SpaceX est-il capable de se poser à la surface de la Lune d’ici fin 2021, avec ou sans l’aide de la NASA ? Voilà la question qui est discutée depuis le 21 juillet, date à laquelle Elon Musk a accordé une interview à CBS Sunday Morning. Entretien au cours duquel, outre les sujets portant sur la conquête spatiale, l’entrepreneur a suggéré que son entreprise d’astronautique pourrait tenir un calendrier aussi ambitieux.
Mais au sein de l’agence spatiale américaine, on est un peu plus réservés sur la capacité de SpaceX à réussir une telle prouesse en un temps aussi court. C’est ce qu’a confié le 24 juillet le directeur financier de la NASA, Jeff DeWit, à Business Insider. S’il ne dit pas que c’est mission impossible, il pense que les chances que SpaceX réussisse avant la NASA « sont minces ».
Course à la Lune
Car la NASA est aussi lancée dans une course à la Lune, sous la pression de la Maison-Blanche. L’objectif de l’administration Trump est d’avoir des astronautes américains sur la Lune d’ici 2024. Mike Pence, le vice-président, a fait comprendre à la NASA que si elle n’est pas au niveau, elle pourrait être mise sur la touche, du moins en partie, et remplacée par des sociétés privées, comme SpaceX.
Il y a donc une rivalité qui ne dit pas son nom entre la NASA et SpaceX autour de la Lune, même si dans le cas de la NASA, cela se ferait immédiatement avec un équipage, là où SpaceX commencerait par des alunissages inhabités. Diplomate, Jeff DeWit encourage toutefois SpaceX et déclare même que « s’il peut le faire, on s’associera avec eux, et on y arrivera plus vite ». Après tout, ils sont dans la même équipe.
Lors de son échange avec CBS, Elon Musk a pratiquement pris le pari que SpaceX sera sur la Lune fin 2021. « Ça va paraître dingue, mais je pense qu’on pourrait atterrir sur la lune en moins de deux ans », a confié le milliardaire américain, fondateur de SpaceX, en parlant d’un vaisseau sans équipage « Et puis un an ou deux après, on pourrait envoyer un équipage », a-t-il ajouté.
Surtout, l’intéressé pense pouvoir y arriver sans recourir à l’aide de la NASA. « Il est peut-être littéralement plus facile de faire atterrir un vaisseau sur la Lune que d’essayer de convaincre la NASA que nous le pouvons », a-t-il ainsi jugé. La faute, a-t-il suggéré, à une relative lourdeur administrative de l’agence spatiale américaine, dont les décisions ne sont pas de son ressort.
Sans parler de la perplexité qui peut exister dans les rangs des techniciens eux-mêmes. « L’effort nécessaire pour convaincre un grand nombre d’ingénieurs sceptiques de la NASA que nous pouvons le faire est très important », considère-t-il. Elon Musk ne les blâme pas : « Ils ont de bonnes raisons d’être sceptiques ». Mais à ses yeux, « la meilleure façon de mettre fin au scepticisme, c’est de le faire », a-t-il lancé.
« La meilleure façon de mettre fin au scepticisme, c’est de le faire »
Le calendrier évoqué par Elon Musk est d’autant plus ambitieux et difficile à croire que par le passé SpaceX n’a pas toujours réussi à tenir ses délais. L’exemple le plus criant est la mise en service de son lanceur lourd, le Falcon Heavy. Initialement prévu pour 2013, il a été reporté à de nombreuses reprises et son premier vol n’a eu lieu que début 2018 (et le premier vol commercial date de début 2019).
Autre élément qui nourrit le scepticisme, la Big Falcon Rocket, qui transportera le futur vaisseau spatial Starship. Rien n’est prêt à la mi-juillet 2019. La dernière avancée connue est un « bond » du prototype du Starship, le Starhopper, qui s’est élevé de quelques dizaines de mètres avant de redescendre. Certes, il est prévu dans quelques mois un décollage plus ambitieux, jusqu’à 20 km d’altitude, mais la société n’en est pas encore là.
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