La canicule qui démarre cette semaine, après le 15 août 2023, est particulièrement tardive et élevée pour la saison. Une « canicule tardive » de moins en moins rare avec le changement climatique, et qui sera aussi le moment le plus chaud de cet été.

Le réchauffement aura des effets dans les prochains jours avec une importante canicule dans l’hexagone. Alors, certes, l’été, il fait chaud. Si ce principal argument utilisé par les climatosceptiques a été rabâché toute la saison sur les réseaux sociaux, avec des hashtags comme #caniculemoncul, il n’en demeure pas moins déconnecté de la réalité de l’évolution climatique. À partir du 17 août 2023, les températures vont encore grimper en France (elles sont déjà hautes dans le Centre-Est depuis quelques jours). Cette canicule devrait être très élevée, bien au-dessus des normales de saison. Elle intervient à une date très tardive.

« Jeudi, l’air chaud et sec devrait gagner plus largement sur le pays, avec une atténuation des orages, qui seront néanmoins encore présents localement dans l’est », note Météo-France. « L’épisode de fortes chaleurs devrait s’intensifier et pourrait s’étendre en fin de semaine pour concerner la plupart des régions du sud du pays. »

Carte des anomalies de température en août 2023 par rapport aux normales 1980-2010. // Source : Serge Zaka/TropicalTidBits
Carte des anomalies de température en août 2023 par rapport aux normales 1980-2010. // Source : Serge Zaka/TropicalTidBits

Les températures pourront monter jusqu’à plus de 10 degrés au-dessus du mercure normal pour la période, s’envolant à 40 degrés. Serge Zaka, qui vulgarise les enjeux climatiques sur son compte Twitter, relève que « la France s’apprête à vivre l’une des (la ?) canicules tardives les plus intenses jamais observées ». Ce que confirme aussi Météo-France sur sa plateforme Vigilance : « À échelle France, ce nouvel épisode s’annonce comme le plus chaud de l’été 2023, également comme l’un des plus tardifs avec un tel niveau d’intensité pour une saison estivale. »

La fréquence des canicules tardives augmente

Les canicules, bien sûr, ne sont pas nouvelles. Historiquement, elles sont cependant circonscrites à une période : du 15 juillet au 15 août. C’est là que se situe une canicule cohérente avec le comportement climatique habituel. En cas d’épisode se situant au-delà, on parle alors de canicule tardive. Les canicules tardives ne sont pas nouvelles non plus en soi, mais il ne faut pas se tromper d’échelle de mesure. « Ces canicules tardives sont de plus en plus fréquentes avec le changement climatique », relève Serge Zaka.

L’urgence climatique est trop souvent réduite à un réchauffement climatique : il s’agit en réalité plus précisément d’un dérèglement climatique. De fait, l’ampleur des épisodes caniculaires extrêmes est à prendre en compte, mais aussi leur fréquence (répétition et délai des répétitions) sur le temps long, année après année.

Le dernier record d’intensité pour une canicule tardive date d’août 2012 — reste à savoir s’il sera battu. La fréquence s’est accrue au 21e siècle, là où ces épisodes restaient relativement rares au 20e siècle.

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