La première impression est rarement la bonne ; voilà le proverbe qui nous restera en tête après avoir passé quatre jours avec le scooter électrique NQi GTS Sport.
De prime abord, le nouveau deux-roues de Niu nous semblait trop peu intéressant au niveau de ses performances. Pourtant, à la conduite, le nouveau scooter, disponible depuis l’été 2020 en France, a prouvé qu’il pouvait correspondre à toutes les attentes d’un public urbain avide de stabilité, agilité et réactivité. Le NQi GTS Sport (affiché à 3 599 euros) a clairement été lancé par le constructeur chinois pour proposer une alternative moins chère à son iconique NGT, commercialisé 1 000 euros de plus (à 4 599 euros) pour une très bonne autonomie (170 km). Ils sont tous les deux limités à 70km/h.
Pour arriver à ce nouveau tarif qui positionne son scooter équivalent 125 comme l’un des moins chers du marché, Niu a donc fait des concessions sur sa batterie (dont on parlera dans ce test). Après avoir passé plusieurs jours derrière le guidon, il nous semble cependant clair que les défauts du deux-roues n’ont rien de rédhibitoires (si vous arrivez à passer outre son nom, quasiment imprononçable tant il est long et compliqué), par rapport à son prix très attractif. Face aux Niu NGT et au Super Soco CPx (que nous avons testé ici), il faudra donc faire un choix en fonction de vos usages et vos besoins.
Voici notre test complet du NQi GTS Sport pour vous éclairer.
Le look classique de Niu
Un gros phare circulaire à l’avant, une carrosserie en plastique brillant, des formes arrondies, pas de doute, vous êtes bien chez Niu. On retrouve l’esthétique simple et épurée qui nous avait déjà plu chez le petit Niu M+ Sport (que nous avons testé ici), avec un avant plus massif que l’on retrouve chez le NGT.
Le NQi GTS Sport ressemble en de nombreux points à son prédécesseur, à l’exception des roues qui font désormais 14 pouces au lieu de 12 pouces, et permettent au conducteur ou la conductrice de mieux surplomber la route.
Au niveau des coloris, le scooter n’innove pas et reste sur des classiques : rouge et noir, noir et blanc ou blanc et noir. C’est propre, sans chichi et agréable à l’œil. La carrosserie reste très « plastique », ce qui peut, de près, donner une impression de moindre qualité, mais permet au scooter d’être très léger.
Le coffre, où l’une des deux batteries est logée, est en revanche décevant : il impossible d’y caser autre chose qu’une paire de clés, et donc même de transporter le chargeur censé permettre de faire le plein des batteries en cas de problème. Un sac ou un top-case sera indispensable. Même chose pour la trappe avant qui contient la deuxième batterie, et rien d’autre.
Prise en main du Niu NQi GTS Sport
La meilleure surprise de ce test de quelques jours, c’est indéniablement le plaisir que l’on a à conduire le nouveau deux-roues de Niu. On retrouve à la fois une facilité de braquage (pour réussir des manœuvres en une seule fois), une assise très confortable, une hauteur de guidon optimale (ni trop haut, ni trop bas), et des commandes au guidon classiques, par extension très instinctives (warnings, clignotants, changements de mode). Deux petits bonus agréables : un régulateur de vitesse (dont l’intérêt est un peu plus appréciable sur un équivalent 125 que pour un 50, car il permet notamment de ne pas dépasser les 50km/h en ville par inattention) et un bouton logé derrière la poignée gauche qui offre la possibilité de faire de brefs appels de phare en un clic.
Le NQi GTS sport est un deux-places confortable, qui reste toutefois loin de l’espace que propose le nouveau super Soco CPx — le rare deux-roues que nous avons testé sur lequel on peut tenir à deux sans avoir à se toucher. Ici, il est toutefois possible de garder des distances correctes, et le passager ou la passagère peut se tenir aux barres fixées à l’arrière, ainsi que profiter de repose-pieds rétractables (à noter que les finitions desdits repose-pieds sont un peu grossières et forceront à être délicat lorsqu’on les déclenche ou les range).
Grâce aux roues 14 pouces, le scooter amortit bien les pavés des routes parisiennes, et permet de descendre sans souci d’un trottoir si vous êtes garés sur une place en hauteur.
Sur la route
Niu annonce que ses scooters NGT et NQi GTS sont des « équivalents 125 », mais ils sont en fait limités à 70 km/h — nous avons poussé ce dernier à 74 km/h. Il ne faudra donc pas s’attendre à atteindre les 90km/h comme sur un Rider 5000 (que Vroom a testé ici). Cette vitesse permet toutefois d’emprunter des routes hors de la ville, notamment d’évoluer sur le périphérique parisien sans risque.
Les trois modes fonctionnent de manière attendue : chaque nouveau mode fait gagner de la puissance d’accélération et déplafonne la vitesse maximale. Si l’on peut rouler tranquillement en mode 2 et 3, le mode 1 limite beaucoup la réactivité et sera peu utilisé dans la pratique.
- Mode 1 : 25 km/h
- Mode 2 : 50 km/h
- Mode 3 : 74 km/h
Heureusement que le NQi GTS Sport a de bons freins (il dispose d’une assistance électrique au freinage), car le scooter a une particularité qui peut surprendre, et nous a légèrement déçus à la conduite : il décélère très peu. Alors que sur d’autres scooters, électriques comme thermiques, lâcher la poignée d’accélération permet de perdre beaucoup de vitesse rapidement, le deux-roues impose de freiner très tôt si vous souhaitez perdre de la vitesse. En cas inverse, le NQi GTS continuera à avancer sur de nombreux mètres sans ralentir.
Dernier détail qui agacera les puristes du silence : les clignotants font obligatoirement du bruit. Il est possible de modifier le son électronique en utilisant l’app du scooter connecté, mais cela reste un bruit fort, assez strident, qui peut rapidement devenir agaçant aux feux rouges et venir perturber votre tranquillité.
L’autonomie du Niu NQi GTS Sport
On arrive au sujet qui blesse : l’autonomie du NQi GTS Sport est bien moins importante que le NGT. C’est là que se situe toute la différence de prix. Pour pouvoir commercialiser son nouveau deux-roues électrique 1 000 euros moins cher, Niu a fait des économies : les batteries embarquées sont de marque Eve avec des performances de 60v et 26Ah, alors que le NGT monte à 35Ah avec ses deux batteries Panasonic.
Contrairement à d’autres modèles électriques, pour que le Niu puisse fonctionner à pleine puissance (70 km/h), il faut que les deux batteries soient branchées en permanence. Cela signifie que si l’une est déchargée, le scooter sera bridé à 50. Cela veut aussi dire que le moment de la recharge ne sera pas une partie de plaisir : il faut à chaque fois retirer les deux batteries en même temps (heureusement, le chargeur peut avoir deux embouts pour les charger simultanément) et les porter ensemble, sachant que chacune pèse environ 12 kilos. Ce n’est pas rédhibitoire, mais c’est clairement la raison pour laquelle le scooter peut manquer de praticité : si vous habitez en étage, il faudra vous armer de courage (et oubliez l’idée d’avoir un sac de courses à monter chez vous en même temps). À l’inverse, si vous avez accès directement à une prise 220V, vous pourrez recharger le scooter directement sans avoir à retirer les batteries.
Avec ses deux batteries, le NQi GTS Sport promet 100 km d’autonomie, ce qui est cohérent avec ce que l’on a observé sur la route — concrètement, on tourne plutôt aux alentours de 85 km d’autonomie, avec une conductrice d’un poids de 65 kg. C’est bien moins que le NGT et ses 170 km, mais cela reste un très bon rapport qualité/prix.
Bonus écologique
Le scooter bénéficie de batteries moins puissantes que le NGT, et n’autorise donc que 390 euros de prime (partout en France), et 1 890 euros dans un cas professionnel. Cela réduit quand même de beaucoup le prix du scooter, qui est déjà attractif.
Le verdict
Niu NQI GTS Sport
Voir la ficheOn a aimé
- Un prix bas
- Des roues 14''
- Accélération agréable
On a moins aimé
- Deux batteries obligatoires
- Les clignotants bruyants
- Très petit coffre
Pour 3 599 euros, le nouveau scooter de Niu présente un très bon rapport qualité/prix, en ayant tout de même près de 90 km d’autonomie. À la conduite, on l’adopte en à peine quelques trajets, tant il est agréable à manier. Reste le problème des deux batteries, qui rendront les jours de « recharge » plus pénibles que les autres.
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