C’était pour la Chine une sortie extravéhiculaire plutôt inhabituelle. Le 9 décembre 2025, l’équipage de la station spatiale Tiangong a effectué une inspection cruciale pour examiner les fissures sur le hublot du vaisseau Shenzhou 20. Heurté par un débris spatial, l’engin est jugé inapte au vol habité. Son sort final est encore incertain.

La Chine a pu examiner d’un peu plus près la situation de la capsule Shenzhou 20, toujours arrimée à la station spatiale chinoise Tiangong. Dans la journée du 9 décembre 2025, l’équipage se trouvant à bord a pu mener à bien une longue sortie extravéhiculaire — de près de huit heures — autour de l’installation. L’occasion de faire une inspection rapprochée du vaisseau spatial.

Car ce véhicule a posé un gros problème à l’Agence chinoise des vols spatiaux habités (CMSA), ainsi qu’à l’équipage de Shenzhou 20, qui était censé reprendre cette capsule pour rentrer. Il a en effet été déclaré inapte à ramener des humains sur Terre après la découverte de fissures dans un hublot, causées par un impact de débris.

Résultat des courses ? L’équipage de Shenzhou 20 est finalement rentré avec la capsule de l’équipage suivant (Shenzhou 21), arrivé peu de temps avant. La CMSA, elle, s’est réorganisée pour envoyer précipitamment une capsule de rechange sur Tiangong — celle attribuée au futur équipage de Shenzhou 22. Une réattribution réussie.

Inspection de hublot depuis l’espace

La capsule Shenzhou 20 est restée en place, mais est inoccupée depuis. Elle sert officiellement de laboratoire, mais la Chine a aussi cette opportunité pour constater plus directement les effets d’une collision sur la structure de l’engin. Avec des vérifications par l’intérieur, mais aussi par l’extérieur. D’où cette sortie dans le vide spatial.

La manœuvre a été effectuée par Zhang Lu, le commandant de la mission et un vétéran des vols spatiaux — il en a deux à son actif — et des sorties dans l’espace. Il était accompagné de Wu Fei, pour qui tout est une première. À bord de la station est resté Zhang Hongzhang, pour qui il s’agit aussi du premier séjour extra-atmosphérique.

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Le départ de la mission Shenzhou 22. // Source : CMSA

« Avec le soutien du bras robotique de la station et du personnel au sol, et en tirant pleinement parti de l’efficacité de l’intervention humaine directe à l’extérieur de Tiangong, explique la CMSA, ils ont accompli avec succès plusieurs tâches, [dont] l’inspection et la prise de photos du hublot de la capsule de retour du vaisseau Shenzhou 20. »

La sortie de huit heures a aussi été l’occasion de procéder à « l’installation de dispositifs de protection contre les débris spatiaux sur la station » et au « remplacement de la protection multicouche de l’adaptateur de contrôle thermique », ajoute le communiqué. Le tout, à près de 400 km d’altitude au-dessus de la Terre.

Estimer les chances de survie du vaisseau

Les clichés pris par les taïkonautes sont très précieux pour la CMSA. Ils vont permettre de jauger avec de nouveaux angles de prise de vue l’ampleur et la gravité de ces fissures et, éventuellement, si elles ont évolué depuis qu’elles ont été découvertes — par exemple, sous l’effet thermique du Soleil, avec les alternances du jour et de la nuit.

Ces photographies vont aussi permettre à la CMSA d’affiner ses prédictions pour un retour à vide de la navette, à un moment ou à un autre. Est-ce que son état lui permettrait de survivre à la rentrée atmosphérique, une phase très turbulente avec de fortes contraintes thermiques et mécaniques ? Ou risquerait-elle de se désintégrer purement et simplement ?

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Une capsule Shenzhou. // Source : CMSA

Une chose est sûre : on n’en a pas encore fini avec cette fameuse capsule. Le communiqué de la CMSA ajoute que « selon la situation, l’équipage pourrait procéder à des opérations de protection sur le hublot endommagé du vaisseau Shenzhou 20 ». En clair, cette sortie extravéhiculaire sera peut-être suivie d’une autre, pour appliquer une couche protectrice.

L’idée ne serait pas forcément de patcher la capsule pour son retour à vide sur Terre, mais d’appliquer une sorte de couche de résine ou un revêtement bien particulier pour éviter une rupture soudaine du hublot, avant le départ du vaisseau. Cela dépendra sans doute de l’évolution ou non de ces fissures et des inspections supplémentaires.

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