Dans le troisième épisode de sa saison 28, South Park s’attaque à Sora 2 et à la génération de vidéos grâce à l’intelligence artificielle. Une satire géniale des problèmes posés par la technologie, qui en profite pour ridiculiser une nouvelle fois Donald Trump et son vice-président JD Vance.

« Mitch, on dirait que l’on vient d’attraper une immense communauté de violeurs numériques appelée Sora 2 ». Dans son dernier épisode diffusé le 12 novembre aux États-Unis (qui sera diffusé le 15 novembre en France), South Park s’en prend à la génération de vidéos grâce à l’intelligence artificielle. Un thème qui s’inscrit parfaitement dans la saison 27-28 hautement politique du dessin animé satirique, qui se moque dans tous ses épisodes de Donald Trump, caricaturé comme un enfant immature qui se balade à poil dans la Maison-Blanche.

South Park s’est aussi attaqué à la Silicon Valley, aux cryptomonnaies, aux podcasts masculinistes et aux sites de paris en ligne : des thèmes en phase avec l’époque. L’épisode Sora Not Sorry, après celui sur ChatGPT en 2023, s’en prend à la dernière création d’OpenAI : Sora 2. South Park y présente aussi bien les dérives sur les droits d’auteur que le risque pour des menteurs professionnels de transformer la réalité.

Totoro, Popeye, BlueySouth Park viole des droits d’auteur et diffuse du contenu trash

Dans l’épisode 3 de la saison 28, deux intrigues se rejoignent :

  • La première concerne les enfants de South Park qui génèrent des vidéos avec Sora 2 pour mettre en scène des viols/humiliations d’autres enfants avec des personnages de dessins animés (Le père Noël, Totoro, Popeye, Bluey…). La situation dégénère vite avec plein de vidéos générées par IA que seuls les enfants savent reconnaître : les adultes, à commencer par la police, y croient et enquêtent sur de vrais viols.
  • La seconde concerne la Maison-Blanche de Donald Trump, plus que jamais déterminé à faire avorter Satan, qui attend un enfant de lui (il faut avoir vu les précédents épisodes). On a d’un côté Peter Thiel, le conseiller numérique de Donald Trump, qui utilise l’IA pour générer des vidéos, et de l’autre Donald Trump qui ment aux médias en prétendant que de vraies vidéos sont de l’IA.
Dans cette fausse vidéo, Butters est victime d'une agression sexuelle par Totoro. Et tout le monde va y croire. // Source : South Park
Dans cette fausse vidéo, Butters est victime d’une agression sexuelle par Totoro. Et tout le monde va y croire. // Source : South Park

Sans surprise, South Park est trash, très trash. Totoro viole Butters dans une vidéo générée par Sora et la police décide d’enquêter sur Totoro, en pensant que le personnage fictif a vraiment attaqué l’enfant (ils vont même jusqu’à se déguiser eux-mêmes en prédateurs sexuels). Les avocats du Studio Ghibli débarquent au commissariat, mais sont mis en prison par la police américaine, qui n’y comprend rien (on se rappelle des imitations du studio par ChatGPT). Seul Kyle a l’intelligence de se demander si le vol de propriété intellectuelle est légal, avant d’être lui-même parodié dans une vidéo antisémite, elle aussi très trash.

Peter Thiel utilise Sora pour générer des vidéos de Cartman, décrit comme « fat ». // Source : South Park
Peter Thiel utilise Sora pour générer des vidéos de Cartman, décrit comme « gros et authoritaire ». // Source : South Park

Du côté de Donald Trump, Peter Thiel kidnappe Eric Cartman pour des raisons obscures et utilise Sora pour envoyer des fausses vidéos à sa mère. Le garçon finira par insulter sa mère à la fin de l’épisode, qui y a cru (la routine pour Cartman, quoi). Le plot twist final est l’accusation de l’IA par Donald Trump : le président américain crie, sans surprise, à la « fake news ». Il se trouve pourtant que, quelques minutes plus tôt, on le voyait vraiment, âmes sensibles s’abstenir, avoir un rapport sexuel avec JD Vance…

Cartman à Disneyland, grâce à Sora 2. // Source : South Park
Cartman à Disneyland, grâce à Sora 2. // Source : South Park

Bref, South Park fait du South Park et parodie avec brio l’ère des vidéos générées par IA. Entre les deep fakes rendus faciles, les adultes qui n’y comprennent rien et les politiques qui utilisent l’IA pour décrédibiliser l’information des journalistes, le dessin animé le plus détesté de Donald Trump frappe juste.

Comparatif svod // Source : Montage Numerama

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