Si Frédéric Mitterrand s’enthousiasmait de voir la France à l’avant-garde de la riposte graduée, dans les faits les choses ne sont pas aussi simples. Au Royaume-Uni, la classe politique et la scène musicale sont profondément divisées sur ce texte. En Allemagne, si la BVMI s’intéresse de près à une Hadopi version allemande, les politiques ne semblent guère pressés d’aller au-delà de la simple prospective…

Ce n’est peut être pas la meilleure chose que les Français auraient souhaité exporter. Alors que le recours devant le Conseil constitutionnel ne sera finalement pas déposé avant lundi prochain, afin de procéder à d’ultimes modifications, les industries culturelles étrangères manifestent un réel intérêt pour la loi Hadopi.

Ainsi, si les débats sur la riposte graduée divisent profondément le Royaume-Uni, au point de mettre la carrière d’artistes en péril, la fédération allemande de l’industrie musicale (BVMI – Bundesverband Musikindustrie) affiche un enthousiasme certain pour le texte.

« La voie française serait aussi bonne pour l’Allemagne » a déclaré Daniel Knöll, porte-parole de la BVMI, estimant que l’Hexagone n’hésitait pas à « aborder de manière efficace le problème de la violation massive des droits d’auteurs sur Internet« . Mais « malheureusement, il manque encore en Allemagne la volonté politique pour appliquer ce genre de modèle » a regretté Daniel Knöll. Un discours qui peut surprendre, au regard du chemin pris par l’Allemagne ces derniers mois, avec en point d’orgue le filtrage du net façon Loppsi reposant sur le prétexte de la lutte contre la pédopornographie.

Toutefois, la ministre fédérale de la Justice, Brigitte Zypries, avait donné un sérieux coup de frein à l’arrivée de la riposte graduée en Allemagne, douchant les prétentions de la filière culturelle outre-Rhin. Pour la ministre, « la mission Olivennes [n’est pas] un modèle pour l’Allemagne, [ni] pour toute l’Europe« . Prévisible, au regard des nombreux points d’inconstitutionnalité qui sont relevés presque tous les jours, des débats houleux au parlement français et du véritable clivage qui s’opère entre les internautes, c’est-à-dire le public, et le milieu artistique…

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