Les États-Unis ont une histoire assez « récente », comparée à l’Europe. Cependant, ce n’est le cas que si l’on s’intéresse à la période postcoloniale. Avant cela, les Premières Nations, soit les peuples indigènes, vivaient sur ces terres pendant des siècles et même des millénaires..
Des archéologues et des Premières Nations (le nom donné aux personnes d’origine autochtone) de la Wisconsin Historical Society ont annoncé, le 19 novembre 2025, dans un communiqué, avoir identifié 16 canoës submergés dans le lac Mendota, dans ce qui semble être un « parking » ancestral.
Le lac Mendota est situé dans le Wisconsin, aux États-Unis, et il est l’un des lacs qui entourent la ville de Madison. Il a une superficie de 38,8 km².
Tout a commencé en 2021, lorsque l’archéologue maritime en charge, Tamara Thomsen, a découvert puis récupéré un premier canoë vieux de 1 200 ans. Un an plus tard, un deuxième canoë fut récupéré du fond du lac, celui-ci ayant plus de 3 000 ans. Depuis, 14 autres pirogues ont été repérées au fond du lac. L’archéologue maritime a pu déterminer, grâce à des analyses, les types de bois utilisés pour la fabrication des bateaux ainsi que leur datation.
Tamara Thomsen explique, dans des propos rapportés par Associated Press : « C’est une place de parking qui a été utilisée pendant des millénaires, encore et encore. »
Les différentes analyses ont permis d’établir que :
- La plus ancienne des pirogues retrouvées a environ 5 200 ans et la plus récente n’a « que » 700 ans.
- La plus ancienne pirogue a été construite en bois de chêne rouge.
Des sortes de vélib’ ancestraux
Les chercheurs ont aussi déterminé qu’au niveau de l’emplacement géographique, les canoës formaient deux groupes distincts. Ces localisations, estiment les scientifiques, visaient à faciliter les déplacements :
- pour avoir accès aux ressources naturelles du lac (des filets ont été retrouvés dans certains bateaux),
- pour relier entre eux les points d’intérêt sur la terre ferme, notamment l’accès au lac Wingra qui « revêt une profonde signification spirituelle pour le peuple Ho-Chunk, dont les terres ancestrales bordent les rives du lac », détaille Amy Rosebrough, une archéologue de la Société historique du Wisconsin.
De plus, comme le détaille le communiqué de presse : « Les canoës n’appartenaient probablement pas à des individus, mais étaient plutôt partagés entre les membres des communautés ». Finalement, ces pirogues pourraient être comparées à nos vélos modernes en libre-service.
Bill Quackenbush, qui est en charge de la préservation du patrimoine historique de la nation Ho-Chunk, a souligné l’importance de ces découvertes : « Ce projet nous offre une occasion précieuse d’approfondir notre connaissance de notre patrimoine et de nos ancêtres. Les canoës nous rappellent la longue présence de notre peuple dans cette région et le lien profond qui nous unit à ces eaux et à ces terres. »
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