Toulon, ville de rugby et d’une des plus grandes bases militaires de France, était, il y a 2 000 ans, un lieu de commerce de la Méditerranée. C’est ce que les archéologues fouillant le site de la base navale de la ville ont découvert.

La plage, le soleil, la mer, la base navale… c’est probablement ce à quoi vous pensez si l’on évoque la ville de Toulon. Mais, saviez-vous que le site de cette base navale était occupé depuis plus de 2 000 ans ?

En ce mois de novembre 2025, une équipe d’archéologues de l’Inrap fouille, sur prescription de l’État, la base navale de Toulon. Cette fouille d’archéologie préventive s’inscrit « dans le cadre des travaux d’infrastructures visant à doter la base navale de Toulon de quais et bassins adaptés au porte-avions nouvelle génération (PA-NG) à l’horizon 2035 », explique le communiqué de presse de l’Inrap du 7 novembre.

C’est la première fois qu’une fouille a lieu dans l’enceinte de la base navale. Les découvertes montrent que l’emplacement a été occupé depuis l’Antiquité, avant même l’établissement de l’agglomération romaine Telo Marius pendant la deuxième moitié du 1er siècle, qui donnera ensuite la ville de Toulon.

Une histoire millénaire de l’Antiquité jusqu’à la Marine royale

De base, l’emplacement était une île (l’île Milhaud) et n’a été rattaché au continent que dans les années 1930.

Les restes les plus anciens découverts datent du 2e siècle av. J.-C., « à une période de conquête et de transition où Gaulois, Grecs de Marseille et Romains se côtoient et commercent sur cette portion du littoral méditerranéen ».

Quai de la poudrière Milhaud (XVIIe siècle) en cours de fouille subaquatique après son dégagement des remblais des années 1930 qui ont reliés l'île à la terre.  // Source : Flore Giraud, Inrap
Quai de la poudrière Milhaud (17e siècle) en cours de fouille subaquatique après son dégagement des remblais des années 1930 qui ont relié l’île à la terre. // Source : Flore Giraud, Inrap

Sur plusieurs milliers de mètres carrés, s’étendent des ruines de bâtiments (datant de la période entre le 2e av. J.-C. et le 2e siècle après J.-C.) qui rassemblaient très probablement des parties dédiées à l’habitation et d’autres à l’artisanat, la pêche et le commerce.

Parmi les ruines retrouvées, en plus des murs, se trouvait du mobilier comprenant des assemblages de céramique et des pièces de monnaie. Beaucoup de produits proviennent du sud de l’Italie. Ces premiers éléments réunis dépeignent un lieu de passage du commerce méditerranéen. Il est facile de s’imaginer un lieu bouillonnant de vie, de rencontres et d’échanges où se mêlaient population locale, voyageurs et commerçants.

Détail d'un niveau de sol du début du XXe siècle dans le secteur sud-est de l'ancienne île Milhaud (fragments de verre, de porcelaine et objets métalliques divers : anse de seau, vis, écrous, cartouches, lames). // Source : Flore Giraud, Inrap
Détail d’un niveau de sol du début du 20e siècle dans le secteur sud-est de l’ancienne île Milhaud (fragments de verre, de porcelaine et objets métalliques divers : anse de seau, vis, écrous, cartouches, lames). // Source : Flore Giraud, Inrap

Plus d’un millénaire plus tard, au 17e siècle, la Marine royale installe une poudrière sur cette île. L’Inrap raconte : « Cette implantation stratégique fixe durablement l’affectation du site [aujourd’hui la base navale] aux besoins de l’armement de la flotte française. »

La fouille du site a permis de découvrir un quai qui accueillait les bateaux de ravitaillement en poudre et munitions. Ce quai, très bien conservé, mesure environ 80 mètres.

Une fouille sur la terre et sous la mer

Aujourd’hui, les parties anciennement sous l’eau sont complètement remplies de terre. Mais, si en particulier le secteur Milhaud 7 est complètement comblé, l’eau continue d’apparaître dès la première couche de terre enlevée. Pour étudier convenablement les structures, l’Inrap a décidé d’installer un plan d’eau temporaire pour former une « piscine » archéologique où les chercheurs peuvent plonger pour aller explorer la zone et fouiller sous l’eau.

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