Cette semaine, on vous propose de mener l’enquête grâce à un sens peu mis en avant dans les jeux de société. C’est cette originalité qui nous a séduits dans Tracks.

Fraîchement diplômés de l’école de police, votre première affectation vous emmène à Siren Bay. Plus exactement à la S.B.A.B., la « Siren Bay Audio Brigade », nouvelle section tout juste créée sur ordre direct du nouveau maire. En parallèle de son système de vidéosurveillance qui quadrille toute la ville.

Tracks est donc un jeu d’enquête, coopératif… mais différent de ce que vous connaissez.

On commence par déplier le grand plan de la ville, avec ses rues, ses bâtiments notables (école, église, stade…), ses arrêts de tram, etc. Puis, on lit le briefing de la fiche de l’affaire choisie, parmi les quinze proposées dans la boîte. Les quatre premières servent de tutoriel, avec des situations basiques, ensuite la difficulté augmente en même temps que les enquêtes se diversifient.

Tracks
Source : Kyf Édition

Dans tous les cas, chaque enquête consiste en l’écoute d’une piste audio, issue d’un téléphone laissé allumé la plupart du temps, d’un mouchard, d’un enregistrement, etc. Cette écoute se fait à l’aide d’une application, à télécharger gratuitement sur son téléphone ou sa tablette. On écoute la bande-son une première fois dans son intégralité, puis on peut réécouter des passages précis à l’envi.

Dans la toute première enquête, un écrivain se fait enlever en pleine rue, en plein jour, alors qu’il était au téléphone. Il a eu la présence d’esprit de laisser son portable allumé, on revit son rapt au travers de ce dernier. Le but est de déterminer où il est séquestré pour y envoyer nos collègues de terrain.

Au fur et à mesure de l’écoute, on essaie de reconnaître des sons particuliers pour se repérer sur le plan. Des cris d’enfants ? Ça doit être l’école. Ou le parc. Des bruits de travaux, les cloches d’une église, une ambulance… progressivement, on retrace le parcours des ravisseurs.

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Le système d’écoute. // Source : Capture d’écran sur iPad

Parfois, les criminels veulent rester discrets, s’arrêtent aux feux, mettent leur clignotant. C’est plus simple pour nous de les suivre. D’autres fois, ils foncent à toute allure, nous compliquant la tâche.

Heureusement, on dispose également de la possibilité d’utiliser la vidéosurveillance de la ville. On peut ainsi regarder la carte correspondant à telle ou telle caméra. Mais, le système de la S.B.A.B. étant vétuste, on ne peut en regarder que quatre à la fois. On y verra peut-être, au coin d’une rue, le groupe amateur dont on a entendu la musique, où le chien que l’on a entendu aboyer. Cela permet de se repérer plus précisément qu’à l’aide des sons plus « globaux » de la ville.

Quand on pense avoir remonté toutes les pistes, on indique au travers de l’application le lieu vers lequel envoyer la brigade d’intervention. On peut réessayer si on se trompe, et on a même droit à trois indices si vraiment on est bloqué.

Pourquoi jouer à Tracks ?

Vous le savez, nous adorons les jeux d’enquête chez Numerama. Mais, Tracks s’en démarque grâce à son originalité : l’utilisation quasi exclusive de l’ouïe des joueurs pour appréhender les criminels. Il n’y a guère qu’Echoes à s’être aventuré sur ce terrain. Pour faire simple, c’est MicroMacro, dans lequel nous utiliserions nos oreilles à la place de nos yeux.

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Source : Kyf Édition

Mais, l’idée, aussi originale soit-elle, ne peut fonctionner que si la technique suit. Sur ce point, c’est un sans-faute. Que ce soit l’application, la voix des comédiens, ou le travail de l’ingénieur son, tout est fait pour rendre le jeu fluide et agréable. Il n’y a guère que la limitation sur les quatre caméras simultanées qui est un peu pénible, d’autant que cette contrainte n’apporte pas grand-chose en termes d’expérience de jeu.

À noter également que les sons sont suffisamment accentués pour pouvoir se contenter des haut-parleurs de votre appareil, l’utilisation d’un casque étant inutile. Heureusement d’ailleurs, car même si le jeu peut se pratiquer en solitaire, il est bien plus intéressant à plusieurs. Chaque personne n’entend pas les mêmes sons, ne les interprète pas de la même manière. Il est alors bien plus agréable de confronter ses points de vue avec ses camarades que d’essayer de résoudre l’enquête tout seul. Mais, comme tous les jeux d’enquête, on vous conseille tout de même d’y jouer en comité réduit, idéalement à deux ou trois, quatre tout au plus.

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Où envoyer la brigade d’intervention ? // Source : Capture d’écran sur iPad

Si vous aimez les jeux d’enquête, si vous aimez MicroMacro et Echoes, si vous aimez la série Calls, il est fort probable que vous aimiez Tracks. Le jeu prend toute son ampleur après les quatre premières affaires un peu redondantes. La qualité technique de l’ensemble et l’originalité de l’idée contribuent à crer un gameplay prenant, avec des parties courtes, mais intenses. Et, cerise sur le gâteau, à force d’observer en détail le plan de la ville et les images des caméras, on apprend à reconnaitre les lieux, à s’y repérer… une aide bienvenue à mesure que l’on avance dans les enquêtes.

  • Tracks est un jeu de Juan Rodriguez et Christian Rubiella
  • Illustré par Pierre Lechevalier
  • Édité par Kyf Édition
  • Pour 1 à 6 joueurs à partir de 12 ans
  • Pour des parties d’environ 25 minutes
  • Au prix de 31,50 € chez Philibert

Le verdict


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