Facebook, Instagram, mais aussi Deezer, et même les antivirus Avast et Eset sont désormais interdits en Russie. Quant à Twitter, s’il n’a pas été complètement banni, il est néanmoins extrêmement restreint, tout comme TikTok et Amazon. Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février 2022, c’est toute une partie d’internet qui est interdite en Russie, et auxquels les internautes du pays ne peuvent plus accéder officiellement.
Si la situation devient de plus en plus compliquée pour les Russes souhaitant s’informer sur la guerre en Ukraine, leur accès à Internet n’est pas complètement restreint aux sites pro-gouvernement. Mais les quelques sources d’information sont menacées, et pourraient se retrouver contraintes de fermer.
La situation est-elle pire qu’en Chine ?
La situation de la Russie et sa censure de plus en plus lourde sur Internet interrogent : le pays se dirige-t-il vers un internet coupé du reste du monde, comme c’est le cas en Chine ?
Pour l’instant, le cas russe est très, très loin de ce qu’il se passe en Chine. Le régime de Beijinn interdit quasiment tous les sites qui ne sont pas chinois, et les plus importants. Facebook, Instagram et Twitter ne sont pas autorisés dans le pays, mais ce n’est pas tout. Sont interdits Google (et toute sa suite d’outil, comme Gmail, Maps, Drive, ou encore YouTube), Wikipedia, Snapchat, Reddit, Netflix, Twitch, Spotify, WhatsApp, Messenger… la liste est encore très longue.
Contrairement à ce qu’il se passe en Russie, l’internet chinois est presque entièrement coupé de celui du reste du monde, et fonctionne principalement en vase clos entre Baidu, Alibaba, Douyin ou encore WeChat. Et lorsque les internautes veulent accéder aux sites rares sites européens ou américains autorisés, la connexion est tellement lente qu’elle dissuade les moins motivés.
Quels sites sont encore autorisés en Russie
La situation en Russie est donc loin d’être aussi drastique que celle en Chine. Les Russes ont toujours accès à Google, de même qu’à YouTube, Reddit, etc. Là où il est plus facile en Chine de compter les sites autorisés, en Russie, les sites bloqués sont pour l’instant minoritaires. Les Russes ont toujours accès, pour l’instant, à :
- Amazon, et sur tous les autres sites lui appartenant, tels que Amazon Prime et Twitch. Les nouvelles inscriptions à ces services sont cependant bloquées, et pour les streamers professionnels de Twitch, les paiements sont suspendus.
- Google, et tous ces services (Gmail, maps) ainsi qu’à YouTube,
- Reddit,
- Wikipedia, même si l’encyclopédie en ligne pourrait bientôt être interdite. La Roskomnadzor, le service russe de supervisions des communications, a menacé de bloquer la version en russe du site à cause de la publication d’un article sur la guerre en Ukraine, intitulé « Invasion russe de l’Ukraine ». Outre le fait qu’il ne respecte pas le vocabulaire du Kremlin (« une opération spéciale»), l’article de Wikipedia relate, selon la Roskomnadzor, de fausses informations.
- et globalement tous les autres sites internet.
Il convient de noter que le pays est habitué à la censure sur Internet. Les premiers sites des opposants à la politique de Vladimir Poutine ont été bloqués dès 2009, et certains articles de Wikipedia l’ont été dès 2012. Les sites ayant un lien avec la communauté LGBTQ+ sont régulièrement bloqués, et en 2015, ceux abordant le sujet des cryptomonnaies également.
Bien qu’elles ne durent pas toujours longtemps, les censures sont très courantes. La disparition d’un pan entier d’Internet n’est donc pas forcément une grande surprise pour les Russes, même si elle se produit à une échelle impressionnante — et qu’elle pourrait continuer longtemps.
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