Un groupe d’astronomes a utilisé les données du télescope spatial Spitzer pour estimer la taille d’Oumuamua. Le visiteur interstellaire n’excéderait pas 440 mètres de diamètre — mais il sera difficile d’en être certains, tant l’objet est mystérieux.

Que pouvons nous encore espérer apprendre sur Oumuamua, l’étrange visiteur interstellaire observé en octobre 2017 ? Qu’il est probablement plus petit que ce que nous pensions au départ. Ce serait d’ailleurs pour cette raison que nous avons du mal à savoir à quoi il ressemble exactement.

Une vingtaine de chercheurs, dont plusieurs membres du Jet Propulsion Laboratory de la Nasa, ont uni leurs forces pour arriver à cette conclusion dans une étude publiée le 14 novembre 2018 au sein de la revue The Astronomical Journal.

Pas plus de 440 mètres

Les auteurs pensent que les limites d’Oumuamua n’excéderaient pas un diamètre de 440 mètres. Mais comme expliquer que les chercheurs ne puissent pas mesurer le visiteur interstellaire plus précisément ? C’est lié à l’identité-même cet objet, encore très mystérieux.

Les scientifiques ont utilisé les données enregistrées par le télescope spatial Spitzer, avec lequel la Nasa observe la création de l’univers à l’aide d’un rayonnement infrarouge. Entre le 21 et le 22 novembre 2017, l’instrument a pu observer le passage de l’étrange objet dont l’identité de comète a fait débat, avant qu’Oumuamua ne s’éloigne.

Grâce à cet outil, les chercheurs ont espéré pouvoir déterminer son diamètre. « Nous n’avons pas détecté de manière convaincante l’objet, ni identifié les limites supérieures de son flux lors de nos observations », expliquent les auteurs de l’étude, ajoutant qu’ils « ne [détectent] aucune activité d’Oumumua » permettant d’expliquer pourquoi ce corps accélère.

L’objet serait trop petit pour que le télescope Spitzer le mesure précisément

Puisqu’ils n’arrivent pas à déterminer la taille de ce corps, les chercheurs en concluent qu’Oumuamua est sans doute « trop petit » pour que le télescope Spitzer puisse obtenir un résultat satisfaisant, comme le relève Popular Mechanics.

Outre la taille d’Oumuamua, les données de Spitzer ont également poussé les scientifiques à penser que l’objet aurait une teinte brillante. Sa surface serait 10 fois plus réfléchissante que celle des comètes que nous connaissons dans notre système solaire.

Le télescope spatial Spitzer. // Source : Wikimedia/CC/NASA/JPL-Caltech

Le télescope spatial Spitzer.

Source : Wikimedia/CC/NASA/JPL-Caltech

Le scénario de la réactivation thermique

Ces éléments coïnciderait avec des informations établies dans une étude publiée en juin, qui présentait Oumuamua comme une comète en raison de sa vitesse, possiblement liée à des dégagements gazeux.

La Nasa considère un scénario plausible, qui permettrait d’expliquer les propriétés observées dans cette dernière étude et les précédentes. Lors de son passage près de nous en 2017, Oumuamua aurait connu une « réactivation thermique » au moment d’attendre sa périhélie (le point de sa trajectoire en orbite où l’objet serait le plus proche du soleil).

On ne connaitra jamais sa véritable nature

Le dégazage lié à cet événement aurait créé la surface brillante que les scientifiques attribuent à cet objet. Oumuamua a voyagé dans l’espace pendant des millions d’années mais ne serait devenu brillant que récemment, environ 5 semaines avant son observation.

Malheureusement pour les chercheurs qui se passionnent pour les origines de cet objet, il ne sera sans doute plus jamais possible de l’observer à nouveau. « Il est probable que nous connaitrons jamais la véritable nature de cet intrus interstellaire », conclut le groupe de scientifiques.


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