Le booster Starship perdu refait surface, huit mois après sa disparition, grâce à une mission de sauvetage

C’est une opération pour le moins inhabituelle qui s’est déroulée ce week-end dans le golfe du Mexique. Au large de l’État de Tamaulipas, qui jouxte le Texas, des pêcheurs ont repéré la présence d’un énorme bateau-plateforme opérant à environ 17 km des côtes. En passant à proximité, ils ont surtout découvert ce que l’engin cherchait : les restes d’une fusée Starship.

Dans une vidéo obtenue par le média mexicain EnlaceMx Noticias, diffusée le 19 juillet 2025, on peut voir le navire battant pavillon américain (il s’agit du L/B Jill) et ses trois « jambes » plantées dans le fond océanique en train de soulever une section du Super Heavy, le propulseur principal du lanceur. Précisément, il s’agit du segment inférieur, là où se trouvent les moteurs.

Cette opération a été confirmée par Elon Musk, le fondateur de SpaceX, le 20 juillet, le lendemain de l’apparition de ce clip. « Le booster du Starship récupéré en mer », a-t-il écrit sur X (ex-Twitter). « On dirait les ruines d’une civilisation morte depuis longtemps », a-t-il ajouté, avec une photo de l’épave.

La présence du navire L/B Jill repérée juste avant

Quelques jours avant, la présence du L/B Jill dans les eaux mexicaines avait soulevé des sourcils interrogateurs, et agité les aficionados d’actualité aérospatiale. « Possible opération de sauvetage en cours au large des côtes mexicaines », lisait-on sur Reddit le 18 juillet. Le site NASA Spaceflight, qui suit de près ces sujets, était d’ailleurs sur le coup.

Le site avait d’ailleurs mis la main sur le manifeste du L/B Jill. Dans celui-ci, il a été mentionné explicitement qu’il était destiné à « charger des pièces de fusée d’une tonne ». Il n’est pas précisé si d’autres pièces ont été récupérées : selon Vessel Finder, le L/B Jill se trouve à la frontière entre les États-Unis et le Mexique.

D’ordinaire, le L/B Jill est cantonné à des activités offshore plus classiques, liées au gaz, au pétrole ou à l’éolien. En raison de ses jambes télescopiques, le navire peut se transformer en plateforme stable — si les eaux sont peu profondes. Cela lui permet de soulever sa structure au-dessus de l’eau, tout en menant des travaux sous-marins.

Des opérations ponctuelles pour repêcher les restes du Starship

Cette opération de « sauvetage » des restes du Starship n’est pas vraiment une première. Des campagnes de récupération similaires ont eu lieu par le passé, notamment pour la section du moteur du booster 11 (qui a servi au vol d’essai 4 du 6 juin 2024) et pour l’anneau situé entre le booster 12 et le Starship (utilisé durant le vol d’essai 5 le 13 octobre 2024).

Ici, l’opération du L/B Jill visait à reprendre les restes du booster 13, qui a servi durant le vol d’essai 6 du Starship le 19 novembre 2024. Ce test devait être l’occasion pour SpaceX de retenter une capture du Super Heavy par la tour de lancement. Cependant, l‘entreprise avait décidé au dernier moment d’abandonner ce plan.

Le booster avait alors été redirigé au-dessus du golfe du Mexique et précipité dans l’océan. L’engin avait malgré tout effectué un amerrissage en douceur, avant de partiellement exploser dans l’eau. Le Super Heavy avait alors continué de flotter un moment à la surface, brûlant toujours, avant de finir par sombrer.

Reste à ce stade une question irrésolue : pourquoi SpaceX a-t-il décidé de repêcher une telle carcasse, trop dégradée pour resservir ? Aucune certitude à ce stade : volonté de dépolluer l’océan en retirant les plus gros morceaux ? Souci d’éviter que d’autres mettent la main dessus ? Souhait de mener des analyses plus fines sur la structure ?

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