Lors d’un test d’une Tesla Model S, trois passagers ont dû quitter l’automobile avant que celle-ci ne s’embrase devant leurs yeux. Déjà, les propos alarmistes concernant la fiabilité des voitures électriques se multiplient. Y a-t-il matière à polémiquer ? Pas pour le moment.

Les faits, rapportés à la fois par Sud Ouest et par des membres du Club Tesla France, sont clairs et ont été confirmés un peu plus tard par la marque américaine : une Tesla Model S 90 D a effectivement pris feu pendant un test réalisé par deux personnes, accompagnées d’une hôtesse. L’incident s’est déroulé lundi 15 août sur le boulevard d’Aritxague à Bayonne, après un test de conduite qui a démarré à Biarritz.

Les circonstances de l’incident restent indéterminées. Il n’est pas possible d’exclure l’hypothèse d’un problème extérieur à la voiture ou celle d’un défaut de conception.

L'image de l'accident rapporté sur le groupe Tesla

L’image de l’accident rapporté sur le groupe Tesla

Selon le rapport de la police, un « bruit sourd » et non pas une explosion, aurait été entendu à bord du véhicule, peu avant qu’il ne prenne feu. Lors du test, avant l’incident, la voiture a averti les trois passagers d’un problème de charge, ce qui a poussé l’hôtesse à demander au conducteur de s’arrêter pour appeler Tesla France. Les passagers observent « qu’à peine une minute après de la fumée rechapait du coté droit de la voiture. » selon le message sur Facebook. Puis, une fois sortis de la voiture, ils comprennent qu’il s’agit d’un incendie. Sains et saufs, ils s’éloignent de la voiture et appellent les pompiers.

La voiture aurait ensuite pris feu dans son intégralité jusqu’à l’arrivée des pompiers.

Contactée par Numerama, la marque américaine n’évite pas la question et confirme l’incident par une première réaction à destination des médias : « nous travaillons avec les autorités pour déterminer les circonstances de l’incident et leur offrons notre entière coopération. Les passagers sont sains et saufs. Ils ont pu sortir du véhicule avant que l’incident ne survienne ».

Lors de ce type d’incident il convient de faire preuve de prudence face à toutes les spéculations concernant la responsabilité de la marque ou du conducteur dans l’incident. Les éléments en possession par la marque et les autorités sont encore trop minces pour établir un scénario concernant ce feu de véhicule, et surtout pour établir les responsabilités des uns ou des autres.

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Il est vrai que ce n’est pas la première fois que Tesla est confronté à un départ de feu sur l’un de ses véhicules. En 2013, l’entreprise a dû gérer l’embrasement d’une berline Model S aux États-Unis — un événement qui a provisoirement affecté son cours en bourse. Il était alors apparu que la voiture avait pris feu après avoir roulé sur un « gros objet métallique » qui a endommagé sa partie avant.

Dans le cas survenu il y a trois ans, le feu n’avait pas gagné l’habitacle. Pour le cas qui nous intéresse, le conducteur laisse entendre que la voiture a intégralement brûlé. Un aspect qu’il faudra vérifier : les flammes ont peut-être parcouru l’enveloppe externe de la voiture, c’est-à-dire la carrosserie, sans forcément atteindre l’endroit où se trouvent les passagers.

L’incident va évidemment poser la question de la fiabilité des voitures électriques, mais ce serait oublier que les voitures ayant un moteur à combustion et explosion sont exposés à ce genre de soucis. Selon l’observatoire des accidents cités par Tesla Mag, plus de 2 500 voitures thermiques ont brûlé en 2014 (en dehors des incendies volontaires). De quoi relativiser.

2 500 voitures thermiques ont brûlé en 2014

Cet aspect avait été aussi mis en avant par Tesla après la diffusion d’un documentaire ne le mettant pas particulièrement en valeur. Le groupe faisait remarquer « qu’aux  États-Unis, où la plupart des Model S circulent tous les jours, 150 000  feux de voiture par an ont été recensés par la Nation Fire Protection Association ».

« Par ailleurs, les conducteurs américains parcourent 4,2 milliards de kilomètre par an selon le Department of Transportation. Cela correspond à 1 feu de voiture tous les 32 millions de kilomètres parcourus, à comparer au ratio pour une Tesla, soit un feu tous les 160 millions de kilomètres », ajoutait Tesla.

Pour le groupe, c’est clair : « cela signifie que vous avez 5 fois moins de chances d’être victime d’un feu de voiture dans une Tesla que dans un véhicule à combustion ». Mais c’est oublier que le parc des voitures dites classiques est incommensurablement plus grand que celui des voitures électriques made-in-Tesla. Ce qui limite quelque peu la portée de la comparaison. Nous nous garderons donc de toutes conclusions hâtives.

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