Cela fait maintenant 14 ans que nous n’avons pas vu le moindre vol de navette spatiale. Le dernier remonte à 2011, quand Atlantis décollait pour aller ajouter un module à la Station spatiale internationale (ISS). Depuis, plus rien. La relève était attendue avec Dream Chaser, un projet ancien au cœur de nombreuses difficultés, mais qui vient de subir un gros coup dur.
Le 25 septembre, la Nasa a annoncé que le contrat qui la liait à Sierra Space, l’entreprise développant la navette, a été réévalué. Pourtant, Dream Chaser était censée servir de véhicule cargo pour l’ISS. Un vol de démonstration était au programme, suivi de six vols de ravitaillement. À présent, tout cela est mis de côté et il ne subsiste plus qu’un seul vol orbital de test, sans lien avec la station.
Des « progrès excellents » au désengagement
Mais pourquoi ce revirement ? Ces derniers mois, Sierra Space donnait des nouvelles régulières de sa navette et promettait un vol pour cette année 2025, en parlant même de « progrès excellents ». Mais, de son côté, la Nasa évoquait des retards et tablait sur une échéance plutôt en 2026.

Aujourd’hui, les deux partenaires sont tombés d’accord pour modifier le contrat. « Le développement de Dream Chaser sera mieux assuré par un simple vol de démonstration programmé à la fin de l’année 2026 », estime la Nasa. Celle-ci « n’est plus liée par un nombre spécifique de missions de ravitaillements », mais la porte reste ouverte pour d’éventuelles commandes de vols de ravitaillement vers l’ISS.
Une porte entrouverte, donc, mais surtout une manière pour l’agence de se désengager et de pouvoir laisser l’entreprise se débrouiller en attendant que la technologie soit au point. De son côté, Sierra Space promet de son côté que cela lui permettra d’avancer avec davantage de flexibilité. Promesse est faite que la navette continuera son développement, car elle représenterait « le futur du transport spatial. »
Des promesses et des retards
Reste que tout ceci se produit au terme d’années d’errance autour du programme. Sierra Space avait remporté les contrats CRS-2 en 2016. 14 milliards de dollars à se partager entre Orbital ATK et SpaceX. On ignore combien a été reversé exactement à l’entreprise, mais selon Spacenews, il y en aurait au moins pour 1,43 milliard de dollars.

En parallèle, la navette avait subi d’importants retards et le vol inaugural était sans cesse repoussé. En 2024, une place avait été réservée à bord d’un lanceur Vulcan Centaur, de United Launch System. Or, quelques mois avant la date décisive, Sierra Space avait finalement fait machine arrière et la fusée était partie avec une autre charge utile à la place.
L’entreprise s’est aussi en partie restructurée, laissant son projet de navette toujours en développement, mais mettant l’accent sur d’autres activités plus sûres, notamment dans le secteur de la défense, avec la branche Sierra Space Defense créée en juin 2025. L’aboutissement de plusieurs années de contrats auprès de l’armée à hauteur de 1,5 milliard de dollars entre 2023 et 2025.
Le fait est que le principe de la navette n’a pas connu de grands progrès au fils des ans : celles qui ont été abandonnées en 2011 étaient souvent jugées trop chères, pas assez sûres, et peu réutilisables compte tenu des dégâts subis à chaque vol. C’était pourtant leur principal argument face aux fusées. Fusées qui, elles, arrivent parfois à voler plusieurs fois aujourd’hui.
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