Il a suffi d’un leak pour enflammer la toile. Alors que les spectateurs se ruent au cinéma pour découvrir Avatar 3 : De feu et de cendres (lire notre critique), c’est une autre vidéo, très courte, qui a mis en émoi Internet — et surtout les fans de Marvel. Le sujet ? Le tout premier teaser d’Avengers: Doomsday, qui est sorti avant l’heure.
Nous ne détaillerons pas le contenu de cette séquence à ce stade du sujet, pour préserver celles et ceux qui souhaitent garder la surprise intacte. Sachez seulement que si ces images sont authentiques, elles confirment une rumeur persistante sur le casting, tout en remettant en question la fin bouleversante de la Saga de l’Infini, dans le MCU.
Mais gare : si vous poursuivez la lecture après l’avertissement, vous entrerez alors dans le territoire des spoilers et des théories basées sur des leaks.
Attention : la suite contient des révélations sur la vidéo qui a fuité.
Un antagoniste involontaire dans Doomsday ?
La vidéo qui a fuité est très claire : l’acteur Chris Evans, qui incarne Steve Rogers dans le Marvel Cinematic Universe, est de retour. Pas sous la forme d’un vieillard apaisé, comme celui que l’on a vu assis sur un banc à la fin d’Avengers: Endgame (2019). Pas non plus sous la forme d’un souvenir qui saisirait d’émotion les autres héros.
Le Steve Rogers que l’on voit apparaît dans la force de l’âge, visiblement en pleine possession de ses incroyables capacités physiques. Il apparaît vivre toujours dans les années 50, tenant un nouveau-né dans les bras, aux côtés de Peggy Carter, rencontrée dans Captain America: First Avenger (2011), et devenue son épouse par la suite.
La séquence s’arrête alors sur une phrase clé : « Steve Rogers will return in Avengers: Doomsday ». On notera que le héros n’est pas qualifié ici avec son nom de super-héros (Captain America) mais bien par son nom civil. D’abord parce que ce rôle a été confié à Sam Wilson depuis Endgame. Ensuite, parce que Steve Rogers pourrait être… un antagoniste involontaire.
En effet, une fois passée l’émotion immédiate, si l’on prend un peu de recul et que l’on essaie de rassembler toutes les pièces du puzzle que constitue le lore du MCU, ce retour pourrait n’avoir rien de vraiment réjouissant. Et que des jours sombres se préparent sans doute avec Doomsday, prévu en 2026, et sa suite directe, Secret Wars, attendu pour 2027.
La théorie : une incursion provoquée par Steve Rogers
Dans le MCU, il est question d’un concept particulier appelé « incursion », qui est mentionné dans Doctor Strange in the Multiverse of Madness (2022). Il s’agit d’une collision destructrice entre deux univers parallèles — depuis Endgame, on a en effet quitté l’arc de la Saga de l’Infini pour entrer dans celui de la Saga du Multivers.
Jusqu’ici, on pensait que ces incursions étaient causées par la magie noire ou les voyages interdimensionnels de Strange, et les demandes inconsidérées de Peter Parker (Spider-Man) dans No Way Home (2021). Mais peut-être qu’il y a plus grave que l’imprudence de magicien. Le plus grand péril, dans ce domaine, pourrait venir de Steve Rogers.
En choisissant de rester dans le passé pour vivre la vie qu’il n’a pas pu avoir du fait de la guerre et de ses facultés, Steve n’a pas seulement pris une retraite bien méritée. Le leak suggère qu’il a engendré une ligne, et donc une ramification temporelle massive. Une branche qui a grossi, au fil des ans, en parallèle, et en concurrence, de la ligne temporelle principale.
La théorie est donc la suivante : la réalité de Steve & Peggy dans les années 50 est devenue trop encombrante.
Elle deviendrait instable, envahissante et serait donc en train de s’effondrer sur notre présent. Dès lors, le retour de Steve Rogers serait presque le fruit du hasard : il ne revient pas pour sauver la Terre-616 (la terre de la ligne temporelle principale), mais parce que sa réalité est en train de percuter son ancien univers.
Des indices du MCU qui confortent cette piste
On sait que l’incursion version Steve Rogers est un sujet déjà discuté chez les fans depuis quelques années. Et évidemment, cette hypothèse connaît un regain d’intérêt, en témoigne ce sujet d’Inverse et les récents sujets de discussion ouverts sur X, Reddit et ailleurs. Par ailleurs, d’autres indices vont dans ce sens
D’abord, l’avertissement de Clea.
À la fin de Multiverse of Madness, Clea (Charlize Theron) surgit pour dire à Strange : « Vous avez causé une incursion et nous allons la réparer ». On pouvait se dire que c’était à cause du sortilège du Darkhold, mais peut-être Clea parle-t-elle non pas de l’action individuelle de Strange, mais de l’action collective des Avengers.
Compte tenu du profil de Clea dans Marvel et de sa grande puissance, elle a possiblement une très bonne vue d’ensemble du multivers. Autrement dit, on peut aussi se dire qu’elle a décelé le gros problème qu’a causé le voyage temporel d’Endgame, en laissant Steve Rogers retourner dans le passé et créer une ligne temporelle rivale.
Ensuite, le concept de l’Agglomérateur.
Dans Deadpool & Wolverine (2024), on apprend l’existence d’individus qui sont vitaux à la stabilité de leur univers. Par exemple, c’est le cas du Logan de la Terre-1005, où se trouve Wade Wilson / Deadpool. Ce dernier voit alors son univers se détériorer en raison de la mort de son Agglomérateur, ce qui est ensuite le début des péripéties du film.
Un problème similaire existe potentiellement ici avec Steve : en quittant son flux temporel pour aller vivre sa vie dans le passé, un paradoxe d’ancrage a pu advenir. La Terre-616 a perdu son Agglomérateur (ou l’un d’entre eux), ce qui entraînerait son effondrement ou, du moins, sa collision avec l’autre réalité, comme si le multivers cherchait à corriger ce bug.
Enfin, la faille de The Marvels
La déchirure dans l’espace-temps vue à la fin de The Marvels (2023) montrait déjà que la séparation entre les réalités était devenue poreuse — avec la présence d’un célèbre X-Men à l’écran. Signe que les réalités sont en train de déborder les unes dans les autres et que le multivers s’agite de plus en plus face à des paradoxes et ruptures.
Steve Rogers face à Doctor Doom : le duel tragique
C’est peut-être ici que le choix de Robert Downey Jr. pour incarner Dr Doom prend un vrai sens narratif, au-delà du coup marketing évident et le plaisir de réunir les trois principaux « Avengers » à l’écran (Chris Evans, Robert Downey Jr et Chris Hemsworth, en Thor). Si cette théorie est juste, on pourrait avoir droit à un conflit moral terrible.
Imaginez un peu : une incursion est en cours. Deux réalités, deux Terres vont se percuter. Pour sauver la ligne temporelle principale (Terre-616, celle du MCU), l’autre doit être sacrifiée. Or, sur cette autre Terre, il y a Steve, Peggy et leur enfant. Qui aura la froideur de le faire ? Qui effacera le monde rival ? En fait, qui d’autre que Doctor Doom ?
Cela pourrait être un face-à-face tragique et symboliquement fort pour les fans : Dr Doom, qui est incarné par Robert Downey Jr., qui jouait Tony Stark / Iron Man, celui-là même qui s’est sacrifié pour sauver l’univers, face à un Steve Rogers, celui qui a involontairement condamné l’univers pour son bonheur personnel. Un Civil War (2016), en pire.
Tout ceci est encore très théorique et hypothétique. Ce serait une prise de risque pour le studio. Cependant, si Avengers: Doomsday emprunte quand même cette voie, cela apporterait une profondeur fascinante au récit : la fin douce-amère d’Endgame apparaîtrait alors comme une erreur fatale. Il aurait fallu empêcher Steve de retourner dans le passé.
En clair, le « happy end » de Captain America n’était peut-être qu’une parenthèse enchantée, mais il faut désormais la refermer. On ne peut pas tromper le temps impunément trop longtemps, et au risque de le payer cher. Très cher. Et l’addition, ici, pourrait bien s’appeler Dr Doom. Rendez-vous en décembre 2026 pour voir si cette tragédie adviendra.
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