Un nouveau coup dur pour la recherche scientifique américaine, et plus particulièrement pour la science en Antarctique. Le navire Nathaniel B. Palmer, construit en 1992 et qui sillonnait le continent glacé jusqu’au mois dernier, ne sera pas remplacé.
Mise sous pression par Donald Trump depuis son retour à la Maison Blanche, la National Science Foundation, l’agence destinée à soutenir la recherche scientifique aux États-Unis, a annoncé dans son budget prévisionnel de 2026 qu’elle arrêtait les opérations liées à ce navire et aux autres pour se concentrer uniquement sur les stations disséminées à la surface de l’Antarctique.
Une région délaissée, mais cruciale face au réchauffement climatique
Dans son rapport décrypté par le Washington Post le 11 décembre 2025, elle précise : « Afin de se concentrer sur le soutien aux stations et à la logistique qui y est associée, la NSF prévoit de cesser le financement du navire de recherche Nathaniel B. Palmer pour l’année fiscale 2026. » Déjà rentré en Louisiane le mois dernier, le navire pourrait donc ne jamais repartir, ce qui était déjà craint par de nombreux scientifiques depuis plusieurs mois.

L’été dernier, ils étaient en effet 170 à signer une lettre ouverte à l’attention de la NSF pour demander de préserver le seul brise-glace encore en activité, alors que les États-Unis n’avaient jamais cessé ce type d’exploration depuis plus d’un demi-siècle. Ils mettaient en garde contre un énorme recul de la recherche scientifique sur place.
Plus en détail, les chercheurs craignent un arrêt au moins partiel de la production scientifique liée à la recherche en biologie, en géologie et en océanographie. D’autant plus que c’est une région particulièrement mouvante du fait du réchauffement climatique. Des études ont montré que l’Antarctique était le continent le plus affecté par le réchauffement climatique, et que la hausse des températures est plus forte là-bas que sur la majeure partie de la planète. Ainsi, le glacier Thwaites fond rapidement, et sa disparition pourrait entraîner une hausse conséquente du niveau des océans, ce qui nécessite une surveillance constante.
Un retrait de la science américaine, pendant que d’autres avancent leurs pions
Pire, la fin de cette exploration signifierait un vide dans la collecte de données, d’autant plus que cela voudrait dire au moins plusieurs années sans remplaçant. Il faut un temps long pour construire un nouveau navire et organiser une telle expédition.
Cela ne signifie pas un abandon total de l’Antarctique de la part des États-Unis, car il reste les trois stations installées sur place. Il existe même un autre navire qui devrait partir l’an prochain dans la région, mais qui n’est pas conçu pour s’aventurer au-delà de la périphérie du continent, là où la glace est moins épaisse.

Dans tous les cas, cela risque de mettre en péril la recherche américaine, comme le précise la chercheuse de l’Université de Colgate, Amy Leventer, dans le Washington Post : « Nous pourrions perdre toute une génération de scientifiques brillants et motivés, ce qui serait dévastateur pour toute la recherche fondamentale. »
Sans oublier l’aspect géopolitique : dans le même temps, plusieurs pays renforcent leurs capacités marines sur place. Parmi ces pays, l’Australie, le Japon, mais aussi et surtout la Chine, qui apparaît de plus en plus comme une rivale sur de nombreux aspects. Non seulement, elle sera sans doute en capacité de fournir énormément de données scientifiques concernant l’Antarctique, mais aussi, elle se positionne sur place dans l’espoir de trouver les importantes quantités de pétrole qui seraient cachées sous la banquise.
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