Disponible au lancement de la PlayStation 5, Sackboy: A Big Adventure est un jeu de plateforme mignon qui n’apporte pas grand-chose au genre.

Dans sa riche histoire démarrée dans les années 90, PlayStation a donné naissance à de nombreuses mascottes. On pense au colosse Kratos, héros de la saga sanguinaire God of War. On pense à Ratchet, très à l’aise quand il s’agit d’occire des ennemis dans la licence Ratchet & Clank. Et puis il y a Sackboy, petit bonhomme de laine à bouille craquante que le joueur peut personnaliser à l’envi. Apparu pour la première fois dans LittleBigPlanet, il a le droit à une grande aventure sur PlayStation 5 (et PlayStation 4). Elle est sobrement baptisée Sackboy: A Big Adventure.

Premier point à garder en tête, Sackboy: A Big Adventure n’est pas un nouveau LittleBigPlanet. Il ne demande pas aux joueurs de créer eux-mêmes leurs niveaux à partager ensuite avec les autres. Il épouse ainsi une formule plus classique, avec une succession de mondes à parcourir à la recherche d’orbes magiques pour mettre fin aux sombres desseins d’un vilain pas beau prénommé Vex. Dans le line-up de lancement de la PS5, il occupe la case très grand public, là où Demon’s Souls s’adresse aux joueurs exigeants.

Sackboy: A Big Adventure // Source : Sony

Sackboy: A Big Adventure

Source : Sony

Il ne suffit pas d’être mignon

Si vous cherchez un jeu susceptible de vous en mettre plein la vue avec votre PlayStation 5 fraîchement acquise, Sackboy: A Big Adventure n’est pas celui qu’il vous faut. Le titre, développé par Sumo Digital, n’a rien d’une vitrine technologique pour la nouvelle génération, d’autant qu’il paie en prime sa sortie sur PS4. Il n’a, de toute façon, pas la prétention à l’être, ni les ambitions pour le devenir. Il n’a en réalité que sa direction artistique pour satisfaire les yeux. L’univers déployé autour de Sackboy est mignon, avec certains ennemis qui tremblent quand on se rapproche un peu trop d’eux et des décors suffisamment variés pour offrir un beau voyage aux petits comme aux grands. Seul le méchant Vex est vraiment effrayant dans cette histoire volontairement simpliste, pensée pour faire de Sackboy un vrai héros. Hormis quelques cinématiques, la narration n’est pas très poussée.

En termes de structure, on retrouve une expérience proche d’un Mario, avec une série de mondes à la thématique marquée. Ils sont divisés en niveaux à terminer dans un ordre prédéfini, jusqu’à atteindre un boss. Il faut seulement veiller à avoir suffisamment d’orbes pour accéder à l’affrontement (spoiler : il en faut 160 pour terminer l’aventure principale). On peut ramasser des orbes de plusieurs façons : certaines sont bien cachées, d’autres peuvent être récupérées en terminant des parcours chronométrés. Dans les niveaux, on peut aussi obtenir des pièces pour personnaliser Sackboy avec des accessoires et des tenues. Vous pourrez par exemple habiller le héros en petit tigre — pour qu’il soit encore plus choupi.

Pour aller plus loin
Sackboy: A Big Adventure // Source : Sony

Sackboy: A Big Adventure

Source : Sony

Un jeu de plateforme trop basique

Mario n’est pas la seule source d’inspiration des développeurs de Sumo Digital. On retrouve des niveaux musicaux dans Sackboy: A Big Adventure — comme dans les derniers Rayman — ou encore des courses-poursuites à la Crash Bandicoot (avec l’ennemi qui nous court derrière). En somme, les quelques idées proposées par le jeu sont loin d’être fraîches. Ce constat vaut également pour la prise en main, très basique : un bouton pour sauter et un autre pour taper. Sachant qu’il n’y a aucune caméra à gérer (les plans sont fixes), Sackboy: A Big Adventure s’avère très accessible. Tout juste se permet-il de pimenter un peu les débats avec quelques objets bienvenus, de temps en temps (un boomerang, un grappin et un exosquelette). Cela reste maigre pour marquer les esprits, au-delà des graphismes enchanteurs et de l’ambiance bon enfant.

Sackboy: A Big Adventure souffre de la comparaison avec Astro’s Playroom

On pourra reconnaître à Sackboy: A Big Adventure son dosage équilibré du défi, ni trop élevé ni pas assez. À l’exception de quelques passages demandant un peu de doigté et des soucis de lisibilité à la réception des sauts (la profondeur est gérée de manière un peu hasardeuse), il y a une belle marge de progression. Les amateurs de plateforme en auront un peu plus pour leur argent sur les derniers niveaux (ceux du sixième monde servant d’épilogue) et les bonus. On retrouve la même courbe de difficulté dans les Mario. S’il est simple et rapide à finir (environ 8 heures), Sackboy: A Big Adventure demandera de la maîtrise à celles et ceux qui aimeraient atteindre les 100 %.

Indubitablement, Sackboy: A Big Adventure souffre de la comparaison avec Astro’s Playroom. Certes, il a pour lui son contenu. Ses nombreux niveaux ne parviennent pas à compenser son manque de fraîcheur face à l’ingéniosité déployée dans Astro’s Playroom. Sackboy: A Big Adventure aurait pu profiter un peu plus des spécificités de la DualSense pour faire rêver. Il ne prend même pas cette peine, alors que cela aurait pu lui offrir quelques arguments — tout au moins en matière de sensations inédites. Finalement, on aurait été un peu plus indulgent avec lui s’il s’était appelé Sackboy: A Little Adventure. Ou s’il n’avait pas coûté 70 euros.

Le verdict

Sackboy: A Big Adventure // Source : Sony
5/10

Sackboy: A Big Adventure

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Sackboy: A Big Adventure n’a de ‘big’ que le nom. Si l’idée d’offrir une vraie épopée à Sackboy paraît logique (compte tenu de la place de la mascotte dans la famille PlayStation), il ne suffit pas toujours d’être mignon pour remporter les suffrages. Piochant à droite et à gauche, le jeu de plateforme peine vraiment à tirer son épingle du jeu.

En ressort un titre loin d’être next-gen, sur PS5, et qu’il aurait mieux valu cantonner à la PlayStation 4. La console sortie en 2013 aurait sans doute troqué volontiers le médiocre Knack pour ce Sackboy: A Big Adventure bien plus sympathique (car plus classique). Mais sur PS5, on préférera refaire les quelques niveaux d’Astro’s Playroom en boucle.

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