Lorsqu’un satellite est en orbite, il part avec une certaine quantité, assez limitée, de carburant. En fonctionnement ordinaire, il n’a pas besoin de se servir de cette réserve, car en étant en orbite, il peut continuer de tourner autour de la Terre sans difficulté. En revanche, à la moindre manœuvre pour éviter un obstacle, comme un débris spatial ou un autre satellite, il lui faut pratiquer quelques poussées qui, elles, consomment.
Pour augmenter la durée d’utilisation d’un satellite, il pourrait donc être indiqué de lui refaire le plein en orbite. Une solution plusieurs fois envisagée ces dernières décennies, mais avec peu de succès. En effet, cela implique d’envoyer un autre satellite qui servirait de citerne, de pratiquer un rendez-vous orbital pour s’amarrer à la cible, de déverser le carburant de l’un à l’autre, avant que chacun reparte. Alors qu’il est tellement plus simple de faire disparaître le satellite vidé dans l’atmosphère terrestre et de le remplacer par un neuf.
Pas de verrou technologique pour les satellites rechargeables…
En revanche, certains appareils pourraient bien bénéficier de cette innovation. C’est en tout cas ce qu’affirme une étude publiée par un organisme de la Nasa appelé COSMIC, pour Consortium for Space Mobility and ISAM Capabilities, le 25 novembre 2025. Dans ce rapport signé par des membres issus de la communauté scientifique, de l’industrie et de représentants du gouvernement, ils affirment qu’il n’y a pas de verrou technologique qui empêcherait le déploiement de cette pratique.

D’après le rapport, les radars pour les rendez-vous orbitaux sont performants, les systèmes de transfert de carburant existent avec un certain niveau de maturité et la technologie pourrait être utilisable à court terme.
Au-delà de cela, le COSMIC ajoute que pour les satellites en orbite géostationnaire, soit ceux qui volent à 36 000 kilomètres au-dessus de nos têtes, le ravitaillement en vol est un véritable enjeu de sécurité nationale.
Ce qui intéresse dans le ravitaillement, c’est la possibilité de déplacer un satellite plus fréquemment, sans risquer de trop raccourcir sa durée de vie. Or, les satellites militaires ont parfois besoin de bouger, par exemple pour prendre des images d’installations suspectes ou pour suivre des mouvements au sol. Ce qui peut avoir un coût non négligeable pour des satellites très perfectionnés, dont la mise en orbite n’est pas aussi aisée que pour des grappes de Starlink placés à quelques centaines de kilomètres d’altitude.
… mais pas de réel engouement du marché non plus
Ainsi, le ravitaillement permettrait de construire des opérations plus agiles sans se soucier de perdre un satellite prématurément. D’ailleurs, la Space Force américaine prévoit d’ores et déjà une démonstration de cette technologie d’ici à l’année prochaine. Alors que les conflits se multiplient à travers la planète, l’enjeu de l’accès et de la maîtrise de l’espace apparaît comme une variable géopolitique majeure.
En revanche, si la technologie peut effectivement être considérée comme quasiment mature et intéresse l’armée américaine, ainsi que certaines entreprises à travers le monde, le coût d’un tel déploiement risque de poser problème. Les prix de lancement des satellites, ainsi que des engins eux-mêmes, sont en baisse, notamment via l’essor des lanceurs réutilisables. Il est donc souvent plus rentable, en dehors des sondes très développées ou des satellites militaires plus sophistiqués, de remettre en orbite un nouveau satellite.

Pour ce qui est de l’architecture d’une mission de ravitaillement, certains modèles existent, notamment avec un système reposant sur un satellite-citerne déjà placé en orbite et un autre qui servirait de navette pour aller récupérer le carburant, puis le transférer dans un satellite en rupture. Mais il n’y a pas encore de business-model complètement élaboré, pas vraiment de signes montrant que le marché pourrait être intéressé, ni de réponses définitives à la question « Qui est responsable en cas de soucis lors du ravitaillement ? »
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