Des thrillers menés tambours battants, voilà aussi ce qu’on aime lire pendant nos vacances estivales. Avec ces deux polars par deux plumes de talent, Les Cartographes et La mère et l’assassin, très différents, vous vivrez des récits intenses : un thriller légèrement surnaturel aux cartes qui changent (littéralement ?) le monde ; une enquête intime durant laquelle une mère veut retrouver et venger sa fille.
Pour compléter ce guide pour vos vacances, vous pouvez aussi, via nos autres sélections, faire le plein de SF en poche, de fantasy, vous évader vers le Japon ou encore partir avec quelques belles BD.
Les Cartographes (Peng Shepherd)
« Les vraies cartes ne contrôlent pas les territoires, elles racontent leurs histoires. »
On avait adoré Le Livre de M, roman post-apocalyptique foisonnant et bien mené. C’est dans un registre bien différent que Peng Shepherd s’illustre avec Les Cartographes, en s’engageant dans un thriller aux tonalités fantastiques, qu’elle a intelligemment construit.
La vie de Nell bascule quand son père, le Dr. Young, est retrouvé mort, dans son bureau, à la New York Public Library — où il officiait comme cartographe. En fouillant dans ses affaires, elle tombe sur une vieille carte routière. En apparence, celle-ci n’a aucun intérêt. Pourtant, cette carte a changé la vie de Nell il y a quelques années : elle est à l’origine d’une grave dispute avec son père, qui conduira à ce qu’il la fasse renvoyée de la bibliothèque. Car cette carte est étrangement précieuse. Nell va notamment devoir retracer le passé de son père, qui appartenait à un groupe : « Les Cartographes ».
Ce thriller passionnant, aux touches surnaturelles, nous envoûte totalement par son rythme cinématographique, ses personnages attachants et ses rebondissements mystérieux.
Les Cartographes, Peng Shepherd, trad. Anne-Sylvie Homassel, 480 p., Albin Michel
La mère et l’assassin (Alexandra Echkenazi)
Morgane est debout à côté du cadavre de Glenn, l’homme qui, semble-t-il, aurait tué sa fille, Océane, actuellement disparue. C’est sur cette scène que démarre La mère et l’assassin, le nouveau polar signé Alexandra Echkenazi (à qui l’on doit Le journal de Mary et Le joueur de Baccara).
La mère et l’assassin n’est pas seulement une traque façon roman policier, ce sont aussi — et peut-être surtout — des portraits humains croisés, intimes, catalysés par un mystère central. Il y a d’abord l’histoire d’une mère désespérée par la disparition de sa fille, prête à tout pour la retrouver, pour la venger, et rongée par le sentiment de culpabilité. Mais l’on trouve aussi Titouan, son époux, Alizée, son autre fille ; et puis Glenn, le principal suspect, ou encore Nina, flic attachante bientôt mère elle-même.
Alexandra Echkenazi livre un excellent polar écrit avec autant d’humanité que de suspense, s’achevant par une fin émouvante menée tambours battants. C’est parfaitement maîtrisé, l’écriture est fluide, voilà un thriller qu’on ne lâche pas, en plus de bénéficier des effluves maritimes de Saint-Malo.
La mère et l’assassin, Alexandra Echkenazi, 272 p., Plon
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