Tous les voyants sont au vert pour le géant vert américain des puces Nvidia. La firme, qui a publié le 19 novembre 2025 ses résultats pour le troisième trimestre 2025, a de quoi rassurer les investisseurs : son bénéfice net s’envole de 65 % sur un an, pour atteindre 31,91 milliards de dollars. Le chiffre d’affaires grimpe lui aussi à un niveau record de 57 milliards de dollars, en hausse de 22 % par rapport au trimestre précédent et de 62 % par rapport au T3 2024. Des performances au-delà des attentes, dans un contexte marqué par les spéculations autour d’une supposée bulle de l’IA.
La division centres de données de Nvidia enregistre un chiffre d’affaires record
Par rapport au trimestre précédent, les revenus de la société sont en hausse de 25 %. Le bénéfice par action ajusté est ressorti à 1,3 dollar, dépassant les attentes de 4 cents. Nvidia surfe avec aisance sur l’explosion de la demande dans le secteur de l’IA : ses processeurs graphiques (GPU) sont devenus indispensables, notamment dans les centres de données. La firme domine le marché, et elle le sait : « les ventes de Blackwell explosent et les GPU cloud sont en rupture de stock », a déclaré Jensen Huang, fondateur et PDG de Nvidia. Ces processeurs sont indispensables pour le développement de grands modèles de langage d’IA comme ChatGPT : la division des centres de données a généré un chiffre d’affaires record de 51,2 milliards de dollars (+66% sur un an), en grande partie parce que les géants du cloud (Google, Microsoft, Oracle, xAI, OpenAI…) achètent massivement des GPU Nvidia pour déployer et entraîner des IA avancées.
« Nous sommes entrés dans le cercle vertueux de l’IA », assure Jensen Huang. Et pour cause : plus les solutions d’IA se multiplient, plus la demande pour les infrastructures du géant des puces augmente. « L’écosystème de l’IA se développe rapidement, avec de plus en plus de créateurs de modèles fondamentaux, de startups spécialisées, dans davantage de secteurs et de pays », ajoute-t-il, avant de conclure :« L’IA est partout, elle fait tout, simultanément » Les récents partenariats avec OpenAI, Anthropic, Meta, Microsoft, xAI ou encore Oracle participent d’ailleurs largement à l’explosion de ces ventes.
Jensen Huang rassure les marchés quant à une éventuelle bulle de l’IA
Mais au-delà de ses résultats largement positifs, Nvidia parvient aussi à dissiper une partie des doutes qui ont récemment gagné Wall Street. Les prévisions des analystes convergent : les entreprises seraient en train de surinvestir dans l’IA. Selon une enquête mensuelle de la Bank of America (via BFM Bourse), 45 % des gérants de fonds interrogés en novembre considèrent qu’une bulle de l’IA constitue désormais le plus grand risque pour Wall Street, contre 33 % en octobre et un peu plus de 10 % en septembre.
Le géant des puces, lui, ne semble pas particulièrement inquiet. En prévoyant un chiffre d’affaires d’environ 65 milliards de dollars (à + ou – 2 %) pour le prochain trimestre, la firme montre que la demande pour les solutions d’IA reste solide. Surtout, elle démontre qu’il est possible d’en tirer de véritables bénéfices — et que l’essor actuel de l’IA ne relève peut-être pas uniquement d’un emballement spéculatif. Les Cassandre qui alertent sur une bulle imminente, des excès spéculatifs ou une crise à venir attendaient ces résultats avec impatience : au moindre signe de ralentissement, le marché aurait pu y voir les premiers pas d’un éclatement. Des craintes que Jensen Huang ne paraît pas partager : « On a beaucoup parlé d’une bulle de l’IA. De notre point de vue, les choses sont très différentes », a-t-il déclaré lors de la conférence financière.
L’entreprise se veut rassurante, tant par sa communication que par sa stratégie. Parmi ses points forts, Nvidia met en avant le lancement de nouveaux produits (Blackwell Ultra, NVQLink, BlueField-4…), mais aussi la performance de ses autres branches. Le secteur du jeu vidéo, par exemple, a généré 4,3 milliards de dollars au troisième trimestre, en léger recul de 1 % par rapport au trimestre précédent, mais en hausse de 30 % sur un an. En attendant, quelques grands investisseurs préfèrent jouer la prudence ; Softbank a par exemple cédé l’ensemble de ses parts dans Nvidia en octobre 2025.
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