Cette histoire donne l’impression d’être tout droit sortie d’une série ou d’un film. Rappelant Les Tudors (mais avec 2 siècles d’avance), elle mêle des dynasties puissantes, des conflits royaux et le meurtre sauvage d’un prince.
Et, pourtant, celle-ci est bien vraie et donne des frissons dans le dos.
Une équipe internationale de scientifiques, dirigée par des chercheurs hongrois, vient de résoudre une énigme archéologique, datant de presque un siècle, impliquant le meurtre d’un prince royal. Leurs résultats, présentés ce 14 novembre 2025, ont été publiés dans la revue Forensic Science International: Genetics. Alors, que s’est-il passé il y a plus de 700 ans ?
Les révélations sur le meurtre du prince
Découverts pour la première fois en 1915, les os avaient été retrouvés dans un monastère du 13e siècle situé sur l’île Marguerite, à Budapest.
À l’époque, sur base des preuves archéologiques disponibles, l’étude explique que « le contexte historique suggérait qu’il pouvait s’agir » du corps de Béla de Macsó (vers 1243-1272), duc de Macsó, petit-fils du côté maternel du roi Béla IV, et donc membre de la dynastie d’Árpad.
Cette lignée n’est pas n’importe laquelle : les Árpad sont une dynastie ayant régné pendant près de 400 ans (904-environ 1301) sur la Hongrie actuelle.
Les ossements, après quelques péripéties au cours des ans, ont été proprement analysés avec des méthodes médico-légales et bioarchéologiques par les scientifiques depuis 2018.
Les différentes analyses des restes ont permis de faire plusieurs révélations :
- Il s’agit effectivement d’un homme, âgé d’environ 20 ans au moment du décès, qui se nourrissait d’un « régime alimentaire de haut rang, riche en protéines animales et en céréales ».
- Plusieurs preuves d’analyse génétique ont confirmé qu’il s’agissait bien d’un descendant du roi Béla III (seul autre membre confirmé de la dynastie Árpad dont les restes sont encore conservés), lien décrit dans les documents historiques. Par ailleurs, il a aussi été corroboré que ce jeune homme appartenait, du côté paternel, à la dynastie des Riourikides, une dynastie russe ayant régné entre le 9ᵉ et le 16ᵉ siècle.
- Les ossements étaient marqués de 26 lésions péri-mortem : 9 au niveau du crâne et 17 sur le reste du corps, « suggérant un assassinat coordonné et prémédité impliquant au moins trois agresseurs ». Ces lésions révèlent que ce meurtre était certes planifié, mais également qu’il était empreint d’émotions intenses (colère ou haine). Le communiqué de presse détaille une agression extrêmement violente.
Ce meurtre violent est le résultat d’un complot attribué à Henri, de la maison de Héder (Henrik Kőszegi). Il souhaitait éliminer un potentiel prétendant au trône, soutenant, lui, le roi en place (Ladislas IV) bien qu’il soit mineur. Cet acte brutal restera impuni.

Les récits de l’époque racontent que le corps mutilé du jeune Béla « a été recueilli par Margit (sa sœur) et Erzsébet (sa nièce) et enterré au monastère dominicain ». Cet assassinat se déroula en novembre 1272, soit il y a presque exactement 753 ans.
Une dépouille qui avait disparu… pendant 80 ans !
Autre anecdote incongrue concernant cette dépouille : après sa découverte en 1915, elle a été étudiée par un scientifique de l’Université de Budapest (aujourd’hui Département d’anthropologie de l’Université Eötvös Loránd) pour une analyse bioanthropologique. Les dernières traces des ossements remontent jusqu’en 1938 et puis, plus rien. Les restes ont tout bonnement disparu pendant près de 80 ans. Les experts ont alors supposé qu’ils s’étaient égarés durant la Seconde Guerre mondiale.
En 2018, à la surprise générale, les os du corps sont réapparus dans une boîte en bois au musée hongrois d’histoire naturelle, tandis que le crâne était encore stocké dans une collection à l’Université Eötvös Loránd, à Budapest.
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