Ce n’est pas pour rien que ce lieu est surnommé la « rivière de la mort ». Au Canada, Pipestone Creek est un véritable cimetière de fossiles. Sur plus d’un kilomètre de terrains, on y trouve des milliers d’ossements de dinosaures. Tous morts au même moment, lors d’un événement spécifique, il y a 72 millions d’années. Mais quel événement, au juste ? C’est la question se posent les paléontologues.
En cette fin mai 2025, la saison des fouilles vient de démarrer. Comme chaque année, pour plusieurs mois, à cette période, jusqu’à l’automne. L’occasion pour la BBC d’interroger ces paléontologues qui mènent encore et encore cette enquête à travers le temps sur cet étrange phénomène.
Un cimetière de pachyrhinosaurus
Sur ce site immense, c’est spécifiquement un troupeau de pachyrhinosaures qui a été annihilé. Les membres de cette espèce à quatre pattes, qui vivait durant le Crétacé supérieur (il y a 100 à 66 millions d’années), mesuraient cinq mètres de long et pesaient deux tonnes. Herbivores, ils étaient pourvus d’une crête ornée très reconnaissable et d’un nez à bosse. Chaque année, de nouveaux fossiles sont déterrés sur place et de nouvelles découvertes sont révélées sur cette espèce.

En fait, l’étendue des fossiles répartis sur la rivière de la mort est telle, qu’il n’y a même pas besoin de creuser. Une densité « stupéfiante », estime la professeure Emily Bamforth, très impliquée sur ce terrain, auprès de la BBC. « Il s’agit d’une seule communauté d’une seule espèce animale, à un moment précis, et l’échantillon est énorme. Cela n’arrive pratiquement jamais dans les archives fossiles. »
La raison pour laquelle tous ces individus étaient rassemblés en un même endroit est la plus facile à identifier : il s’agissait probablement d’une migration saisonnière de ce troupeau. Leur mort subite et coordonnée relève quant à elle d’un « événement catastrophique qui a effectivement anéanti, sinon le troupeau entier, du moins une bonne partie de celui-ci », décrit Emily Bamforth à la BBC.
L’hypothèse la plus installée à ce jour est celle d’une crue soudaine, peut-être provoquée par une violente tempête venant des montagnes. En attestent les roches sédimentaires étudiées sur place, qui ressemblent à une sorte de vague fossilisée, figée dans le temps. Les preuves montrent même que des arbres auraient été arrachés par cette tempête.
Mais pourquoi les dinosaures n’ont-ils pas pu fuir sur une zone pourtant si vaste ? « Ces animaux ne sont pas capables de se déplacer très rapidement en raison de leur nombre, ils sont très lourds et ne savent pas du tout nager », explique Emily Bamforth. En tout cas, si le site a été découvert pour la première fois dans les années 1970, les paléontologues ne lâchent toujours pas ce trésor. Déjà plus de 8 000 ossements ont été répertoriés.
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