On a passé une journée avec le scooter électrique e-trax, au look étonnant et aux performances très solides. Un nouvel entrant concurrentiel sur le marché des « maxi-scooters » électriques, de plus en plus demandés par une clientèle semi-urbaine.

Après le boom des petits deux-roues, c’est au tour des maxi-scooters d’envahir le marché de la mobilité électrique. Depuis le printemps 2021, EasyWatts commercialise en France le scooter e-trax, un équivalent 125 cc, 100 % électriques, qui semble avoir assez de qualités pour se faire une bonne place sur le segment.

Il est d’autant plus intéressant que son prix est attractif : à 6 399 euros, c’est probablement l’un des maxi-scooters électriques les moins chers vendus actuellement dans l’hexagone.

Contrairement à d’autres deux-roues que nous testons souvent pendant plusieurs jours, nous n’avons eu accès au scooter e-trax que le temps d’une journée. C’est assez pour se faire un bon avis, mais certaines subtilités nous échapperont, comme la tenue de route en fonction de la météo (sol glissant ou non, etc) ou la tenue de la batterie sur plus de 24 heures.

Si vous hésitez à passer le cap d’acheter un deux-roues électrique, Vroom a comparé et sélectionné les meilleurs scooters du momentainsi que les meilleurs équivalents 125.

Le look du e-trax

L’adage veut que les « goûts et des couleurs » ne se choisissent pas, mais le e-trax tend à provoquer tout de même quelques réactions épidermiques, notamment dans le coloris rouge flamboyant qui nous a été prêté. Cette esthétique « Laguna des années 2000 » peut avoir son charme, pour les nostalgiques d’un temps où le tape-à-l’œil était valorisé, mais le rouge foncé peine à convaincre en 2021. Heureusement, il est commercialisé aussi en noir brillant, plus discret.

La forme du scooter électrique d’Easy Watts n’est pas déplaisante : il s’agit d’un maxi-scooter, oui, mais il garde une certaine finesse sur les côtés, ainsi qu’une très grande maniabilité. On est très loin du gros C Evolution de BMW, premier constructeur à s’être lancé sur ce segment particulier, et dont les deux-roues ont été discontinué, laissant la place à plusieurs acteurs pour proposer de nouvelles alternatives.

Sur ce créneau « entre deux gabarits », les maxi-scooters se font rares. Le concurrent français Go2Roues commercialisait, pendant un moment, le Rider 9000, un équivalent à 8 000 euros qui a connu un grand succès. Cependant, une fois le stock écoulé, le revendeur a préféré se lancer dans une version plus haut de gamme et plus massive, le Rider Ng, que nous avons récemment testé sur Vroom.

Et on voit clairement la différence avec le e-trax, pensé pour incarner totalement le concept du « petit maxi-scooter », qui a de la puissance, mais reste modeste dans sa manière d’occuper l’espace.

Scooter électrique E-Trax // Source : Louise Audry pour Numerama

Scooter électrique E-Trax

Source : Louise Audry pour Numerama

Scooter électrique E-Trax // Source : Louise Audry pour Numerama

Scooter électrique E-Trax

Source : Louise Audry pour Numerama

À l’origine, le moule du scooter d’Easy-Watts était celui d’un scooter thermique — c’est une décision que prennent fréquemment les importateurs / revendeurs de scooters électriques en France, pour faire des économies —, et on voit encore la trace au niveau de l’étrange petite trappe au niveau du repose-pied, qui est en fait… une trappe à essence, qui n’a pas été retirée. À la place, le constructeur a simplement rajouté un petit bitoniau sur le barillet de la serrure ; c’est un peu grossier, mais cela renforce le style « Iron Man » du scooter, ce qui peut être apprécié par les potentiels clients.

Le gros défaut esthétique de l’e-trax se situe surtout au niveau des commodos sur le guidon ; il s’agit de gros boutons gris clair en plastique, coupés grossièrement, qui sont très peu agréables à utiliser. C’est dommage, car le reste du deux-roues est plutôt élégant (quand on aime le style) et bien fini. Même le tableau de bord, kitsch à souhait (on a vraiment l’impression de jouer dans le film Ready Player One), a un charme indéniable — d’autant plus qu’il s’éclaire différemment de jour et lorsque l’on passe sous un tunnel.

Scooter électrique E-Trax // Source : Louise Audry pour Numerama

Scooter électrique E-Trax

Source : Louise Audry pour Numerama

Les commandes sur le guidon du e-trax // Source : Numerama/Marie Turcan

Les commandes sur le guidon du e-trax

Source : Numerama/Marie Turcan

Scooter électrique E-Trax // Source : Louise Audry pour Numerama

Scooter électrique E-Trax

Source : Louise Audry pour Numerama

Sur la route

On a beau tester de très nombreux scooters sur Vroom, il arrive encore que l’on s’étonne des capacités de certains produits. Pour le e-trax, il s’agit de l’accélération et la réactivité au démarrage. Alors que les autres maxi-scooters du marché sont plutôt lent et montent en puissance à mesure que l’on avance, le véhicule d’Easy-Watts a été pensé comme un scooter vraiment nerveux, capable de tracer tout le monde dès que le feu passe au vert.

Le e-trax dispose de trois modes de conduite, mais il n’en aura bientôt plus que deux dans sa nouvelle version. C’est une heureuse décision, car on ne remarque quasiment aucune différence entre le mode 1 et le mode 2, à part le bridage de la vitesse maximale (51 km/h et 90 km/h). On peut très bien rouler en mode 2 ou en mode 3 partout, en ville comme sur les voies rapides : l’accélération ne varie pas vraiment, et cela évite d’avoir à changer entre les modes en conduisant. Si vous restez sur le deuxième cran, vous aurez toutefois un léger gain d’autonomie, car la batterie se videra un peu moins vite.

Sur l’autoroute en mode 3 et à 110 km/h, le scooter ne nous a jamais inquiétés, malgré son gabarit plutôt affiné : la tenue de route est impeccable et la réactivité de l’engin permet de circuler entre les files avec fluidité. D’ailleurs, l’amplitude de braquage du guidon est très grande, ce qui offre une grande maniabilité lorsque l’on conduit en ville, dans les zones plus congestionnées, et qu’il s’agit de slalomer entre les autres véhicules pour réussir à avancer.

Scooter électrique E-Trax // Source : Louise Audry pour Numerama

Scooter électrique E-Trax

Source : Louise Audry pour Numerama

Scooter électrique E-Trax // Source : Louise Audry pour Numerama

Scooter électrique E-Trax

Source : Louise Audry pour Numerama

L’autonomie du e-trax

L’une des belles surprises du e-trax réside dans son autonomie, qui atteint facilement la centaine de kilomètre. Sur le tableau de bord, la jauge de batterie a 10 crans : en 30 km, nous n’en avons absorbé que deux. La mesure n’est pas extrêmement précise, mais elle permet de se faire une idée de la sérénité que le conducteur ou la conductrice peut avoir en allant travailler le matin ou en partant faire une virée en vacances pendant le week-end.

Le site d’Easy-Watts vante entre 110 et 150 km sur une seule charge, ce qui n’est pas survendu, même si la cette différence de 40 km est énorme — l’autonomie varie en effet entre le mode choisi et le poids de la personne qui conduit.

Pour la charge, c’est la même limite qu’avec le Rider Ng : le scooter e-trax ne dispose pas de batterie amovible. Du coup, vous serez obligé ou obligée de le brancher à une prise 220V directement, en prenant le câble qui, le reste du temps, restera rangé dans le coffre sous la selle.

Bonus écologique

Comme l’e-trax embarque une puissance moteur de 7000 Watts, vous aurez la possibilité de déduire 900 euros du prix, ce qui est une très belle prime. Pour les professionnels en Île-de-France, cela peut monter jusqu’à 1 500 euros.

Le verdict

Le scooter électrique e-trax est un hybride séduisant, entre le maxi-scooter et l’équivalent 125 plus modeste. Avec un gabarit plutôt fin, il se faufile partout en ville, mais sa puissance lui permet d’être extrêmement efficace sur les voies rapides, et même sur l’autoroute. Bon point : son autonomie rassurante.

L'intérieur du coffre de l'e-trax // Source : Numerama/Marie Turcan

L'intérieur du coffre de l'e-trax

Source : Numerama/Marie Turcan


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