Une start-up indienne a conçu BrailleMe, une machine qui permet aux personnes aveugles d’utiliser plus facilement leur ordinateur et d’améliorer leur accessibilité à Internet, en lecture comme en écriture. Le produit à double usage a un avantage de taille : il coûte peu cher par rapport aux solutions existantes.

Les évolutions technologiques sont passionnantes à suivre et leur impact sur nos vies se ressent tous les jours. Malheureusement, celles-ci, aussi démocratisées soient-elles, ne profitent pas à tout le monde. Les personnes aveugles par exemple n’ont souvent pas la possibilité de consulter toutes les informations disponibles sur le net. Mais cette situation pourrait ne pas être irrémédiable.

En 2010, des chercheurs américains avaient conçu un nouveau type d’écran en braille, amélioré et bon marché (jusque là, ces écrans avaient une efficacité limitée, en plus d’être hors de prix). Aujourd’hui, la startup indienne Innovision permet d’entretenir l’espoir de voir un jour Internet devenir facilement accessible pour les personnes atteintes de cécité, sans avoir à recourir obligatoirement à la synthèse vocale, d’une discrétion toute relative.

Son innovation rapportée par Tech In Asia s’appelle BrailleMe. Selon Surabhi Srivastava, cofondatrice d’Innovision, cette machine permet aux personnes aveugles d’avoir un accès simple à Internet, aux réseaux sociaux et même à des logiciels de traitement de texte ou tableur. Comment ? L’outil est équipé de boutons de navigation et d’un clavier qui convertit automatiquement du braille en texte numérisé. Il permet inversement de lire du texte affiché sur l’écran en transformant chaque phrase en braille. Une fois que l’utilisateur a fini de lire une ligne, il appuie sur un bouton « next » pour passer à la suivante.

L’outil peut être branché aussi bien sur un ordinateur que sur un téléphone mobile, puisqu’il dispose aussi d’une connexion Bluetooth et d’un port de carte SD.

Clavier braille

Ça ne s’arrête pas là. Cette innovation est encore au stade du prototype mais elle coûterait huit fois moins cher que les autres machines du même acabit. Son prix d’achat est en effet estimé à moins de 300 dollars. Pour y parvenir, Innovision n’utilise pas ce cellules piézoélectriques qui permettent de reproduire du relief, omniprésentes dans les solutions concurrentes, mais une technologie de son cru, qu’elle compte breveter.

Pour pouvoir être autorisé à la commercialisation, BrailleME devra obtenir son certificat de conformité aux normes CE. Surabhi Srivastava explique notamment que le produit doit « résister au chutes puisqu’il est destiné aux personnes aveugles ».

Lutter contre l’analphabétisme

D’après la cofondatrice d’Innovison, le taux d’alphabétisation des aveugles dans le monde est inférieur à 10 %. Ce chiffre avoisine les 2 % dans des pays en voie de développement comme l’Inde. La montée en puissance des nouveaux moyens de communication n’a rien amélioré. C’est la raison qui la poussait à concevoir ce produit. Une machine qu’elle estime encore trop chère pour une trop grande partie de la population. Ainsi, elle cherche encore « des solutions pour faire baisser le prix », ce qui passe en particulier par des subventions. En Europe, 70 % du coût est pris en charge par la collectivité.


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