Des tests ont permis de s’assurer du bon fonctionnement du sismomètre français SEIS, déployé fin 2018 sur Mars. Il va pouvoir bientôt commencer à écouter le cœur de la planète rouge.

On imagine sans mal le « ouf » de soulagement qui a dû être poussé dans les bureaux de la NASA, du CNES, de l’Institut de physique du globe de Paris, mais aussi de tous les laboratoires qui ont contribué au programme SEIS, lorsque la bonne nouvelle est arrivée : le sismomètre fonctionne ! Il va donc pouvoir bientôt se mettre au travail et sonder les entrailles de la planète Mars.

Car le sismomètre SEIS se trouve pas tout à fait n’importe où : il est depuis fin 2018 sur la planète rouge. Parti de la Terre le printemps dernier, il a été transporté par la NASA dans le cadre de la mission InSight — il en est d’ailleurs le principal élément. Après avoir atterri fin novembre, l’engin fabriqué par l’agence spatiale américaine a déployé son bras robotique pour saisir le sismomètre et le poser sur le sol.

Pour l’heure, SEIS, acronyme de Seismic Experiment for Interior Structure, n’est pas tout à fait prêt à travailler, car quelques opérations restent à réaliser pour que le sismomètre se trouve dans les meilleures conditions d’écoute. Ainsi, un dôme doit recouvrir SEIS de façon à le protéger du vent et des variations de température. Une fois ce bouclier installé, vers la deuxième quinzaine de janvier, le travail pourra débuter.

Une mise en place délicate

Toutes ces manœuvres peuvent sembler très longues, mais on ne dépose pas un tel instrument de mesure avec la même aisance lorsque celui-ci se trouve à plusieurs dizaines de millions de kilomètres de distance. Il n’y aura personne pour le remettre correctement en place s’il est bancal ou renversé. Chaque étape nécessite donc la plus grande prudence et de la patience.

Ainsi, il a fallu photographier les alentours de l’atterrisseur InSight pour déterminer le coin parfait pour déposer SEIS et vérifier que le sismomètre a bien été positionné. Il a aussi fallu faire fonctionner des réchauffeurs pour maintenir l’appareil à une température adéquate. Et pour réduire la transmission des vibrations de l’atterrisseur, le grappin qui a déposé SEIS et le câble électrique ont été détachés.

Les outils de mesure présents dans les entrailles de SEIS ont aussi fait l’objet d’une grande attention : les trois capteurs large bande ont été recentrés et leur bon fonctionnement a été noté. C’est aussi le cas des capteurs britanniques à courtes périodes. En somme, tout se déroule comme prévu. On est loin du temps des deux missions américaines Viking 1 et 2, qui n’ont pas pu faire ce que fait SEIS aujourd’hui.


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