Morbius est l’un des pires films sortis cette année. Centré sur un méchant de l’univers Spider-Man, il n’a remporté strictement aucun suffrage. Épinglé par la critique (35/100 sur Metacritic), il a connu un premier échec retentissant au box(office : un peu plus de 160 millions de dollars récoltés dans le monde — une somme ridicule pour un film de super-héros. Et il vient tout juste d’en connaître un deuxième, indique Forbes dans un article publié le 4 juin.
Sony Pictures a effectivement décidé de redonner sa chance à Morbius, avec un gros dispositif à la clé : plus de 1 000 cinémas américains rediffusaient le blockbuster porté par Jared Leto. Nouveau flop : 280 000 dollars en plus sur tout un week-end. Autant dire presque rien. « Sa moyenne de 270 $ par salle est la pire du top 20 », souligne le média. La question est maintenant de savoir : pourquoi Sony Pictures a-t-il relancé Morbius ? À cause des mèmes.
Les mèmes n’ont pas sauvé Morbius
Face au giga flop de Morbius, plusieurs internautes se sont lancés dans une vaste campagne virale, utilisant l’art du mème pour se moquer ouvertement d’un film mauvais (certains inventent des scènes, d’autres lui prêtent un faux succès). Sauf que Sony Pictures a soudainement pris ces nombreux gags pour un (re)gain d’intérêt. L’entreprise semble ici avoir mal saisi ce fonctionnement d’Internet et elle a naïvement cru que derrière les mèmes se cachait une campagne de lobbying pour sauver Morbius — intitulée #MorbiusSweep (traduction : Morbius balaie tout), alimentée par le slogan ‘It’s Morbin’ Time’ (une fausse ligne de dialogue attribuée à Jared Leto, et qui fait référence à Power Rangers).
Même l’acteur principal de Morbius a participé aux mèmes. Dans un tweet publié le 4 juin, il s’est approprié le fameux « It’s Morbin’ Time », avec un court clip de lui où on le voit découvrir le script d’une suite intitulée Morbius 2: It’s Morbin’ Time — écrite par Bartholomew Cubbins (un pseudo qu’il utilise pour les vidéos de son groupe de musique Thirty Seconds to Mars).
« Le retour de Morbius dans les cinémas signifie qu’un boomer ne comprend rien à la culture d’Internet », résume parfaitement Freddie Wong dans un tweet publié le 4 juin. D’autres membres de Twitter préfèrent continuer à rire de Morbius. « La seule chose plus drôle que Morbius qui se plante deux fois serait que Morbius se plante trois fois », s’amuse par exemple Kate Barret. Bref, l’initiative de Sony Pictures, reposant sur une stratégie loupée, est en train de se retourner contre lui, puisque des mèmes vont engendrer toujours plus de mèmes. Le studio aurait mieux fait d’oublier Morbius une bonne fois pour toutes, plutôt que de se couvrir de ridicule.
La culture d’Internet a donc gagné une sacrée bataille face à Sony Pictures, qui a très mal lu certains signes avant-coureurs. Par exemple, certaines personnes n’ont pas hésité à partager l’intégralité de Morbius sur des plateformes comme Twitch, Twitter ou encore Tumblr — rappelle Polygon dans un article publié le 26 mai. « Je ne vais pas me faire bannir parce que je regarde Morbius, car tout le monde s’en fout de ce film. Ils veulent que les gens le piratent car personne ne l’achète », clamait Kujou_TV au début de son stream (via Kotaku). En réalité, personne n’a envie de le voir.
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