125 ans après sa découverte, ce fossile n’était pas correctement identifié. Cela ne l’empêchait pas d’être exposé au musée national du Pays de Galles. Grâce au progrès de la technologie, un étudiant a pu le reconstituer numériquement pour en avoir une vision détaillée. Les résultats sont surprenants.

C’était une bonne surprise inattendue, exposée aux yeux de tous au musée national du Pays de Galles pendant 125 ans.

Un fossile de mâchoire a finalement révélé ses ultimes secrets grâce à la numérisation 3D et Owain Evans, un étudiant en paléontologie de l’Université de Bristol. Les résultats de son étude ont été publiés dans Proceedings of the Geologists’ Association le 11 septembre 2025. Ils ont permis de déterminer qu’il s’agissait bien d’un dinosaure qu’on a pu replacer dans l’arbre généalogique des reptiles.

Des détails perçus grâce à la numérisation 3D

Plus exactement, ce fossile est en fait le moulage de la mâchoire dans la roche où l’os originel a disparu. Alors comment étudier correctement le moulage rocheux d’une mâchoire ? Avec une reconstitution numérique 3D réalisée à partir de photos numérisées.

« Les moulages naturels des faces interne et externe de la mâchoire présentent des détails étonnants : chaque sillon, crête, dent et même les dentelures le long des bords des dents. Nous avons décidé d’utiliser la photographie numérique pour réaliser un modèle 3D. Nous avons commencé par scanner la surface du fossile par photogrammétrie », détaille Michael Benton, dernier auteur de l’étude dans le communiqué de l’Université de Bristol.

Les deux blocs séparés contenant l'empreinte de la mâchoire du dinosaure étudié : (A) L'empreinte médiale et (B) l'empreinte latérale. // Source : University of Bristol
Les deux blocs séparés contenant l’empreinte de la mâchoire du dinosaure étudié : (A) L’empreinte médiale et (B) l’empreinte latérale. // Source : University of Bristol

« Une fois ce scan numérique obtenu, nous l’avons inversé, obtenant ainsi un négatif numérique du moulage. Il a ensuite suffi de fusionner les deux faces et d’en analyser l’anatomie. La reconstruction numérique que nous avons extraite du spécimen donne une bien meilleure idée de la structure originale de l’os », poursuit-il.

Jusqu’à présent, donc depuis 1899, soit 125 ans, ce fossile n’avait pas été identifié correctement, bien qu’il soit mentionné dans des articles scientifiques. Pour ne rien arranger, les chercheurs n’étaient même pas certains qu’il s’agisse bien d’un dinosaure.

« Il a été nommé ‘Zanclodon cambrensis‘ par Edwin Tully Newton en 1899, mais nous savions que le nom ‘Zanclodon’ avait été abandonné, car il désignait une grande variété de reptiles primitifs. C’est pourquoi nous lui avons donné le nom de Newton, ‘Newtonsaurus‘. Il est différent de tous les autres dinosaures de cette époque et mérite un nom distinctif », décrit Owain Evans.

Plus de doutes, il s’agit bien d’un vrai dinosaure

Grâce à cette nouvelle étude de la mâchoire fossilisée, il est maintenant établi que le sujet étudié était bien un grand dinosaure appartenant au groupe des théropodes (soit des bipèdes souvent carnivores) datant du Trias supérieur et provenant du sud du Pays de Galles.

« Il présente des caractéristiques dinosaures uniques et indéniables, notamment au niveau de l’emplacement de ses dents, et il s’agit bien d’un théropode, un dinosaure prédateur carnivore », explique le premier auteur de l’étude.

Reconstruction numérique du spécimen, développée en combinant des images de photogrammétrie des deux dalles. En présentant le modèle 3D ici, ce qui était des moisissures dans la roche deviennent des surfaces solides de la dentaire. (A) En vue médiale, (B) en vue latérale, et (C) en vue dorsale. // Source : University of Bristol
Reconstruction numérique du spécimen, développée en combinant des images de photogrammétrie des deux dalles. En présentant le modèle 3D ici, ce qui était des moisissures dans la roche deviennent des surfaces solides de la dentaire. (A) En vue médiale, (B) en vue latérale, et (C) en vue dorsale. // Source : University of Bristol

Ce qui sort du lot, en revanche, est sa taille estimée : sur base de la mâchoire, mesurant à l’origine 60 cm de long (mais dont seul 28 cm ont été conservés), les scientifiques ont déduit que le dinosaure aurait dû mesurer de 5 à 7 mètres de long. Newtonsaurus était donc 2 fois plus grand, voire plus, que les dinosaures de sa génération.

« La nouvelle description de Newtonsaurus cambrensis souligne une fois de plus l’importance du Pays de Galles dans la recherche paléontologique. Ces couches triasiques sont rares dans le monde, et pourtant on en trouve plusieurs au Pays de Galles. Il pourrait bien y avoir un autre dinosaure à découvrir », conclut Cindy Howells, du musée national du Pays de Galles.

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