Perseverance a fourni de nouveaux enregistrements sonores de Mars, à l’aide de son microphone scientifique. Néanmoins, les sons obtenus par le rover ne sont pas les premiers que l’on a enregistrés sur une autre planète. C’était sur Vénus, en 1982.

Perseverance a obtenu de nouveaux enregistrements sonores à la surface de Mars : cette fois-ci, c’est son micro scientifique, installé à bord de l’instrument SuperCam, qui a été utilisé. On entend le son du vent sur Mars, ainsi que le bruit des premiers tirs du laser de l’instrument vers le sol de la planète, dans ces extraits qui ont été présentés par le CNES le soir du 10 mars 2021. Auparavant, la Nasa avait présenté les premiers sons obtenus par le rover, peu après son atterrissage, à l’aide de son autre microphone (le microphone de descente).

InSight avait aussi perçu des « sons », mais pas de la même manière, car il n’est équipé d’aucun microphone : il s’agissait en fait d’infrasons, des vibrations dont la séquence est trop faible pour que notre oreille puisse les percevoir. Pour devenir perceptibles, les vibrations perçues par InSight avaient dû être modifiées. Pour la première fois, nous entendons vraiment Mars, par l’intermédiaire de la mission spatiale Mars 2020. Par contre, ce n’est pas la première fois que nous entendons un son enregistré sur une autre planète. Ce n’est d’ailleurs pas sur Mars que cela s’est produit, mais sur Vénus.

Le géologue planétaire Paul Byrne, de l’université d’État de Caroline du Nord, l’a rappelé sur Twitter le 11 mars. « Saviez-vous que les premiers sons jamais enregistrés depuis une autre planète l’ont été par les atterrisseurs soviétiques Venera 13 et 14 sur Vénus ? », a-t-il écrit, intégrant à son tweet un extrait sonore de 2 minutes.

Le programme Venera

La mission Venera 13, ou « Венера-13 » en russe, a été envoyée par l’ancienne URSS en octobre 1981 en direction de Vénus, dans le cadre du programme Venera. La sonde était constituée d’un atterrisseur et d’un orbiteur. Une autre sonde semblable, Venera 14, a été lancée quelques jours après. L’atterrisseur de Venera 13 a survécu pendant 127 minutes à la surface de la planète, envoyant des données, dont les premières images colorées transmises depuis cette planète. Un microphone était également installé à bord du robot : il a obtenu les premiers sons jamais enregistrés sur une autre planète.

La mission a été globalement un succès, même si son espérance de vie peut sembler très brève. Il faut rappeler la complexité que représente le fait de se poser à la surface de Vénus, dans un environnement très hostile : la température à la surface de l’astre est d’environ 465°C. Les précédentes missions du programme, Venera 11 et 12, n’avaient pas été de totales réussites, car des instruments n’avaient pas résisté à la chaleur.

La surface de Vénus vue par Venera 13 en 1982. // Source : Nasa

La surface de Vénus vue par Venera 13 en 1982.

Source : Nasa

Le scientifique précise que le son que l’on entend dans son tweet est celui de la mission Venera 14, qui a fonctionné pendant 57 minutes après son atterrissage sur Vénus. Cette mission « a également envoyé des enregistrements de la surface de Vénus lors de son atterrissage », note Paul Byrne. Comme le relèvent ces usagers d’un forum de la Nasa ou de ce Reddit, les enregistrements de Venera 13 semblent quant à eux introuvables en ligne.

Si vous écoutez à la 30e seconde de l’enregistrement de Venera 14, vous pourrez entendre le bras de perforation du robot qui entre en contact avec la surface. Le son de ce forage dure environ une minute. Venera 14 avait ainsi obtenu un échantillon de la surface vénusienne, qui avait été placé dans un conteneur hermétique.


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