Sex Education est de retour sur Netflix avec une saison 3 fidèle à l’esprit de la série, pleine d’humour, de douceur et de tendresse. On en redemande. Notre critique.

C’est une nouvelle année scolaire qui démarre au lycée de Moordale, et tout le monde semble vouloir faire peau neuve. De l’école elle-même, qui voit arriver une nouvelle directrice dans la peau de Hope Haddon (Jemima Kirke de Girls), aux élèves et leurs parents, tout le monde veut entamer cette rentrée sur de nouvelles bases. Cette saison 3 continue pourtant d’explorer des thématiques introduites dans la saison précédente, comme l’amour de soi et la quête d’identité, tout en proposant de nouvelles pistes quant à l’avenir de ses personnages. Retour en détails sur ces huit épisodes.

Eric dans la saison 3 de Sex Education // Source : YouTube/Netflix

Eric dans la saison 3 de Sex Education

Source : YouTube/Netflix

Penser d’abord à soi

On avait laissé Otis, Éric, Maeve, Jean et les autres dans de beaux draps à la fin de la saison 2. Entre Jean qui découvrait sa grossesse, Maeve qui se voyait contrainte de dénoncer sa propre mère aux services sociaux et Éric qui choisissait Adam plutôt que Rahim, chacun faisait des loopings sur le rollercoaster des émotions sans vraiment prendre le temps de souffler. Avec cette saison 3, il est donc temps pour tous de prendre un peu de recul pour faire face à ses émotions.

Sex Education parle toujours de sexe et du rôle que cela joue dans la vie des adolescents de Moordale, mais dans cette saison, la série se penche aussi beaucoup sur la question de l’identité. Non seulement elle évoque la question d’identité de genre avec l’introduction de personnages non-binaires, mais se demande aussi comment une personne peut définir son identité lorsqu’elle ne rentre plus dans les cases qui lui ont toujours été attribuées. Qui est Adam s’il n’est plus une brute de cour de récré ? Qui est Jackson s’il n’est plus nageur ? Qui est Lily si elle n’est pas obsédée par les petits hommes verts ? Tant de questions que les personnages de Sex Education se posent et auxquelles la série ne cherche pas particulièrement à apporter de réponses cadrées. Bien au contraire, on embarque dans une quête identitaire avec ses personnages pour finalement se rendre compte que ce qui compte avant tout, c’est d’être bien dans sa peau.

« L’école du sexe

Depuis que le lycée de Moordale c’est vu étiqueté « école du sexe », l’administration redouble d’efforts pour remettre tout le monde sur le droit chemin. C’est là qu’intervient Hope qui, sous ses airs de directrice cool et proche de ses élèves, cache des valeurs archaïques et une approche de l’éducation tout droit sortie du siècle dernier. Elle impose des uniformes (d’un gris terne qui tranche volontairement avec les couleurs vives qu’on a l’habitude de voir dans la série), force les élèves à entrer dans des cases, et instaure une atmosphère qui ne fait que brider les jeunes, les empêchant de s’exprimer et de revendiquer leur individualité. Si elle se présente comme étant de leurs côtés, les étudiants de Moordale se rendent vite compte que Hope ne l’est pas du tout. Alors, ils se battent pour réaffirmer leurs identités et clamer haut et fort que ce qu’ils attendent de l’école c’est d’être un endroit où ils peuvent être eux-mêmes.

De nombreux personnages, au fil de cette saison, manifestent cette envie de liberté de faire des choix pour leur propre bien. C’est par exemple le cas d’Éric qui, suite à un séjour au Nigeria, se rend compte qu’il a besoin de se sentir libre d’être qui il est sans toujours avoir à se plier aux attentes des autres, que cela soit dans sa relation avec Adam ou avec sa famille. C’est aussi le cas de Maureen Groff, qui a été mère et épouse pendant si longtemps qu’elle s’est perdue en chemin et en vient à réaliser qu’elle a besoin d’être plus en phase avec elle-même. Tous n’ont finalement qu’une chose en tête : trouver ce qui les rend heureux.

Le bonheur avant tout

La quête d’identité et celle du bonheur sont très liées, et Sex Education ne fait que le souligner dans cette troisième saison. Les jeunes ainsi que leurs parents sont tous à la recherche de ce qui peut les rendre heureux, mais sont souvent handicapés par la volonté de se protéger des émotions. La chanson que les élèves de Moordale chantent à gorge déployée le dit clairement : « Fuck the pain away.» Tenir les émotions à bout de bras pour ne pas risquer d’être blessé ou blessée est la solution que nombre d’entre eux ont trouvée contre les affres des sentiments. Que cela soit Otis, qui s’obstine à explorer une relation sans attache, ou Aimee qui ne peut s’empêcher de faire plaisir à tout le monde, plusieurs personnages sont clairement hésitants quant au fait de faire face à ce dont ils ont besoin pour être heureux.

Et puis il y a Adam, ce personnage que l’on a découvert au début de la série comme une brute imbuvable et qui est maintenant un jeune homme qui se doit d’être protégé coûte que coûte. Il est là, toujours aussi benêt à se mettre de la confiture sur la cravate et à se gratter les testicules en public, mais il est aussi d’une incroyable vulnérabilité, désespérément en train de chercher quelle est sa place maintenant que sa relation avec Éric est connue de tous au lycée et qu’il n’est plus vu comme la terreur des couloirs. Il prend presque toute la place de cette saison, persistant à être le personnage auquel on veut le plus de bien, parce qu’il a tellement fait de chemin.

La force de Sex Education est véritablement dans ses personnages et la sincérité de leurs histoires. On est sans cesse touché par ce qu’ils traversent et il est difficile de sortir d’une saison de Sex Education en étant pleinement satisfait, parce que huit épisodes, ce n’est tout simplement pas suffisant. Même si à Moordale la vie n’est pas toujours rose, il en faut plus, toujours plus, car le temps passé dans la bulle étrangement intemporelle de Sex Education est toujours un moment qui met du baume au cœur, une bouffée d’air frais dans un monde autrement étouffant..

Les trois saisons de Sex Education sont disponibles sur Netflix France.

Le verdict

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10/10

Sex Education

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Une saison 3 qui maintient le haut niveau de la série avec une écriture toujours aussi soignée et des personnages en grande forme. Un must-see aussi bien pour les jeunes que pour ceux pour qui l’adolescence est un lointain souvenir.

Source : Montage Numerama

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