Tout commence par des flashs, comme dans un cauchemar. Nous comprenons rapidement que nous sommes à bord d’un vaisseau. Mais nous ne sommes visiblement pas seuls : des gros plans sur les entrailles de xénomorphes nous le font clairement comprendre. Bienvenue dans Alien: Earth, la toute première série située dans l’univers de la saga cinématographique, disponible à partir du 13 août 2025 sur Disney+.
Et le moins que l’on puisse dire est que cette production en 8 épisodes met les petits plats dans les grands pour briller de mille feux. Les 6 premiers épisodes, que nous avons pu voir en avant-première, montrent ainsi une proposition extrêmement aboutie, fidèle aux films de la saga, mais qui parvient pourtant à s’en émanciper grâce à une pluie de bonnes idées à chaque seconde. Alors, si vous êtes prêts à embarquer pour les montagnes russes horrifiques et philosophiques d’Alien: Earth, vous ne serez pas déçus du voyage.
Au revoir l’espace, bonjour la Terre
Avec 7 films en 40 ans, d’Alien : le huitième passager à Alien: Romulus, on aurait pu penser que la saga de SF avait fait le tour de toutes les innovations qu’elle pouvait nous proposer. Mais la série de Noah Hawley (Fargo, Legion) nous prouve le contraire, en renouvelant avec brio le propos de la saga. La recette magique ? Trois ingrédients extrêmement malins, qui ajoutent une saveur inattendue à l’ensemble. Commençons par le plus évident : loin de l’espace habituellement si angoissant, Alien: Earth choisit, comme son nom l’indique, de poser un peu le pied sur Terre, pour une fois.
Alors qu’un vaisseau spatial vient de s’écraser au cœur d’une ville, transportant à son bord 5 spécimens rares prêts à être étudiés, la série questionne profondément la frontière entre l’humanité, la technologie et la nature, grâce à de nouveaux êtres artificiellement augmentés : les hybrides. La toute première d’entre eux, Wendy, va alors découvrir l’existence de dangereux aliens, constituant la première menace pour la Terre… ou pas.

Avec ce scénario de départ, Noah Hawley prend le parti de développer un monde beaucoup plus urbain, avec ses immenses buildings futuristes, tout en déplaçant le huis clos habituel d’un vaisseau vers d’autres espaces confinés : un laboratoire, une maison de milliardaire, ou encore des salles de réunion impersonnelles.
Un changement de décor bienvenu, qui permet à la série de réellement se distinguer de ses aînés, tout en y faisant écho de façon lointaine. Et finalement, on se surprend presque à trouver la Terre aussi terrifiante que l’espace, au fil des 6 épisodes que nous avons pu voir. Habile.
Peter Pan au pays d’Alien
Mais la Terre n’est pas le seul argument d’Alien: Earth, loin de là. Un deuxième atout se cache ainsi dans sa manche : des enfants. Sans spoiler, disons que l’intrigue se concentre beaucoup sur des personnalités naïves et innocentes, qui apportent une nouvelle dynamique encore jamais vue dans la saga. Quelques pointes d’humour se font ainsi sentir, ici ou là, et on doit avouer que l’on n’aurait jamais pensé pouvoir sourire un jour devant Alien.
Tout ce fil narratif comporte également une double lecture, liée au conte de Peter Pan et aux fameux Enfants Perdus, qui ne veulent jamais grandir. Une façon d’apporter une profondeur philosophique étonnante, grâce à une métaphore sur les enfants rois qui gouvernent le monde de la tech (coucou Elon Musk). Alien: Earth prouve ainsi qu’elle a beaucoup, beaucoup de choses à raconter, en dehors des monstres glaçants qui veulent tout dévorer sur leur passage.

En ce sens, les dialogues sont d’ailleurs particulièrement bien écrits, questionnant tour à tour notre humanité, notre cruauté indéniable vis-à-vis de tout ce qui ne nous ressemble pas, notre besoin infini de conquêtes, les potentielles émotions des futures intelligences artificielles ou encore notre place dans l’univers.
Des interrogations d’autant plus vertigineuses qu’elles sont servies sur un plateau d’argent par un casting en pleine forme, à commencer par Sydney Chandler (Pistol) dans le rôle de Wendy. Loin d’être une pâle copie d’Ellen Ripley et de son interprète, Sigourney Weaver, l’héroïne trouve ainsi son propre chemin, dans une sorte de pureté profondément touchante, mais toujours aussi badass.
À réserver aux aventuriers les plus téméraires
Nous arrivons enfin au cœur d’Alien, ce qui fait toute sa renommée et sa singularité : les créatures. Et sur ce point, non plus, la série de Disney+ ne déçoit pas et nous montre que la rigolade est terminée. Cette fois, les xénomorphes sortent de l’ombre pour prendre toute la lumière et organiser des bains de sang absolument épouvantables. Imaginez vos pires cauchemars, démultipliez-les par 10 et vous obtiendrez les scènes d’action d’Alien: Earth.

Beaucoup plus gore que ses aînées, la série est à réserver aux âmes les plus téméraires et aux estomacs les plus accrochés. Et bien sûr, nous vous recommandons d’éviter de prendre n’importe quel repas devant ces épisodes, au risque de le regretter très rapidement.
D’autant que la série dérivée sort un troisième atout de son jeu : l’apparition de nouvelles créatures franchement dégoûtantes. Nous préférons vous laisser la surprise de découvrir de quoi elles sont capables, mais croyez-nous : c’est plutôt spectaculaire.
Devez-vous regarder Alien: Earth ? La réponse est un grand oui
Avec toutes ces qualités en poche, Alien: Earth est donc bien partie pour devenir l’évènement de SF de l’été 2025, voire celui de l’année. Comme il l’avait fait pour Fargo, dès 2014, Noah Hawley prouve à nouveau qu’il est capable de s’emparer de films cultes, pour les transformer en or sériel.
De la réalisation, extrêmement inventive, à la musique, anxiogène à souhaits, en passant par le sous-texte terriblement actuel, le showrunner coche toutes les cases d’un grand succès.

On regrette simplement quelques effets de style un peu trop répétitifs à notre goût, en plus d’être datés, comme des surimpressions constantes qui finissent par gâcher l’ensemble. Mais en dehors de ces quelques faux pas et de certaines longueurs au fil des épisodes, d’une durée de 60 minutes chacun, il faut reconnaître qu’Alien: Earth est encore plus impressionnante que tout ce que l’on avait pu imaginer. Dernier petit conseil pour la route : prenez garde à votre sommeil et à votre estomac, avant de vous lancer dans un visionnage de cette grande épopée de SF, déjà culte.
Le verdict

Alien : Earth
Voir la ficheOn a aimé
- Le casting, juste parfait
- Les questions existentielles, perturbantes
- L’épisode 5, hommage au premier Alien
- La musique, angoissante
- La métaphore de Peter Pan
- Les xénomorphes, plus affreux que jamais
On a moins aimé
- Trop de surimpressions tue la surimpression
- Les étranges musiques de fins d’épisodes
- Accrochez vos estomacs
- Et préparez-vous pour des cauchemars
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