Une semaine après avoir écrit au FBI et au ministère de la justice pour avoir le droit de communiquer plus d'informations sur les requêtes gouvernementales FISA, Google change de fusil d'épaule. La firme américaine a engagé une procédure judiciaire devant la Foreign Intelligence Surveillance Court pour avoir le droit d'en dire plus à ses usagers.

Premier moteur de recherche en Occident, Google est à la tête d'une galaxie de services et de produits qui lui permettent d'amasser des quantités incommensurables de données personnelles. Cette collecte à très grande échelle suscitait déjà une vive inquiétude et engendrait de nombreuses critiques avant l'éclatement du scandale PRISM. Mais depuis, la polémique a pris une toute autre ampleur.

Depuis la découverte de ses liens avec le programme de surveillance de la NSA, la firme de Mountain View s'efforce, comme tous les autres géants du web (Microsoft, Facebook, Apple, Yahoo), de circonscrire l'incendie de la controverse. Dans un premier temps, Google a écrit au FBI et au ministère de la justice américain pour obtenir l'autorisation de livrer plus de données relatives aux requêtes FISA.

Les requêtes FISA (Foreign Intelligence Surveillance Act) sont liées à la sécurité nationale. Cette loi, votée en 1978, porte sur "les procédures des surveillances physique et électronique, ainsi que la collecte d'information sur des puissances étrangères soit directement, soit par l'échange d'informations avec d'autres puissances étrangères". Elle a été amendée en 2001 (Patriot Act) et en 2008 (FISAA).

À la différence des autres sociétés, Google n'a pas l'intention de prendre l'initiative d'en dire davantage sans feu vert. Mais une semaine après la tentative de prise de contact avec les autorités américaines, le silence radio est toujours de mise. Dès lors, il ne reste que la piste judiciaire. L'entreprise a engagé une procédure devant le tribunal chargé du renseignement étranger (Foreign Intelligence Surveillance Court).

Google veut notamment dans un premier temps avoir le droit de publier le nombre de requêtes liées à la sécurité nationale, dans la mesure où ces statistiques ne sont pas classifiées. Or, ni le département de la justice ni le FBI n'ont changé de ligne, peut-on lire dans le document. Ils considèrent toujours qu'une telle divulgation est illicite.

La publication ne vise pas uniquement à rassurer les internautes. Il s'agit aussi pour Google de redorer son blason. La "réputation de Google a été affectée et les affaires du groupe ont souffert suite aux fausses informations publiées dans les médias et les utilisateurs de Google s'inquiètent de ces allégations. Google doit y répondre autrement que par des généralités", écrit-il dans sa demande.

"En outre, ce sont des problématiques d'importance, et la transparence est essentielle pour faire avancer le débat public d'une manière réfléchie et démocratique", ajoute l'entreprise, qui brandit le premier amendement de la constitution des États-Unis pour appuyer sa démarche.

( photo : Pete Souza )

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