« Les lanceurs d’alerte de la Nasa se disent inquiets à l’idée que nous puissions assister à la mort d’un astronaute dans les prochaines années. » C’est la crainte soulevée par un rapport sénatorial américain publié le 29 septembre 2025. Intitulé « La destruction de la mission de la Nasa », ce document souligne les conséquences des coupes budgétaires prévues par l’administration Trump sur le fonctionnement de l’agence spatiale américaine.
Sécurité en chute libre
Des lanceurs d’alerte ont confié aux démocrates membres du Comité sénatorial américain du commerce, de la science et des transports derrière l’enquête qu’ils avaient « déjà constaté des impacts sur la sécurité » au sein de l’agence.
À titre d’exemple, ils évoquent « des réductions de personnel si importantes que seuls deux employés ont été gardés pour surveiller un projet physiquement dangereux 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. » Cela aurait presque conduit un salarié de la Nasa « à prendre la décision très inhabituelle de stopper le projet avant sa conclusion en raison du risque accru de blessures et de dommages matériels. »
Près de 4 000 employés de la Nasa ont en effet choisi de quitter l’agence spatiale grâce au programme de démission différée de l’administration Trump, fin juillet, ce qui représente 20 % des effectifs de l’institution. Ces démissions ont été annoncées dans le cadre des réductions budgétaires recommandées par le Département de l’efficacité gouvernementale (DOGE).
Mars en stand-by
L’administration a également proposé de réduire le budget de la Nasa de 24 % pour l’exercice 2026, ce qui le ferait passer de 24,8 milliards de dollars à 18,8 milliards de dollars. La Direction des missions scientifiques serait l’une des plus durement touchées par ces coupes, avec une réduction de 47 % de son financement. En conséquence, environ la moitié des missions scientifiques de la Nasa seraient annulées.
Parmi les missions menacées figurent la mission Juno , actuellement sur Jupiter et le programme Mars Sample Return, pour lequel des échantillons attendent déjà d’être prélevés à la surface de la planète rouge grâce au rover Perseverance. Conséquence : 30 tubes susceptibles de contenir les premières preuves tangibles de vie extraterrestre risquent de demeurer dans l’espace au-delà de 2030. La Chine pourrait ainsi en profiter et ramener des échantillons de Mars avant les Américains avec sa mission Tianwen-3, dont le lancement est prévu en 2028 et le retour, 3 ans plus tard. Les États-Unis prévoient par ailleurs de retourner sur la Lune en 2027 malgré les coupes budgétaires, afin d’être les premiers à pouvoir contrôler les minéraux du satellite.
Les plans d’économies qui menacent la Nasa sont cependant en suspens face au Shutdown — la fermeture du gouvernement des États-Unis – entré en vigueur le 1er octobre, après que les Républicains et les Démocrates n’ont pas réussi à s’entendre pour adopter le projet de loi sur les dépenses fédérales pour l’année à venir.
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