Pas de répit sur le front de la lutte anti-piratage. Mi-juillet, le site pirate YggTorrent s’est plaint d’une nouvelle action des fournisseurs d’accès à Internet à son encontre. Son adresse principale, qui s’appuie sur l’extension « .se » attribuée à la Suède, a été bloquée par les opérateurs. Selon nos constatations, elle était par exemple injoignable depuis une ligne Bouygues Telecom.
Pas de quoi mettre un terme aux activités du site de liens BitTorrent, toutefois. Comme à son habitude, l’accès au site a été rétabli via une nouvelle extension, « .si » cette fois — il s’agit du domaine de premier niveau attribué à la Slovénie. D’autres extensions utilisées par YggTorrent sont toujours fonctionnelles, comme « .me » (Monténégro),mais pas toutes : celle enregistrée aux Samoa a été saisie.
Née en 2017, YggTorrent est une plateforme francophone qui héberge et référence des liens BitTorrent. Grâce à eux, et au moyen d’un logiciel approprié, des internautes échangent des fichiers de toutes sortes. Dans les faits toutefois, ce sont avant tout des contenus culturels sous droit d’auteur qui sont partagés, sans aucune autorisation. S’ils se font prendre, les internautes français risquent généralement un avertissement de la part de la Hadopi et, s’ils persistent malgré tout, une éventuelle amende.
Cette plateforme, très connue des internautes francophones, fait toutefois face à une forte pression : en dehors des mesures de blocage prises par les FAI, le site doit composer avec le risque de se faire confisquer ses adresses, de se faire déréférencer en partie des moteurs de recherche (dans les faits, c’est surtout Google qui est concerné, vu sa part de marché) et de perdre ses comptes sur les réseaux sociaux, comme Twitter.
Les ayants droit ciblent déjà la nouvelle adresse
Mise en place récemment, la nouvelle adresse utilisée par YggTorrent n’a d’ailleurs pas tardé à être dans le viseur des titulaires de droits. Si l’on se fie au compte-rendu fourni par Google au sujet des suppressions de contenus des résultats pour atteinte aux droits d’auteur, il y a eu des demandes de déréférencement pour 658 adresses par 126 ayants droit ou sociétés agissant pour leur compte.
Et de façon massive, les URL en cause sont retirées de l’index de Google.
C’est le cas de presque 99 % des adresses signalées, indique la firme de Mountain View. Quant au 1 % restant, il s’agit presque exclusivement d’adresses qui ne figuraient pas dans le moteur de recherche américain — en toute logique, aucune action n’a été prise. Une seule adresse a été épargnée : il n’est pas précisé laquelle, mais peut-être est-ce celle de la page d’accueil, que l’on trouve dans Google.
Les demandes concernent essentiellement des contenus culturels appartenant à des chaînes de télévision (TF1, Canal+, France Télévisions), mais aussi à des sociétés de production (Studiocanal, Metropolitan, Sony Pictures, Lionsgate…). On trouve aussi des géants de la SVOD, comme Netflix, Amazon et Apple, et divers autres ayants droit, y compris des médias — Le Point, L’Équipe et Le Parisien.
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