Voilà IA est une nouvelle app qui vous propose de vous transformer en quelques clics en personnage de dessin animé. Mais comme pour toutes les apps qui se reposent sur la reconnaissance faciale pour modifier votre apparence, il est important de savoir dans quoi on s’embarque avant d’envoyer son minois sur Internet.

Vous avez peut-être vu dans vos fils Twitter ou Facebook fleurir des selfies façon dessin animé, depuis le début du mois de juin 2021. Votre meilleur ami qui ressemble à un personnage de Pixar, votre grand-tante avec une peau de bébé et des pupilles disproportionnées. Bienvenue dans le nouveau phénomène Voilà IA, la dernière app de selfie à la mode.

C’est quoi Voilà IA ?

Si vous vous souvenez de FaceApp, cette application qui vous transformait en vieillard il y a quelques années, alors Voilà IA ne vous sera pas trop étranger. Concrètement, l’application va modifier vos selfies pour vous faire ressembler à un personnage de cartoon, en exploitant des algorithmes de reconnaissance faciale.

D’autres filtres existent pour vous transformer en personnage de comics, en peinture de la renaissance ou en dessin de caricature humoristique. L’application vous propose bien évidemment de transformer vos propres selfies, mais vous pouvez aussi voir ce que ça donne avec des photos de célébrités disponibles au sein de l’app.

Le rendu cartoon qui fleurit sur le web // Source : Capture d'écran

Le rendu cartoon qui fleurit sur le web

Source : Capture d'écran

Le service est assez basique et ne propose pas grand-chose à part une collection de filtres prédéfinis. Il n’y a aucun moyen de modifier quoi que ce soit une fois la photo capturée.

Pourquoi on en parle ?

Alors que Voilà IA vivotait sur le Google Play Store et l’App Store d’Apple depuis mars 2021, les téléchargements ont explosé au début du mois de juin pour atteindre 10,5 millions d’installations en quinze jours à peine. Elle s’est hissée à la première place des applications photos sur Android et à la quatrième place du même classement dans l’App Store selon les chiffres de Sensor Tower.

Cela s’est bien sûr accompagné de critiques, certains internautes soulignant que l’algorithme utilisé avait tendance à gommer les traits caractéristiques des visages non blancs et non occidentaux. Ce n’est pas la première fois qu’un biais d’algorithme est pointé du doigt, mais l’entreprise a jugé la question suffisamment grave pour indiquer dans ses conditions d’utilisation que, « en aucun cas, nous ne fabriquons un produit dont le but est d’offenser une ethnie ou de soutenir le racisme de quelque manière que ce soit ». Au moins, c’est clair.

Combien ça coûte ?

De base, le service est gratuit et se repose sur de l’affichage publicitaire pour être rentable. Beaucoup d’affichage publicitaire, d’ailleurs. Lors de notre court essai, l’application nous a affiché des pubs en bannière et en interstitiel (en plein écran avant votre contenu et bien évidemment pas toujours évitable).

Cette lourde présence de la pub a en fait pour but de vous pousser vers un abonnement « pro » qui coûte entre 2 et 3 euros la semaine ou 20 à 30 euros l’année. Cet accès privilégié vous permet de maquer les pubs, de générer vos selfies cartoonesques plus rapidement et de les exporter sur les réseaux sociaux sans watermark.

Au vu de la popularité fulgurante de l’app et de l’oubli tout aussi fulgurant dans lequel sont tombés les services comme FaceApp ou ToonMe, l’achat d’un abonnement annuel ne semble pas indispensable.

Quels sont les risques pour la vie privée ?

C’est évidemment la question la plus importante à se poser avant d’utiliser Voilà IA. Depuis le phénomène FaceApp, les applications qui font travailler des algorithmes de reconnaissance faciale sur vos selfies sont scrutées de très près.

Derrière l’application, on retrouve l’entreprise Wemagine.AI LLP qui détaille noir sur blanc sa politique de confidentialité sur son site. Pour faire simple, lorsque vous utilisez l’application, vous autorisez l’entreprise à en faire l’usage qu’elle veut. En terme plus législatif, « vous accordez à la société une licence non exclusive, mondiale, libre de redevances, pouvant faire l’objet d’une sous-licence et transférable pour héberger, stocker, utiliser de quelque manière que ce soit, afficher, reproduire, modifier, adapter, éditer, publier et distribuer le contenu téléchargé et généré ».

Les termes peuvent faire peur, mais ce sont à peu près les mêmes que sur de nombreuses autres applications de ce type. Il est tout de même toujours utile de rappeler les concessions que l’on fait en utilisant ce genre de services. L’entreprise promet de supprimer vos selfies 24 à 48 heures après leurs captures.

Source : Numerama

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