Mark Zuckerberg porte plainte contre Facebook

C’est le drame des homonymes. Comment exister en ligne lorsque l’on porte pile le même prénom et le même nom qu’une illustre personne ? Parfois, les deux personnalités sont suffisamment connues pour coexister, comme les deux Jack Lang : l’un a été ministre de la Culture en France, l’autre fondateur du nano-ordinateur Raspberry Pi.

Mais pour un certain Mark Zuckerberg, il apparaît très difficile de sortir de l’ombre de l’autre Mark Zuckerberg. C’est ce que révèle Fox59 dans son édition du 3 septembre. Dans son compte-rendu, on apprend qu’un avocat spécialisé dans les faillites, et basé dans l’Indiana, porte le même nom que le fondateur de Facebook.

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Or, cet avocat essaie depuis des années d’animer et de conserver une page professionnelle sur Facebook. Hélas, celle-ci est régulièrement désactivée par erreur — au moins cinq fois en huit ans — parce que les mécanismes de modération considèrent que l’intéressé usurpe l’identité de Mark Zuckerberg, patron de Meta, la maison-mère de Facebook.

Des désagréments multiples

L’affaire est si handicapante, et les désagréments si nombreux, qu’il a même fini par créer un site web très logiquement appelé iammarkzuckerberg.com. On y lit quelques témoignages au sujet de situations parfois loufoques, absurdes ou pénibles qui apparaissent en raison de cette identité partagée avec l’un des noms les plus connus de la tech, et sans doute du monde.

Par exemple :

• « Je reçois chaque jour plus de 100 demandes d’ajout à ma liste d’amis de personnes qui me confondent avec l’autre » ;
• « Mon compte Facebook est constamment piraté, et on me demande sans cesse de réinitialiser mon mot de passe plusieurs fois par jour » ;
• « Je reçois régulièrement des menaces de mort et des messages de harcèlement sur l’application Messenger » ;
• « Je dois éteindre mon téléphone la nuit pour éviter d’être submergé par les notifications que je reçois » ;
• « J’ai été poursuivi par l’État de Washington en raison d’une erreur d’identité » ;

L’affaire relatée ici n’est en réalité pas nouvelle : elle était déjà apparue il y a quinze ans dans les médias, lors d’une désactivation puis d’une remise en état du compte. Mark S. Zuckerberg a eu son compte Facebook effacé, titrait ainsi The Atlantic en mai 2011. Le sujet avait été repris à l’international, en France, en Espagne et en Allemagne.

Une plainte déposée

Mais après tout ce temps, cet autre Mark Zuckerberg semble en avoir assez. Il est dit que l’avocat a dépensé plus de 11 000 dollars en publicités sur les sites de Meta — dont Facebook, donc — pour faire sa promotion, mais que le retour sur investissement est affecté par ces neutralisations régulières. Or, il continuerait de payer, mais sans pouvoir profiter du service. Une plainte a été déposée.

Déposée le 2 septembre devant un tribunal du comté de Marion, dans l’État de l’Indiana, l’affaire permettra peut-être à Mark S. Zuckerberg de sortir de l’ombre de Mark E. Zuckerberg, sans que cela ne soit nuisible ni pour l’un ni pour l’autre. Et l’intéressé de conclure sur son site : « je n’ai aucune animosité envers Mark E. Zuckerberg ». Signé : Mark S. Zuckerberg.

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