Ce site maya cache un secret fascinant : il montre comment ses bâtisseurs voyaient l’Univers

Tout au sud du Mexique, près de la frontière avec le Guatemala, se trouve un des plus grands sites mayas connus au monde : Aguada Fénix. Découvert en 2017 lors d’un relevé aérien, il est depuis l’objet de nombreuses fouilles qui ont permis d’identifier une grande plateforme, d’autres centres plus petits, de la céramique, des outils et même une statue animale.

Désormais, une nouvelle étude parue dans la revue Science Advances le 5 novembre 2025 révèle qu’un bâtiment servait de cosmogramme. Il s’agit d’une manière de représenter le cosmos à travers un diagramme, ce qui transparaît ici dans la structure des murs et la disposition de certains objets et pigments retrouvés sur place.

Une construction massive et un symbolisme fort

Ces vestiges seraient datés entre 700 et 1 050 avant notre ère, et forment des axes en direction des quatre points cardinaux, avec également une croix centrale. Toute une installation qui devait être utilisée par des spécialistes des calendriers, lesquels se servaient des étoiles pour déterminer le passage des saisons.

Les axes font respectivement 9 et 7,5 kilomètres de long, et sont délimités par des canaux et des couloirs. Certains canaux sont larges de 35 mètres et font 5 mètres de profondeur. Le tout apparaît non terminé, mais témoigne d’une construction plutôt ambitieuse, bien plus que ce que laissaient entendre les premières recherches assurant que comme le plateau principal était plutôt petit, les vestiges devaient être moins importants. Au final, ce site peut être comparé à ceux trouvés à Teotihuacan ou à Tikal, d’autres anciennes cités mayas plus « prestigieuses ».

Comme dans d’autres cités, les Mayas d’Aguada Fénix utilisaient un code couleur à base de pigments pour représenter les directions, mais il diffère un peu de ceux retrouvés durant la période coloniale. De plus, des coquilles semblent symboliser la présence d’eau, ce qui correspond avec les croyances indiquant que l’ouest est la direction d’un monde marin mort où le Soleil entre à la fin de la journée.

Une société organisée autour d’une élite

Au vu de la taille impressionnante des couloirs, il est probable que des processions étaient organisées lors de rituels symboliques. Des marques plus récentes indiquent aussi que le parcours a été modifié à plusieurs reprises, peut-être à cause de la difficulté d’accès sur certains terrains un peu accidentés.

Aguade Fénix semblait donc être un lieu important pour la civilisation Maya. Rassemblant des experts ésotériques confirmés dont l’aura attirait bon nombre de participants aux rituels, mais aussi probablement des visiteurs venus d’autres cités, pour découvrir ce cosmogramme gigantesque.

Relativement ancien dans l’histoire de la civilisation Maya, ce site pourrait renfermer de nombreux indices sur l’organisation de ces sociétés. Ainsi, des cités datant de deux ou trois siècles avant notre ère indiquent qu’il existait une hiérarchisation très forte de la communauté, avec toute une classe ouvrière chargée des travaux pénibles, notamment de la construction des bâtiments.

Ici, cela ne semble pas être le cas, et l’hypothèse des chercheurs est que les chefs spirituels étaient ces spécialistes des calendriers qui avaient une autorité « naturelle » sur le peuple. Ainsi, les participants à la construction étaient sans doute des volontaires attirés par le respect et la connaissance ésotérique de ces sages, qui ont formé une élite, préliminaire aux dirigeants Mayas ultérieurs.

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