La Nasa a encore accompli une prouesse en sauvant des composants de la sonde interstellaire Voyager 1. Des propulseurs qui ne fonctionnaient plus depuis plus de 20 ans ont pu être remis en service.

À des milliards de km de la Terre, la sonde Voyager 1 lutte pour sa survie. Voilà bientôt 48 ans que cette mission de la Nasa a quitté notre monde, pour étudier les planètes externes du système solaire, puis s’aventurer dans le milieu interstellaire. Le vaisseau fait preuve d’une impressionnante longévité. Néanmoins, son périple n’est pas sans difficultés pour la Nasa qui a déjà dû gérer un bug inquiétant sur Voyager 1 en 2024.

C’est dans ce contexte qu’une nouvelle encourageante a été révélée par la Nasa ce 14 mai 2025 : « L’équipe a trouvé une solution pour les propulseurs de Voyager 1 qui ne fonctionnaient plus depuis plus de 20 ans ! », peut-on lire sur le compte X du Jet Propulsion Laboratory (JPL) de la Nasa. Que se passait-il ?

Les propulseurs de Voyager 1 étaient HS depuis plus de 20 ans

Les propulseurs de Voyager 1 qui viennent d’être remis en service n’avaient pas été utilisés depuis 2004. Selon un communiqué de la Nasa, la réparation de ces composants ne s’est pas fait sans « créativité » et sans prendre « des risques ». Mais, le jeu en valait la chandelle. « L’équipe souhaite utiliser [les propulseurs] comme solution de secours pour un ensemble de propulseurs actifs dont les tuyaux de carburant subissent une accumulation de résidus qui pourraient les empêcher de fonctionner dès cet automne », explique la Nasa.

Une sonde Voyager. // Source : Capture YouTube Nasa JPL
Une sonde Voyager, illustration. // Source : Capture YouTube Nasa JPL

La manœuvre est d’autant plus bienvenue qu’elle a été réussie juste avant une mise en pause planifiée des communications avec Voyager 1. Depuis le 4 mai, l’antenne terrestre du Deep Space Network située en Australie (la seule capable d’envoyer des commandes à Voyager 1 et sa jumelle Voyager 2) est hors service. Elle le restera pendant plusieurs mois, jusqu’en février 2026, pour être modernisée — avec quelques brèves périodes de fonctionnement, en août puis décembre. L’équipe du JPL tenait donc à restaurer les propulseurs de Voyager 1 avant cette date.

Pourquoi les propulseurs des sondes Voyager sont si utiles

Les propulseurs sont indispensables pour permettre le voyage de la sonde dans l’espace interstellaire, à la vitesse de 56 000 km/h. Les propulseurs primaires permettent de « faire pivoter doucement [Voyager 1 et 2] vers le haut et le bas, ainsi que vers la droite et la gauche, afin de maintenir leurs antennes orientées vers la Terre pour envoyer des données et recevoir des commandes », résume la Nasa dans son communiqué.

En plus des propulseurs primaires, les engins embarquent d’autres propulseurs, dédiés au contrôle du « mouvement de roulis » de Voyager 1 et 2. Ce mouvement assure aux sondes de rester orientées vers une étoile, qui guide leur orientation. Pour assurer ce mouvement de roulis, les deux sondes sont équipées à la fois d’un système principal, et d’un système de secours, indique la Nasa.

Les ingénieurs cherchent à éviter l’obstruction des tubes transportant le carburant qui alimente ces propulseurs. Ils ont donc prévu une alternance sur les sondes Voyager, en mobilisant tantôt les propulseurs primaires, tantôt les propulseurs secondaires. Or, en 2004, les propulseurs primaires assurant le mouvement « de roulis » de Voyager 1 ont cessé de fonctionner. La cause a été attribuée à une casse de radiateurs, alors jugés irréparables. La décision a donc été prise de n’utiliser que les propulseurs de secours pour orienter Voyager 1 vers son étoile guide.

Comment la Nasa a réussi ce petit miracle, à 21 milliards de km de la sonde

En soi, cette solution fonctionne bien. Toutefois, elle ne laisse aucun droit à une erreur ou un autre imprévu. Depuis 2004, Voyager 1 se trouve sans aucune solution de repli : si ses propulseurs secondaires venaient, eux aussi, à tomber en panne, ce serait la fin. Ce qui pourrait arriver si les tubes acheminant le carburant finissent par être complètement obstrués, car très sollicités… Voilà ce qui a motivé la Nasa à reprendre les recherches sur la panne de 2004, pour tenter de refaire fonctionner les radiateurs des propulseurs primaires.

Ils y sont parvenus en identifiant qu’un interrupteur avait été basculé dans le mauvais sens, vraisemblablement à cause d’un souci dans l’alimentation électrique des radiateurs. Le 20 mars, la température de ces radiateurs a pu être remontée, ramenant à la vie les propulseurs primaires de Voyager 1, auparavant considérés comme morts.

Un nouveau « miracle » (et, surtout, le travail acharné des équipes) a donc encore une fois sauvé Voyager 1, qui avance dans l’espace, à 21 milliards de km de la Terre.

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