Des fouilles archéologiques ont mis au jour de nouvelles preuves montrant que la vie ne s’est pas arrêtée dans la ville de Pompéi après l’éruption du Vésuve. Elle a continué d’être habitée pendant 400 ans.

Des traces de vie et d’occupation de la ville de Pompéi après l’éruption du Vésuve en 79 après J.-C. ont été retrouvées. C’est ce qu’a annoncé la direction du parc archéologique de Pompéi dans un communiqué de presse, ce 6 août 2025. L’étude des fouilles a été publiée dans l’E-Journal des fouilles de PompéiE-Journal degli Scavi di Pompei »).

Nulle part où aller et rien à perdre

Ces traces ont été retrouvées lors de la fouille du chantier d’une zone de la ville antique, nommée l’Insula Meridionalis.

Les habitants ayant préféré revenir vivre dans la ville, même en ruines, étaient probablement des survivants ne pouvant pas de permettre de recommencer une vie ailleurs. Cependant, il est aussi vraisemblable que des personnes sans-abris des alentours, n’ayant rien à perdre, soient venues pour essayer de s’établir dans cette zone détruite, en espérant trouver des objets de valeur.

« Il devait s’agir d’une agglomération où les gens vivaient dans des conditions précaires et sans les infrastructures et services typiques d’une ville romaine », expliquent les archéologues dans le communiqué de presse du parc archéologique.

Reste d'un four à l'Insula Meridionalis // Source : Parc archéologique de Pompéi
Reste d’un four, à l’Insula Meridionalis. // Source : Parc archéologique de Pompéi

Ces gens ont donc recommencé à vivre dans les ruines des étages supérieurs, laissés vides après l’éruption du Vésuve. Les rez-de-chaussée ont été transformés en caves, fours ou moulins. « Au départ, vous viviez dans une sorte de désert de cendres, mais bientôt la végétation a reprospéré », décrivent les chercheurs.

Pompéi, favela grise et précaire

Cette situation était « précaire et désorganisée », voire « anarchique », selon les archéologues. Ils supposent donc que c’est la raison pour laquelle l’empereur de l’époque avait envoyé des fonctionnaires pour essayer de refonder les villes de Pompéi et Herculanum. « Cependant, la tentative de refondation a échoué, car le site n’est plus jamais devenu le centre vital qu’il était avant l’éruption », écrivent-ils.

Pompéi n’a donc pas retrouvé sa splendeur d’antan. Il s’agissait plutôt d’« une agglomération précaire et grise, une sorte de campement, une favela parmi les ruines encore reconnaissables de la Pompéi qui était », raconte le directeur du site et co-auteur de l’étude, Gabriel Zuelriegel.

fragment de mosaïque // Source : Parc archéologique de Pompéi
Fragment de mosaïque. // Source : Parc archéologique de Pompéi

Cela n’empêche pas que cette situation a perduré jusqu’au 5e siècle de notre ère, soit près de 400 ans.

Un pan de l’Histoire balayé

Mais alors, comment entendons-nous parler de ce pan de l’Histoire uniquement maintenant, en 2025, quand on sait que la ville est fouillée depuis 1748 ?

En fait, quelques hypothèses concernant la réoccupation de Pompéi après l’éruption du Vésuve avaient déjà été émises par le passé. Cependant, comme l’explique Gabriel Zuelriegel : « L’épisode historique de la destruction de la ville en 79 après J.-C. a monopolisé la mémoire. Dans l’enthousiasme d’atteindre les niveaux de 79, avec des fresques merveilleusement conservées et des meubles encore intacts, les faibles traces de la réoccupation du site ont été littéralement enlevées et souvent balayées sans aucune documentation ».

Ce sont de nouvelles fouilles menées depuis environ 1 à 2 ans seulement dans des zones, pour certaines, encore jamais fouillées auparavant qui ont permis de retrouver ces traces de réoccupation de la ville.

Il conclut : « Ce phénomène devrait nous inciter à une réflexion plus large sur l’inconscient archéologique, sur tout ce qui est supprimé ou effacé ou reste caché, dans l’ombre d’autres choses apparemment plus importantes. »

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