En parlant d’archéologie, la première image qui vient souvent en tête est celle d’Indiana Jones, chapeau à larges bords sur la tête, fouet à la main, s’aventurant dans la jungle à la recherche de vestiges perdus.
Si le chapeau à larges bords et la recherche de vestiges s’avèrent véridiques, inutile de s’aventurer jusque dans la jungle : nos contrées européennes regorgent aussi de restes archéologiques. Et, soyons honnêtes, comparer vos amis archéologues à Indiana Jones ou Lara Croft risque plus de les crisper que de leur faire plaisir.
Mais savez-vous en quoi consiste réellement l’archéologie s’il ne s’agit pas d’aller chercher un trésor perdu dans la jungle au fin fond de l’Amérique du Sud ? Savez-vous quelle est sa différence avec la paléontologie ou encore la paléoanthropologie ?
C’est quoi l’archéologie ?
Le dictionnaire du Larousse définit la discipline de l’archéologie comme étant l’ « étude des civilisations anciennes réalisée à partir des vestiges matériels d’une activité exercée par les hommes, ou à partir des éléments de leur contexte ».
Le but, comme le complète l’association des archéologues du Québec, est d’arriver à recomposer le mode de vie de nos ancêtres ainsi que leur évolution à travers les âges, de la préhistoire à l’époque contemporaine. Et, tout cela avec simplement à disposition des restes matériels d’artefacts ou de monuments, voire simplement des traces de ces objets ou monuments.
À quoi sert l’archéologie ?
Et oui, à quoi ça sert de retrouver des bouts d’objets enterrés dans le sol ? Reconstituer le mode de vie de nos ancêtres ? Mais pour quoi faire, enfin ?
Le site de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP) l’explique très bien : « En enrichissant nos connaissances sur ceux qui nous ont précédé, l’archéologie contribue ainsi à une meilleure compréhension de notre monde actuel ». Il s’agit donc de connaitre les sociétés passées, leur histoire et leur interaction avec leur environnement pour mieux comprendre et appréhender notre présent.


Dans les missions principales de l’INRAP, site de référence de l’archéologie préventive en France, figure notamment :
- l’étude, la sauvegarde, mais aussi la conservation des vestiges antiques
- la production de connaissance grâce à l’évolution des techniques et des méthodes d’analyse. En effet, on peut aujourd’hui recréer, en plus des activités humaines, les paysages et le climat des différentes époques. Toutes ces connaissances supplémentaires permettent d’améliorer les débats sur notre passé.
- la diffusion des connaissances au grand public
Comment les archéologues travaillent : les méthodes et les techniques
Si une fouille peut vous sembler être très simple et uniquement consister à gratter ou creuser le sol, il n’en est rien.
Il s’agit bien de creuser le sol à la recherche d’indices sur notre passé, mais ce travail est très réglementé et obéit à des méthodes bien structurées.
La fouille archéologique
Une fouille, comme le décrit le site de l’INRAP, se décompose en plusieurs étapes :
- d’abord, le décapage de la zone qui consiste à retirer la couche de terre végétale superficielle
- ensuite, les archéologues fouillent couche par couche. Chaque couche correspond à un moment de l’histoire, théoriquement les plus anciennes étant plus profondes et les plus récentes plus superficielles. Parfois, à la suite d’incidents, les couches sont mélangées, inversées ou encore, dû à l’érosion, certaines couches disparaissent et ne subsistent que les couches les plus anciennes. Pour chaque couche fouillée, des coupes et des relevés sont enregistrés, le but étant d’avoir un plan précis et détaillé des vestiges. Ensemble, les couches sont reconstituées sous forme d’une stratigraphie qui étudie les relations entre les différentes couches du sol.
- Pour chaque couche, lorsque du mobilier archéologique est extrait, il est enregistré avec son emplacement précis pour être replacé sur le plan. Il est ensuite nettoyé et étudié dans son contexte global, car c’est ce contexte qui lui donne du sens et de l’intérêt.
Une fois la fouille sur le terrain terminée, commence l’analyse des données récoltées sur le terrain. Il faudra alors dater les vestiges pour pouvoir retracer la chronologie du site. Comme l’explique le site de l’INRAP : « La stratigraphie observée sur le terrain est restituée et confrontée au matériel découvert pour établir une datation des occupations humaines successives ».

Toutes les informations récoltées sur le terrain séparément sont alors rassemblées et recoupées entre elles pour permettre de reconstituer et d’interpréter, par phase chronologique, l’histoire du site.
Certains artefacts récoltés feront l’objet d’analyses spécifiques en laboratoire.
Toutes ces informations et interprétations seront finalement consignées dans un rapport de fouille.
Innovations technologiques et spécialisations des sciences de l’archéologie
Depuis quelques dizaines d’années, l’archéologie profite des développements de la science pour créer de nouvelles techniques, méthodes et raisonnement par l’apport d’informations toujours plus précises.
Ces différentes techniques d’analyse font donc maintenant l’objet de spécialisation à part entière. L’Histoire, avec un grand H, étant extrêmement vaste, les archéologues eux-mêmes se spécialisent souvent « selon les périodes (du Paléolithique au XXe siècle), les aires culturelles, les artefacts (lithique, verre, céramique, etc.) ou les écofacts (pollens, graines, animaux, etc.), les contextes géomorphologiques, etc. », précise le site de l’INRAP.
Par exemple, il existe maintenant la technique du LIDAR : la télédétection par laser permet aux archéologues de sonder le sol à la recherche de vestiges dans des environnements difficile, comme en Amazonie où le sol est recouvert d’une végétation dense.

Les analyses à partir du carbone sont toujours plus précises pour dater certains restes. La dendrochronologie, elle, étudie les cernes du bois des arbres pour dater un objet. Dans le domaine de l’histoire de l’art, des analyses IRM sont faites sur des tableaux pour essayer de mettre au jour les premières couches peintes par l’artiste…
En bref, l’archéologie est un (très) vaste domaine qui retrace l’Histoire de nos civilisations, aidée de plus en plus par des analyses scientifiques précises. Car, c’est peut-être dans l’étude de notre Histoire que se trouve le salut de notre avenir…
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