Le calendrier est serré. Le Salvador a annoncé qu’il allait bientôt donner au bitcoin le statut de monnaie légale. La date précise est désormais connue : ce sera le 7 septembre, a annoncé le gouvernement du pays, le 24 juin.
La loi permettant de donner cours légal au bitcoin a été approuvée le 9 juin par le Congrès du pays, par 62 voix sur 84. Et le Salvador est le premier pays à franchir ce pas, même si le dollar qui était jusqu’à présent la monnaie légale du pays conservera — bien entendu — aussi ce statut.
Des distributeurs de billets adaptés aux cryptomonnaies
« L’utilisation de bitcoin demeurera optionnelle, a précisé le président Nayib Bukele. Personne ne recevra de bitcoins s’il ne le souhaite pas… Et si une personne reçoit un paiement en bitcoins, elle pourra choisir de le percevoir automatiquement en dollars. » Les préparatifs ont déjà commencé en vue du changement de statut du bitcoin, en septembre. La société Athena Bitcoin a ainsi annoncé un investissement de 1 million de dollars en vue d’installer 1 500 distributeurs de cryptomonnaies dans le pays. Ces distributeurs permettront d’acheter des bitcoins ou de les vendre pour recevoir du liquide.
Pour promouvoir l’utilisation du bitcoin, le président salvadorien a également indiqué qu’il offrirait l’équivalent de 30 dollars en bitcoin à chaque citoyenne et citoyen. Pour les toucher, ces derniers devront télécharger et ouvrir sur leur mobile le portefeuille électronique « Chivo », mis en place par le gouvernement.
Le FMI et la Banque Mondiale désapprouvent
Le projet du Salvador de donner cours légal au bitcoin est vivement critiqué par le FMI et la Banque Mondiale. Ces entités pointent son impact environnemental lourd et estiment que les cryptomonnaies entraînent des risques financiers importants. « L’adoption du bitcoin comme devise légale soulève un certain nombre de problèmes macroéconomiques, financiers et juridiques, qui requièrent une analyse très détaillée », a ainsi indiqué Gerry Rice, le porte-parole du FMI, souligne La Tribune.
Un point de vue partagé par la Chine qui a fait fermer la majeure partie des mines de bitcoin sur son sol. « Récemment, les prix des cryptomonnaies ont atteint des sommets avant de s’effondrer et les activités spéculatives autour des cryptomonnaies ont repris (…) perturbant le fonctionnement normal de l’économie », avait ainsi indiqué le régulateur chinois, relayé par The Independent, en mai dernier.
Miner des bitcoin grâce à l’énergie des volcans
Le président salvadorien estime cependant que le bitcoin pourrait apporter une aide précieuse à sa population. « Plus de 70 % de la population du Salvador n’a pas de compte bancaire. Ils ne sont pas dans le système financier », faisait également valoir Jack Mallers, le PDG de Strike.
Par ailleurs, la population salvadorienne reçoit beaucoup de transferts d’argents de l’étranger (d’après la BBC, cela représente près de 20 % du PIB du pays). Le président Nayib Bukele estime que le bitcoin rendra ces transferts plus simples. « À court terme, cela générera des emplois et aidera à mieux inclure les milliers de personnes qui sont en dehors du système », a affirmé le président salvadorien.
Coté environnement, Nayib Bukele a annoncé miser sur l’énergie des volcans pour ne pas trop alourdir le bilan carbone du pays. « J’ai demandé au président de La Geo SV (l’entité publique qui produit de l’électricité géothermique) d’élaborer un plan pour fournir aux mineurs de Bitcoin de l’électricité à faible coût, 100 % propre, 100 % renouvelable et avec 0 émission grâce à nos volcans. Cela va évoluer très vite ! » promet, dans un tweet daté du 9 juin, le président salvadorien.
La technique peut sembler spectaculaire mais la géothermie englobe en réalité plusieurs techniques éprouvées pour exploiter la chaleur de la terre afin de produire de l’électricité.
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