Numerama s’est rendu à l’édition 2023 de la BlizzCon, immense fête organisée par Blizzard Entertainment pour célébrer ses licences fortes. Le prix d’entrée débute à 300 $, une somme qui semble vite oubliée quand on discute avec les visiteurs.

À Anaheim, en Californie, le South Harbor Boulevard semble appartenir à une autre dimension. Il s’y dresse le plus vieux parc Disney du monde et s’y côtoient les plus belles adresses hôtelières. On y trouve aussi des chaînes de restauration abordables, comme le Denny’s, ouvert 24h sur 24. Bref, dans cette rue longue et immense, on dort pour très cher mais on peut manger pour une bouchée de pains. Un paradoxe qui correspond bien à cet endroit de fête, sachant qu’on y trouve, à quelques encablures, le Convention Center. Autre théâtre des rêves.

Il n’empêche, les employés du Sheraton, Hilton et autre Marriott ne doivent pas en croire les yeux en voyant débarquer, pendant deux jours, les fans des sagas Blizzard Entertainment. S’ils sont habitués, toute l’année, à voir les mordus de Mickey, les cosplays de Diablo, World of Warcraft ou encore Overwatch doivent plutôt leur faire penser à une afterparty d’Halloween. D’autant que le Convention Center n’avait plus accueilli la BlizzCon depuis 2019, la faute au covid et aux sales affaires internes qui ont terni l’image de Blizzard Entertainment.

Que viennent chercher les visiteurs de la BlizzCon ?

Quand on n’est pas fan d’une licence de Blizzard Entertainment, se rendre à la BlizzCon est une expérience déroutante. On parle d’un événement qui mobilise trois grands halls plus ou moins bien décorés. L’un est à la gloire de Diablo IV, le dernier gros succès de l’entreprise. S’y croisent des aficionados venus chercher un souvenir. Là, une photo sur un autel morbide, ici une énième figurine à entasser sur son étagère. Voire, carrément, un tatouage qu’il ne faudra pas regretter dans quelques années.

L’ambiance est familiale, régie par un code de conduite auquel tout un chacun se plie sans aucun souci. Il y a du monde, mais ce n’est jamais bondé, sauf si on veut faire la queue pour récupérer des goodies de Warcraft — queue qui part du stand dédié et se prolonge jusqu’au hall aux couleurs d’Overwatch 2, sorte de stade géant diffusant la Coupe du monde.

BlizzCon 2023 // Source : Maxime Claudel pour Numerama
Un cosplay impressionnant // Source : Maxime Claudel pour Numerama

Le ticket d’entrée se monnaie au minimum 300 dollars, ce qui peut paraître cher pour un événement sans réelle attraction, autre que la cérémonie d’ouverture (qu’on peut suivre sur internet) ou le concert K-pop de clôture (un peu hors-sujet). Mais ce prix élevé ne semble pas freiner les amoureux de Blizzard Entertainment, entreprise qui a enchainé les bévues ces dernières années, mais n’a aucun équivalent quand il s’agit de rassembler. Le rachat par Microsoft transformera peut-être la BlizzCon telle qu’on la connaît aujourd’hui. En attendant, l’édition 2023 a été animée par les « waouh » des uns, et les applaudissements des autres. Les gens s’y amusent sans temps mort, liés par une passion commune.

« C’est l’occasion pour moi de voir mes compagnons de guilde »

Un fan de World of Warcraft

Quand on interroge les visiteurs venus du monde entier, il y a mille et une raisons de faire le voyage jusqu’au Convention Center d’Anaheim. La perspective d’acheter du merchandising exclusif, la possibilité de se réunir avec ses amis avec lesquels on se mêle virtuellement ou l’appétence pour cette atmosphère singulière, à laquelle on peut être insensible ou accro. « C’est un peu les trois. Je joue à World of Warcraft et c’est l’occasion pour moi de voir mes compagnons de guilde. Cela nous permet aussi d’avoir l’impression d’appartenir à la communauté », explique Jeremy, qui vient de Denver.

On retrouve cette même joie chez Stefany et Nelly, deux Mexicaines dont c’était la première BlizzCon. Elles seront au rendez-vous l’année prochaine, si une nouvelle édition a lieu. De son côté, Becky, qui adore « l’atmosphère et les annonces », est venue en famille, l’occasion de faire découvrir la BlizzCon pour la première fois à ses enfants. Une réussite.

BlizzCon 2023 // Source : Maxime Claudel pour Numerama
Ceci est un spot pour prendre une photo // Source : Maxime Claudel pour Numerama

Si les retours sont globalement positifs, malgré quelques problèmes inévitables ayant attrait à l’organisation, on peut aussi rencontrer des déçus. « Il y a trop de monde et les queues uniques, ça ne fonctionne pas », révèle ainsi Dan, qui apprécie quand même « la partie sociale », lui permettant de retrouver ses amis. D’autres déplorent l’absence de certaines licences (comme StarCraft), au détriment d’autres (« Il y a trop d’Overwatch », a-t-on entendu). Français expatrié en Californie, Cassien préfère néanmoins retenir le positif : l’annonce des nouvelles extensions de World of Warcraft. En tout cas, personne ne se plaint du prix du ticket.

BlizzCon 2023 // Source : Maxime Claudel pour Numerama
Les cosplayeurs sont frustrés par leur propre rôle // Source : Maxime Claudel pour Numerama

Dans les travées du Convention Center, on croise plusieurs cosplayeuses et cosplayeurs. Passent-ils un bon moment dans leur costume, alors qu’il fait très chaud en Californie (même en novembre) « C’est vraiment étrange. Car je viens faire des choses que j’aime [du cosplay], en étant parmi les fans qui viennent applaudir tout le travail que j’ai fait. Mais on paie aussi 300 dollars sans pouvoir apprécier tout ce que la BlizzCon a à offrir », déplore Kai Matcha, qui aurait voulu pouvoir essayer le nouveau personnage d’Overwatch 2. Avec ses compagnons de route, elle apprécie néanmoins d’être entourés de fans qui reconnaissent les personnages qu’ils incarnent — chose qui n’est pas toujours vraie dans d’autres conventions. Comme quoi, tout le monde y trouve son compte malgré tout, et les quelques griefs sont vite oubliés. À l’année prochaine ?

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