l’agence spatiale japonaise.
Cette configuration exceptionnelle a nécessité des manœuvres complexes.
La NASA explique que cette étape fait suite au ré-amarrage du vaisseau cargo Cygnus XL. Ce dernier avait dû être détaché fin novembre à l’aide du bras robotique Canadarm2 pour « dégager l’espace nécessaire à l’arrivée du vaisseau habité Soyouz MS-28 », une opération coordonnée étroitement avec l’agence russe Roscosmos.
La variété et le nombre de véhicules actuellement déployés autour de l’ISS témoignent bien du caractère international de la station (avec des engins venus des États-Unis, de Russie et du Japon). La présence de deux capsules de SpaceX illustre par ailleurs la montée en puissance de ce new space animée par des entreprises privées.
L’ISS, un Lego géant qui s’est développé sur des décennies
D’aucuns pourraient dire qu’il a fallu attendre presque trois décennies — car la construction de la station a débuté en 1998 — pour que l’ISS soit à ce point visitée par des véhicules de transport. Cependant, l’année 2011 est un meilleur marqueur, parce que l’engin était loin d’avoir l’ensemble de ses ports d’amarrage les premières années.
2011 est considérée comme l’année où le « gros œuvre » de l’assemblage de l’ISS a été achevé, notamment du côté du segment américain. En réalité, les travaux ont continué jusqu’en 2021 avec l’envoi d’un laboratoire appelé Nauka. En somme, l’ISS est comme un Lego géant, qui a reçu régulièrement de nouvelles pièces et en a remplacé certaines au fil des ans.
Un record éphémère et un avenir incertain
Cette image d’un ISS affichant « complet » est toutefois de courte durée. En effet, une première capsule, la Soyouz MS-27, doit s’en aller le 9 décembre pour ramener trois astronautes sur Terre (les Russes Sergueï Ryjikov et Alexeï Zoubritski, et l’Américain Jonny Kim). Cela permettra cependant de libérer une place pour une future rotation.
Cette affluence record pourrait être la dernière avant un moment du côté russe. En effet, une structure critique s’est effondrée sur le pas de tir 31/6 du cosmodrome de Baïkonour, juste après le lancement de la mission Soyouz MS-28. Or, ce pas de tir est l’unique site russe capable de lancer des vols habités vers l’ISS.
De fait, les prochaines rotations sont assez incertaines. Si l’ISS affiche donc complet aujourd’hui, le planning des prochains mois pourrait être réduit.
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