Un nom qui mêle du latin et de l’astronomie chinoise : voilà de quelle façon la Chine a imaginé nommer le site d’atterrissage de sa mission Chang’e 5 sur la Lune, qui a permis de ramener des échantillons sur Terre.

Voilà plusieurs mois que la mission Chang’e 5 est achevée. Ce faisant, la Chine est devenue la troisième nation dans le monde à démontrer une capacité autonome de retour d’échantillons depuis la Lune, après les États-Unis et l’ancienne URSS, en décembre 2020. C’est une prouesse scientifique et technique indéniable, ainsi qu’un vrai succès d’image pour un pays qui a fêté, quelques mois plus tard, le centenaire du Parti communiste chinois.

Pour autant, l’actualité de Chang’e 5 n’est pas tout à fait terminée. D’abord, parce que les prélèvements effectués à la surface lunaire doivent encore être analysés. Ensuite, parce que l’orbiteur qui a servi à faire la navette entre la Terre et la Lune a été mobilisé pour une autre mission expérimentale, à environ 930 000 kilomètres de la planète. Enfin, parce que le site d’atterrissage de Chang’e a été baptisé.

Carte de la Lune. Localisation des missions de retour d'échantillons qui ont été un succès, ainsi que de la mission Chang'e 5 en cours. // Source : Wikimedia/CC/Kaynouky (image recadrée)

Carte de la Lune. Localisation des missions de retour d'échantillons qui ont été un succès, ainsi que de la mission Chang'e 5 en cours.

Source : Wikimedia/CC/Kaynouky (image recadrée)

C’est en effet ce que rapporte le site Space.com dans son édition du 8 juillet. Le site d’atterrissage doit désormais être appelé Statio Tianchuan. Pour qui a fait un peu de latin, le premier terme est aisément compréhensible, puisqu’il signifie dans ce contexte « station », « étape ». Le second terme, Tianchuan, n’est sans doute connu que des sinologues et des astronomes, car il désigne une constellation dans l’astronomie chinoise.

Tianchuan est ce qu’on appelle un astérisme, c’est-à-dire un groupe d’étoiles qui sont en apparence voisines les unes des autres lorsque l’on observe la voûte céleste. Ce groupe d’étoiles semble alors dessiner une figure. Dans le cas de Tianchuan, la constellation est composée de neuf étoiles dont le tracé suggère la coque d’un bateau au sein de la constellation de Persée.

Une mission de plusieurs jours

C’est à la date du 24 novembre 2020 que la mission Chang’e a quitté la Terre. Au début du mois de décembre, l’atterrisseur a pu être déposé sans encombre sur la Lune, dans une région qui n’avait pas encore été explorée par de précédentes missions spatiales. L’engin a été déposé non loin du massif montagneux Mons Rümker, situé au nord de l’océan des Tempêtes sur la face visible de l’astre.

Juste après son arrivée, le travail de collecte des échantillons a eu lieu et, par la même occasion, un drapeau chinois a été planté sur le sol. Deux jours après son arrivée sur la Lune, Le module de remontée de Chang’e 5 a quitté la surface, avec à son bord ses prélèvements, pour un rendez-vous spatial avec l’orbiteur. Une manœuvre délicate, mais que la Chine a réussi à effectuer.

Une fois le transfert des échantillons du module vers la sonde réalisé, l’engin qui a servi à faire la navette entre l’orbite lunaire et l’astre a été éjecté et, peu après, le voyage de retour a pu être effectué. Au total, la mission a duré 23 jours et vient consolider un peu plus l’expertise chinoise dans le domaine de l’exploration spatiale, qui sera évidemment mise à profit alors que se profile à l’horizon 2023/2024 une mission bien plus ardue.

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