Xiaomi se prépare à recevoir les fruits de son virage vers le marché indien. Une bonne nouvelle qui a de quoi solidifier son arrivée prochaine sur Wall Street.

Xiaomi, géant chinois de l’électronique, serait sur le point de devenir le premier vendeur de smartphones sur le marché indien, devant Samsung. Alors que l’entreprise de Shenzen a confirmé récemment son IPO prochaine, les signaux semblent au vert pour cette entreprise qui n’a jamais cherché à conquérir l’Occident.

La trop gourmande valorisation de Xiaomi

Les prochaines étapes pour Xiaomi sont connues : la firme a choisi de faire confiance à Morgan Stanley et le Goldman Sachs Group pour assurer son arrivée en bourse. Le Chinois devrait suivre Alibaba Group à New York et tablerait sur une valorisation de 100 milliards de dollars. Introduite au NYSE en 2014, l’entreprise de Jack Ma (BABA) est aujourd’hui valorisée à 500 milliards. Toutefois, le groupe avait quant à lui débuté son introduction avec seulement 25 milliards de dollars de valorisation.

CC Scott Beale / Laughing Squid

CC Scott Beale / Laughing Squid

Lors de sa dernière levée de fonds, en 2014 également, Xiaomi avait été valorisé à 45 milliards de dollars. Mais de nombreux observateurs font valoir qu’entre temps, la société chinoise a connu des difficultés : en 2016, le constructeur a connu une année particulièrement décevante avec des parts de marchés en retrait. Alertée par ces résultats, la firme avait chercher à rassurer en trouvant des relais de croissance en Inde.

En 2018, c’est ce marché indien qui permet à Xiaomi d’afficher de nouveau des chiffres à son avantage. Deux cabinets, Canalys et Counterpoint, enregistrent en effet un changement majeur sur le marché du smartphone en Inde : le Chinois Xiaomi aurait finalement battu Samsung, leader du marché.

Un champion d’entrée de gamme

Pour les deux cabinets d’analystes, le challenger devance le Coréen définitivement lors du dernier trimestre de 2017. Pour Canalys, 27 % des smartphones vendus étaient siglés Xiaomi, contre 25 % de Samsung. Quant à Counterpoint le cabinet estime que 25 % des parts de marché étaient occupées par Xiaomi contre 23 % pour le Coréen. Toutefois, rapportée à l’année, les résultats de 2017 continuent de donner à Samsung une légère avance sur son challenger : respectivement, 24 % contre 19 % des parts de marché.

Avec Google, Xiaomi a réalisé un "Mi A1" taillé pour les marchés émergents

Avec Google, Xiaomi a réalisé un « Mi A1 » taillé pour les marchés émergents

Néanmoins, le Chinois talonne désormais tout à fait Samsung : ce léger retard pourrait être rattrapé dès 2018. Rushabh Doshi, de Canalys, détaille auprès de TechCrunch que Xiaomi profite de la forte croissance du segment d’entrée de gamme indien. Pour M. Doshi, Samsung n’est pas assez présent sur le marché situé en dessous de la barre symbolique des 15 000 roupies indiennes (200 €). Counterpoint avance les mêmes conclusions, notant que les smartphones vendus par Xiaomi sont, à hauteur de 37 %, dominés par l’entrée de gamme.

37 % des smartphones vendus par Xiaomi sont issus de l’entrée de gamme

C’est par ailleurs la marque Redmi de Xiaomi qui réussit le mieux sur le sol indien. Cette gamme rassemble les produits les moins coûteux du Chinois et entre parfaitement dans la fourchette 150 à 250 $. Or c’est majoritairement sur ce segment là que le marché indien a crû.

Un marché qui ne connait toujours pas la saturation et qui, de fait, a encore de nombreuses possibilités. Mais la domination de l’entrée de gamme par Xiaomi suffira-t-elle à l’installer durablement sur le sol indien ? Auprès de TechCrunch, Rushabh Doshi note que Samsung jouit toujours d’une meilleure image de marque et de davantage de compétences pour reprendre ses parts de marché. Ainsi, une montée en gamme du marché pourrait déséquilibrer définitivement la position de Xiaomi.

Source : Numerama

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