Alors que Nvidia a suspendu la production de sa puce H20 pour la Chine fin août, Pékin ayant invité les entreprises du pays à ne plus utiliser la technologie, des firmes rivales émergent régionalement.
Nvidia dans le pétrin ? Le fabricant de processeurs graphiques qui se présente comme leader mondial de l’intelligence artificielle, demeure dans le flou vis à vis de la Chine. Si Washington a autorisé l’entreprise à reprendre la vente de sa puce H20 aux Chinois le 14 juillet 2025, le tout contre une taxe à l’exportation de 15 % dont l’entreprise a dit attendre la confirmation, Nvidia a suspendu le 22 août la production de ces mêmes puces dédiés à l’intelligence artificielle. Cette décision a été prise en réaction à l’attitude de Pékin vis à vis du produit. Les autorités chinoises auraient appelé les entreprises locales à éviter d’utiliser le produit, notamment pour des raisons de sécurité.
En conséquence, des alternatives se dessinent dans l’Empire du Milieu, qui constituerait le 2e plus grand marché informatique au monde selon le co-fondateur de Nvidia, Jensen Huang. Huawei et Alibaba, deux grands noms bien connus de la tech chinoise ressortent.
Huawei prend de la vitesse
Huawei, ennemi de longue date des autorités américaines est aujourd’hui le concurrent direct de Nvidia avec ses semi-conducteurs Ascend. Le géant de la technologie serait en train de construire trois super-usines en Chine pour y produire ses propres puces.
Du côté d’Alibaba, son unité dédiée aux semi-conducteurs T-Head a lancé la puce XuanTie C930, imaginée pour l’IA. La filiale planche par ailleurs sur des puces basées sur l’architecture open source RISC-V.
Cambricon Technologies, l’autre grand rival
Cambricon Technologies est un autre rival de taille. Fondée en 2016 par deux frères, Chen Yunji et Chen Tianshi, l’entreprise connaît une croissance vertigineuse : elle a dévoilé un bénéfice de 150 millions de dollars au premier semestre, contre 70 millions de dollars de perdus l’an dernier, sans compter les difficultés rencontrées par la firme fin 2022, quand les États-Unis l’ont ajoutée à leur liste de restrictions commerciales – liste qui répertorie les personnes ou entreprises pouvant représenter un risque pour la sécurité américaine. La puce consacrée à l’IA Siyuan 590 – inspirée de l’A100 de Nvidia – a contribué à booster la croissance de Cambricon Technologies.
Dernier exemple, Moore Threads établie à Pékin en 2020 par James Zhang Jianzhong, ancien vice-président mondial et directeur général Chine de Nvidia, constitue une plus petite menace mais elle reste à surveiller. Elle a d’ailleurs elle aussi été ajoutée à la liste des restrictions commerciales américaines.
La société aurait conçu des GPU équivalents aux puces de jeu d’ancienne génération de Nvidia RTX 3090 et RTX 4090. Il est en outre désormais possible d’exécuter les modèles DeepSeek ou Qwen, deux chabots génératifs chinois, sur les GPU de Moore Threads. De quoi faire réflechir champion mondial des puces.
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