Dans une enquête publiée fin septembre, Motherboard révélait l’existence d’un accord de non-divulgation lié à l’Autopilot de Tesla : en le signant, les bêta-testeurs s’engagent à ne pas faire une mauvaise publicité de la technologie de conduite autonome (exemple : en diffusant des clips où l’Autopilot serait défaillant). L’accord, controversé et finalement très facile à détourner, est aujourd’hui dans le viseur de l’agence fédérale américaine chargée de la sécurité routière (NTHSA) — rapporte Electrek dans un article publié le 13 octobre.
La NTHSA demande des comptes à Tesla vis-à-vis de ce document, susceptible d’empêcher les autorités de faire leur travail. « Étant donné que la NHTSA se base sur les retours des utilisateurs pour évaluer des risques liés à la sécurité, tout accord dissuadant les participants à une phase de tests de partager des informations à la NHTSA est inacceptable », indique l’agence dans une lettre envoyée au constructeur américain.

Autopilote Tesla
Source : Capture du 1er mars 2019
La NTHSA réclame encore de la transparence à Tesla
En somme, la NTHSA demande de la transparence à Tesla, en brandissant, une fois encore, l’argument de la sécurité (dont l’agence est en charge). « Des limitations sur le partage d’informations en public ont un impact sur la capacité de la NHTSA à récolter des données liées à la sécurité », argumente-t-elle.
Dans le dossier de Motherboard, on peut voir que l’accord de non-divulgation en question encourage les bêta-testeurs à sélectionner avec soin les vidéos qu’ils souhaitent partager. Il invite par ailleurs à ne pas s’exprimer dans les médias et à ne pas inviter des journalistes à tester la bêta (qui regroupe des assistances à la conduite très poussées). Rien n’a été dit, en revanche, sur le partage d’informations avec les régulateurs. Tesla a jusqu’au 1er novembre pour prouver que son accord de non-divulgation n’interfère pas avec l’activité de la NHTSA. Un retard entraînera une amende financière.
Parmi les requêtes de la NTHSA, on note que Tesla devra fournir une copie dudit accord qui peut poser problème — sachant que l’agence évoque deux versions (une pour les employés, une autre pour les non-employés). Elle veut aussi savoir comment l’accord est prononcé entre les différentes parties (signature électronique, physique ou autre moyen ?).
On rappelle qu’Elon Musk, lui-même, est contre cet accord de non-divulgation. « Il y a une tonne de vidéos. Les gens ne semblent pas m’écouter et préfèrent l’ignorer. Je ne sais pas pourquoi il y a un accord de non-divulgation » a-t-il commenté à l’occasion de la Code Conference.
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